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Dissertation la jetée d'Henri Michaux

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et l'imaginaire.

Après un bref instant de réalité le poète se retrouve plongé dans l'inconscient. On le remarque à partir de la ligne 2 puis qu'il dit « je construisis, profitant du brouillard, une jetée jusqu'à la mer ». Cet acte étant irréaliste puisqu'impossible d'être effectué par un être humain, on suppose qu'il le fait à travers la pensée, et donc que son imagination prend le dessus sur sa lucidité. De plus, même si la confusion persiste, quelques faits improbables, des indices dispersés tout au long du texte tels que « la mer, sous moi, qui respirait profondément » (l.5-6) ; « il en tirait des capitaines » (l.11) ; « nous remplîmes ainsi toute l'estacade » (l.16-17) nous montrent qu'il est dans l'irréel.

Cependant, le poète assume totalement l'inexplicable. Nous remarquons qu'il nous dévoile la raison de son rêve. Dans le début du texte, il nous explique qu'il est malade, « le médecin me faisait garder la chambre » (l.2), « grelottant de fièvre » (l.23) et Honfleur était un lieu où les gens venait s'y reposer. De plus, le souffrant est seul comme il l'indique « lassé d'un tel isolement » (l.3). Il n'y a donc aucun témoin, ce qui favorise l'illusion. Puis en observant la longueur des phrases, on remarque qu'elles sont beaucoup plus longue lors de son rêve et donc plus confuses. Elles nous laissent donc des doutes quant à la véracité des dires du personnage.

En un récit énigmatique, Henri Michaux mélange réel et rêve, onne fait plus la distinction entre les deux, ce qui est caractéristique du registre fantastique. Ici donc, le flou occasionné par ce registre nous place bien loin de la réalité qu’on n’arrive plus à sortir du lot.

Deuxièmement, une rencontre énigmatique et fantastique présente dans son rêve est narrée. Dès le début de son délire, une rencontre entre un homme âgé et le narrateur apparaît. Ce dernier s'identifie à cet inconnu au point même où il y a mélange entre les deux personnages, en effet le poète nous indique une forte ressemblance entre eux. En utilisant une comparaison : « un homme assis, comme moi » (l.7), puis avec le pronom « nous » (l.16), et le rapport entre la mort du vieillard et le réveille du narrateur (l.22-23), le poète cherche à nous montrer le mélange entre les deux personnages. Aussi on remarque qu'ils sont tous les deux intrigués et obsédés par cette mer. L'auteur veut absolument la voir et l'homme âgé la regarde puis il veut retirer ce qu'il y a déposé. Une similitude s'installe donc, si bien qu'on peut se demander : le vieillard ne serait-il pas la représentation de l'auteur lui-même dans ce poème ?

Le poète s'ouvre à l'inconscient dans cette œuvre où il y narre une quête intérieure par l'intermédiaire du vieillard. Celui-ci cherche dans la mer ses souvenirs « je vais en retirer tout ce que j'y ai mis depuis des années » (l.5-6). C'est à dire qu'il veut faire le bilan de sa vie, mais tout ce qui est découvert est rejeté. En effet « son regard s’éteignait, il poussait ça derrière lui » (l.16),« tout n'était pas satisfaisant » (l.18) et puisque « tout était perdu »(l .19) « il se mit donc à tout rejeter à la mer » (l .20). De même qu'un paragramme nous indique que l'homme n'est pas satisfait : à la ligne 15« sans mot dire », pourrait signifier qu'il « maudit » ce qui revient à la surface. Ce qui en total accord avec le titre de ce poème intitulé La jetée, puisque le vieillard rejette tout ce qu'il découvre. Après « grand espoir » (l.15), l'auteur est déçu de son passé, et donc de sa vie.

Lors de son rêve, sa rencontre prend des airs fantastiques. En un premier lieu, le vieillard qui arrive de nul part, et qui agit de façon étrange « Il se mit à tirer en se servant de poulies »(l.9-10), ce qui aussi improbable que de trouver « des richesses en abondances » (l.11), « des capitaines d'autres âges en grand uniformes » (l.11-12) ou encore « des femmes habillées richement comme elles ne s'habillent plus »(l.13-14). Ces derniers représentent en quelque sorte un trésor que quelqu'un vient repêcher, ce qui bien entendu est présent quasi seulement dans les comtes et donc dans le registre fantastique. Puis dans un second temps, les seuls témoins de cette scène sont le vieillard qui meurt et le narrateur qui nous avoue ne pas avoir de mémoire et qui ne se rappelle même plus comment il a pu regagner son lit. C'est alors qu'on prend donc conscience de l'absurdité de la situation et que la seule explication possible est la présence du fantastique dans ce récit.

A travers le vieillard, le poète se livre à un quête intérieure en regardant dans son passé. Mais celle-ci ressemble plutôt à une aventure fantastique par ses faits irréels et improbables.

Malgré l’absence de rimes, Henri Michaud nous prouve que son œuvre est un poème par l’utilisation de nombreux symboles qui évoquent pour la plupart le temps. Effectivement, le symbole de la mer est omniprésent. C’est d’ailleurs le thème principal du poème, d’où le titre La jetée. Son champ lexical n’est pas réellement diversifié, mais le mot « mer » revient néanmoins à 5 reprises (l.1-4-5-8-20), puis il y a aussi « jetée (l.4-titre), « estacade » (l.17), »surface » (l.14). De plus, elle est personnifiée, « je regardai la mer, sous moi, qui respirait profondément » (l.5-6), elle apparait alors comme un personnage à part entière. C’est aussi le point commun entre les deux personnages, ils regardent la mer et sont intrigués par celle-ci. La mer étant le symbole d’un monde instable, de l’inconscient mais surtout du fil de la vie, on peut donc en déduire que l’auteur se sert de la mer pour symboliser l’importance du temps qui passe rapidement.

Le poète est à la quête du passé, le temps est donc omniprésent tout au long du poème. D'abord, des connecteurs de temps structurent le récit, « depuis un mois » (l.1) ; « hier soir » (l.3) ; « puis » (l.5). Puis l'auteur insiste sur l'âge et les années, « je suis vieux » (l.8-9) ; « des

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