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tructurale publié en 1966 chez Larousse, ramène l’analyse du conte à deux objets d’étude : les actants et les fonctions.

Un actant est un des sept personnages définis par Propp. Un acteur est l’occurence d’un actant à l’intérieur d’un conte particulier. Les actants sont en fait des classes d’acteurs, réalisées à partir du corpus de tous les contes.

Greimas va réduire les fonctions de Propp en en couplant certaines.

113) Quelques caractéristiques essentielles du conte :

Le conte fait partie de la grande famille du récit. Comme le souligne Jeanne Michel : « Le conte est tout d'abord une narration brève. (...) Mais la narration aussi courte soit-elle est rigoureusement construite ». D'un point de vue linguistique, c'est un type d'énoncé relatant des faits présentés comme " passés ", et marqué par l'effacement du sujet qui parle, l'emploi de la troisième personne, ainsi que celui du passé simple et de l'imparfait.

Pour Marc Soriano, les contes sont des « récits de voie orale, dont l’origine est vraisemblablement antérieure aux civilisations historiques et qui, d’une époque à l’autre, se manifestent parfois dans la littérature écrite sous forme d’adaptation » (Guide de littérature pour la jeunesse, Flammarion, 1975).

Le conte se situe dans l'intemporel. Alors que la majorité des récits se situent dans un passé daté, le conte appartient à un passé indéterminé, et en général lointain. Les contes commencent en effet par des expressions telles que " Il était une fois... ", " Il y a bien longtemps... ", ou encore " En ce temps-là... ".

Le conte se situe dans un monde sans cadres géographiques précis. En général, les faits se situent soit dans des paysages typiques tels que la forêt, la montagne, la savane etc..., soit dans un lieu de fantaisie (la ferme de Delphine et Marinette, des Contes du chat perché).

12) Différences avec d’autres types de récits proches :

121) Le mythe :

Le Petit Robert : « Récit fabuleux, transmis par la tradition, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine ».

Pour certains auteurs, mythe et conte ne se distinguent pas : c’est le cas des frères Grimm pour lesquels il existe « une identité originelle » entre mythes et contes ou encore de Propp qui, dans sa Morphologie du conte, préfère parler de « conte mythique » plutôt que de conte merveilleux ; il précise : « le conte merveilleux, dans sa base morphologique, est un mythe ».

Mais il existe en fait des différences importantes :

D’abord, la plupart des héros de contes, contrairement aux héros mythiques (Hercule, Thésée, Romulus...) n’ont pas de nom propre mais des surnoms empruntés par exemple à des objets (Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge...). Mais la différence entre mythe et conte s’avère beaucoup plus fondamentale que cela : Marthe Robert (Roman des origines et origines du roman) explique : « le Prince charmant a beau naître sous les auspices les plus favorables à l’acquisition d’un format épique, jamais il ne devient Oedipe, ni Moïse, ni Judas ; jamais il ne fonde Rome ou l’empire de Cyrus, jamais il n’attache son nom à un lieu sacré, à une action mémorable ou à une quête réussie au bénéfice de la communauté ». Le héros du conte aspire à « rentrer au plus vite dans le rang en fondant un royaume sans Histoire ».

Les aventures des personnages des contes merveilleux, si elles sont miraculeuses, sont aussi toujours présentées de façon ordinaire, comme pouvant arriver à n’importe qui. Les faits les plus extraordinaires sont racontés comme des événements banals. C’est exactement l’inverse en ce qui concerne le mythe : « on peut dire que le sentiment dominant transmis par le mythe est le suivant : cette histoire est absolument unique ; jamais elle n’aurait pu arriver à quelqu’un d’autre ni ailleurs ; ces événements sont prodigieux, terrifiants et ne pourraient absolument pas s’appliquer à de simples mortels, comme vous et moi. » Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Robert Laffont, 1976. Le mythe requiert la croyance dans la société où il a cours.

D’autre part, la conclusion, dans les mythes, est presque toujours tragique alors qu’elle est presque toujours heureuse dans les contes merveilleux (sauf notamment dans le Petit Chaperon Rouge de Perrault que Bettelheim ne considère pas comme un conte de fées mais comme un conte de mise en garde essentiellement pour cette raison).

