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Dossier: vie de cour, art et architecture dans les palais Abbassides

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yant surtout sur des documents d'archives et des journaux de chancellerie. Hilāl a d'autre part écrit une Histoire des vizirs, en partie conservée, et un exposé, récemment découvert et publié, des Ordonnances du palais califal, un recueil de lettres. Recueil dont notre texte est extrait.

D'autre part, nous devons les fresques et la céramique à un archéologue et iranologue allemand né en 1879: Ernst Herzfeld. Il conduit ses premières fouilles à Samarra entre 1911 et 1913. C'est un archéologue réputée et souvent citée en ce qui concerne les fouilles en Iran.

Aussi à travers de l'étude de ce dossier, nous pouvons nous demander en quoi consistait cette nouvelle phase de l'art musulman, et quels impacts à t-elle eu sur l'architecture des nouvelles villes telles que Samarra, mais aussi sur la vie de cour des califes Abbassides.

Pour répondre à cette problématique, nous élaboreront une analyse sur deux axes; le premier se concentrant sur l'architecture et sur l'art des Abbassides aux IX°-X° siècles, puis un second où nous étudierons la vie de cour à cette époque.

Le Dâr al-Khilâfa de Samarra et de Bagdad.

A. Bagdad et Samarra.

Al-Mu'tasim fonde la ville de Samarra en 836 pour être la nouvelle ville califale. Le retour à Bagdad s'opère en 872 avec le calife al-Mu'tamid.

Ligne 7: Bagdad est touchée par des guerres civiles: révolte menée par un eunuque Mu'nis qui voulait renverser le calife al-Muqtadir pour le remplacer par son frère al-Qahir. Abû al-Hayja b. Hamdân, gouverneur de Mossoul, tente de protéger al-Qahir mais il est assassiné. al-Muqtadir est réinvesti, ce qui suscite de vives oppositions, mettant à sac la ville de Bagdad.

A ces destructions il faut ajouter les crues du Tigre fréquente au vu de la position de Bagdad et l'attaque de la ville par les Mongols en 1250. Il nous faut nous diriger vers Samarra pour pouvoir étudier l'art, l'architecture et la vie de cours de l'époque.

B. La "Glorieuse résidence".

Il est important de préciser que s'il ne reste rien de l'architecture abbasside à Bagdad, Samarra nous la révèle encore parfaitement. De plus le retour de Bagdad comme ville califale, s'accompagne des nouvelles influences rencontrées à Samarra, il est donc possible de faire un lien entre le texte du Dâr al-Khilâfa de Bagdad et le plan de celui de Samarra.

Selon le plan du palais de Samarra, on distingue qu'il est composé de deux entités: le al-Jawsaq al-Khaqani qui est la résidence privée du calife qui fut édifié par al-Mu'tasim, et le Dâr al-'Amma qui est un espace public où le calife reçoit des audiences.

Ligne 2: "vaste résidence". Les palais se concurrençaient en beauté, en grandeur, en superficie. Le palais de Samarra ne couvrait pas moins de 175 hectares, il était entouré de hauts murs sans ouvertures décorés de peintures figuratives. Il était composé d'un ensemble de cours et de jardins communiquant qui s'étendait sur 1400m de long depuis la rive du fleuve du Tigre jusqu'au belvédère offrant à l'est un point de vue sur un gigantesque champ de course. De grandes marches menaient de la rive jusqu'à la grande entrée publique Bab al-Amma marquée par trois grandes arcades de terres cuites. De l'autre côté de cette entrée se suivait une série de cours et de salles allant jusqu'à une salle surmontée d'une coupole: la salle du trône, entourée de quatre iwans voutés.

Lignes 8-9: A proximité de ces enfilades de salles étaient creusés des bassins afin de protéger les habitants de la chaleur torride de l'été.

A la périphérie nous retrouvions des harems, des casernes, des celliers, des mosquées, des pièces d'eau, des terrains de polo, des parcs à gibiers, ...

C. Architecture et art.

Si l'on étudie la photo 1, on remarque que le bas des murs faits de terre sont garnis de bas relief en stuc. Le stuc étant très utilisé à cette époque, il permet également l'encadrement de portes et de fenêtres. Il sert également à décorer les frises.

Les plafonds sont en général en bois sculptés puis peint.

Les décorations sont faites avec du stuc donc, mais les tentures et les tapisseries sont également largement présentes aux murs et aux sols.

