Dissertation Philosophie : Dire À Chacun Sa Vérité Est-Ce Une Bonne Chose ?
Mémoire : Dissertation Philosophie : Dire À Chacun Sa Vérité Est-Ce Une Bonne Chose ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresibilité. La rhétorique est une technique
de langage (utile dans les tribunaux et dans les affaires publiques), c'est l'art de faire passer
pour vrai une thèse fausse, et inversement. Ainsi il faut essentiellement retenir que la
sophistique est une technique de langage sans référence a un critère de vente.
TRANSITION : nous avons pu montrer quel est le pernicieux enracinement de la formule
il à chacun sa vérité ». Comment dès lors la corriger et la récuser ?
Il - POURQUOI REFUSER DE DIRE « A CHACUN SA VERITE » ?
Commencer par corriger et réfuter l'opinion commune. En effet l'opinion commune ne
confond-elle pas opinion et vérité ? Dans la mesure où l'opinion est toujours fluctuante et
changeante. elle ne présuppose aucune réelle argumentation. Ainsi conviendrait-il peut-être de
transformer la formule « à chacun sa vérité » en « à chacun on opinion ».
Par ailleurs, et même si ceci peut paraître paradoxal, déclarer et soutenir : « à chacun sa
vérité » ce n'est nullement faire preuve d'ouverture d'esprit ou de tolérance. C'est en fait unmoyen de mettre un terme à toute discussion possible. Si chacun détient sa vérité. Tout effort
de pensée devient alors inutile. Le dialogue, le raisonnement et l'argumentation deviennent
vains. Nous pouvons dès lors renverser la perspective, et soutenir que sous les apparences de
la tolérance, " à chacun sa vérité » représente une certaine forme de terrorisme intellectuel
tout aussi dangereux, si ce n'est plus, que le dogmatisme. qui lui au moins ne refuse pas
l'argumentation.
Même si la science défend l'idée d'une vérité relative, elle peut nous aider à rejeter ta
formule « à chacun sa vérité ». Il y certes dans les sciences une certaine forme de relativisme.
C'est ce que tend a montrer Bachelard par exemple lorsqu'il écrit : « En revenant sur un passé
d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait. on connaît contre un
connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites.» (La Formation de
l'esprit scientifique). Mais il est important de bien souligner que ce relativisme scientifique
est de bon aloi, il ne ressemble en rien au relativisme des Sophistes, relayé par ce lui de
l'opinion commune. En effet, le relativisme scientifique est essentiellement la remise en cause
que l'homme puisse parvenir à des connaissances de type métaphysique (Cf. A. Comte et sa
« loi des trois états »).
Par ailleurs c'est aussi Bachelard qui soulignera la méfiance que te scientifique doit avoir
vis-à-vis de l'opinion ; « La science dans son besoin d'achèvement comme dans son principe.
s'oppose absolument à l'opinion... L'opinion pense mal. elle ne pense pas... On ne peut rien
fonder sur l'opinion ; il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. » (La
Formation de l'esprit scientifique ». On ne saurait récuser plus clairement et plus
explicitement l'opinion, et par-la même le relativisme du « à chacun sa vérité ».
Mais, déjà avant Bachelard, toute une tradition philosophique rejette l'opinion ainsi que la
formule «à chacun sa vérité». C'est explicitement contre le relativisme des Sophistes et
contre le mobilisme d'Heraclite, que Platon a pu écrire : « De la connaissance non plus il ne
peut être probablement question, Cratyle, si tout se transforme et rien ne demeure. » (Cratyle}.
Contre le relativisme des Sophistes. Platon va soutenir la nécessité de concevoir l'idée d'une
vérité absolue afin de pouvoir en Unir avec l'opinion toujours changeante et fluctuante : ainsi,
développera-t-il la théorie des Idées et des Essences (Cf. « / L'allégorie de la caverne »).
Mais encore, lorsque Descartes montre la nécessité de commencer par douter (en évitant
toutefois le scepticisme'), c'est bien encore une fois d'une critique de l'opinion dont il s'agit.
Par ailleurs, en développant sa théorie des "idées innée", ainsi qu'en défendant la notion d' une
« intuition intellectuelle »,
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