122) La légende :

Définitions : « Récit à caractère merveilleux, où les faits historiques sont transformés par l’imagination populaire ou par l’invention poétique » (Le Petit Larousse illustré, 2001).

« Récit populaire traditionnel, plus ou moins fabuleux, merveilleux » (Le Petit Robert, 1993).

La légende partage donc avec le conte le fait d’être avant tout un récit à caractère merveilleux. Dans La Chanson de Roland par exemple, les Francs sont soutenus par les anges et les Sarrasins par les démons. Dans l’Odyssée, le voyage hors du monde fait surgir des monstres…

Pour les frères Grimm, contes et légendes ont la même origine, une « révélation spontanée de la nature », c’est à dire quelque chose de supérieur à l’homme et qui le dépasse.

Cependant, une différenciation s’est faite au cours du temps : les légendes sont localisées, rattachées à un fait historique alors que les contes ne se réfèrent à aucune réalité précise et c’est pour cela qu’ils se répandent plus facilement. Le conte est plus général, plus vaste dans ses sujets alors que la légende s’est particularisée ; elle est plus colorée, plus pittoresque.

De plus, la légende est, comme le mythe, objet de croyance contrairement au conte. Elle est exemplaire, elle raconte la vie et la mort d’un héros qui nous montre la voie à suivre.

Enfin, le conte est plus naïf alors que la légende est relativement plus proche du réel, plus proche de faits historiques.

123) L’épopée

« Long poème (et plus tard, parfois, récit en prose de style élevé) où le merveilleux se mêle au vrai, la légende à l’histoire et dont le but est de célébrer un héros ou un grand fait. » Le Petit Robert, 1993.

Pour Grimm, le conte est une épopée de caractère familier, il est plus intime et plus proche de la vie du peuple, il recherche moins le grandiose. Les contes seraient en fait des épopées dont on a supprimé les noms propres. L’épopée est également proche du mythe puisqu’elle chante l’histoire d’une tradition, elle raconte les épreuves et les hauts faits d’un héros.

124) La fable

La fable a été très longtemps confondue avec le mythe alors qu’elle est en fait un récit mettant la plupart du temps en scène des animaux. Dans Le dictionnaire des genres littéraires (Encyclopaedia Universalis), Marc Soriano écrit : « Sous cet éclairage [fonction, description, morphologie], les fables sont inséparables des contes. Il s’agit de formes d’art spécifiques qui viennent d’un lointain passé et qui ont un mode d’existence essentiellement oral, par l’intermédiaire de conteurs, spécialisés ou non, qui n’ont pas le statut de créateurs, mais qui créent malgré tout en élaborant sans cesse ces œuvres et en les adaptant à leur public qui intervient à sa manière et peut, de ce fait, être à son tour considéré comme créateur ». Cependant la fable – outre le fait de faire intervenir le plus souvent des animaux ce qui se fait d’ailleurs également dans certains contes - possède une caractéristique essentielle qui la différencie du conte merveilleux . On met en scène des animaux dans un but bien précis qui n’est pas innocent : c’est un moyen de contourner la censure des puissants (Le Roman de Renart est une violente satire des injustices de la société féodale) et les allusions politiques sont nombreuses (Les Fables de La Fontaine ont sont l’exemple le plus connu).

125) Les autres types de contes

Il existe différents types de contes (fantastiques, étiologiques, parodiques…).

Des classifications ont été proposées dès le XIXe siècle, mais elles ont posé bien des problèmes en raison de la masse et de la grande variété des contes. Alors pour y voir plus clair, le finlandais Anti Aarne a défini en 1910 la notion de "conte type" qui a permis enfin, l'instauration d'une classification internationale. Reprise et complétée en 1928 par Stith Thompson, cette classification « Aarne-Thompson » regroupe tous les contes selon leur schémas narratifs. Elle comprend 2 340 types de contes répartis en quatre catégories : les contes d’animaux ; les contes proprement dits (y compris les contes merveilleux et les contes religieux) ; les contes facétieux ; les contes à formule (souvent des randonnées ou contes en chaîne).

Il existe en fait d’autres types de contes bien connus : les contes philosophiques (les plus célèbres sont ceux de Voltaire : Candide, Zadig...) qui sont des constructions destinées à illustrer un point de

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