Sur cette photo, il est intéressant de s'intéresser aux motifs de la décoration. En effet, en voyant ces grands bâtiments, les artisans de Samarra inventèrent trois styles pour donner un aspect plus vivants aux grandes surfaces. Le décor présenté ici nous fait part du troisième style, dit "oblique". Cette technique de moulage offre un alignement symétrique et rythmique de lignes courbes se terminant en spirales qui forment des motifs abstraits. Il n'y a alors aucune distinction entre le décor et le fond. Ce style est une marque distinctive de l'art ornemental abbasside.

Si ce dossier nous donne d'importantes informations sur l'art et l'architecture de cette époque abbasside, il nous renseigne également sur la vie de cour.

II. La vie de cour.

A. L'entourage du calife.

Lignes 9-13: D'innombrables domestiques sont présent dans ces immenses palais. Ils sont chargés de la cuisine, des écuries, du dressage, ils divertissent califes et hôtes (ce sont de musiciens, des danseurs, des conteurs, ...), et des eunuques ont rattachés à la bonne tenue des harems. Le calife s'entoure également de médecins, et d'astrologues.

Les esclaves sont gagnés au cours de conquêtes. L'Islam reconnaît la même valeur spirituelle à un esclave qu'à un homme libre et recommande même l'affranchissement.

Selon les ethnies, les fonctions des esclaves varies: les noirs assurent de nombreux services domestiques, et les femmes sont nourrices. Les Slaves eux sont chargés de divertir, de former le harem et d'en assurer la garde. Les eunuques sont donc généralement Slaves.

Lignes 13-15: Les esclaves Turcs sont essentiellement destinés à l'armée. Ils possèdent une culture islamique légère, et résident dans des quartiers séparés de la population, refusant d'être assimilés aux autres.

Les Mamelouks forment au IX°s la garde des califes abbassides. Ils sont recrutés parmi les captifs non musulmans en provenance du Turkestan et de la Russie méridionale.

B. Activités diplomatiques.

Lignes 16-17: Lorsque al-Muqtadir devient calife, on déplore une guerre contre les byzantins qui durent depuis déjà des années en Anatolie. Une guerre dévastatrice au niveau humain mais aussi matériel. Des deux côtés, on envoie des ambassades afin de faire cesser cette guerre. Un chroniqueur et historien al-Baghdadi nous a laissé une trace de cette rencontre, ce qui nous permet d'avoir d'une part une idée du déroulement des cérémonies officielles comme celle là, mais également nous permet-il d'avoir une petite idée sur le palais du Dâr al-Khilâfa de Bagdad. Il écrit que les ambassadeurs traversèrent des écuries aux colonnes de marbres, puis ils passèrent devant des cages de lions et d'éléphants pour arriver dans le Jawsaq al-Muhdith qui est un pavillon typique de l'art islamique. Par la suite, il continuèrent de traverser le palais en passant devant des bassins de blanc de céruse liquide où trônaient des barques ornementales. Ils arrivèrent alors dans le Dar al-Shajara, un pavillon abritant un arbre en argent et des oiseaux chanteurs mécaniques. Ils traversèrent également le Qasr al-Firdaws (l'armurerie) pour enfin arriver dans la salle du calife. Ce ne seront pas moins de 23 palais que les ambassadeurs durent emprunter pour parvenir au palais du Diadème, où vivait le souverain. Le plais était orné de milliers de tentures et de tapis, d'objets en or, en argent, en pierres précieuses et en bois exotiques.

Une fois arriver, le calife donna l'ordre d'actionner un mécanisme d'automates et une fontaine sortit du sol.

On notera que si les byzantins furent émerveillés par cette cérémonie, ils n'en furent pas réellement surpris. En effet, ce genre de rituel fut emprunté à la cour de Constantinople.

C. Distractions.

Les fresques et la céramique retrouvées lors de fouilles menées par le célèbre Ernst Herzfeld, nous donnent une petite idée des distractions qui existaient à la cour des califes.

Pour commencer, la première fresque représente une chasseuse. La chasse était une activité princière par excellence. Elle était prétexte à la mise en scène du pouvoir califal et à l'affirmation de son emprise sur son Empire. C'était un droit exclusif donné au calife et aux aristocrates. La chasse était également un bon entraînement pour les militaires. On chassait dans des parcs à gibiers, dans lesquels étaient placés différents animaux dressés et asservis. On retrouvait par exemples des gazelles, des antilopes mais également des panthères ou des guépards.

La consommation du produit de la chasse est encadrée

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