Exposé Sur L'Automédication

ut ceci induit une augmentation importante des coûts pour la sécurité sociale comme on peut le voir sur le tableau suivant. La consommation abusive de soins a donc engendré le fameux « trou de la sécu » qui, comme on peut l’observer, existe depuis 1990 et inspire la plus grande inquiétude aux institutions publiques. Elles s’activent à trouver des solutions.

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En effet, comme on le remarque, tous les postes augmentent y compris les médicaments. Les français sont de gros consommateurs de médicaments. La dépense par habitant en France se situe au 2ème rang au niveau mondial.

Pour les réduire, depuis 2004 et la réforme de l’assurance maladie, les médicaments font l’objet tous les ans de diverses mesures d’économies. Celles-ci s’appuient sur une politique de prix ambitieuse avec la promotion des médicaments génériques, des baisses de prix ciblées ainsi que la fin de la prise en charge par l’assurance maladie de médicaments à service médical rendu insuffisant. Mais le marché de l’automédication reste faible.

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La démographie médicale est limitée. En effet, comme on peut le constater, le nombre de médecin en France est très insuffisant. Cela implique des problématiques importantes notamment pour la prise de rendez-vous.

Le 1er juillet 2008, la Ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a dévoilé la liste des médicaments qui passent devant le comptoir dans les pharmacies et qui ne cessent d’augmenter incitant l’achat sans prescription.

De toutes ces constations, nous pouvons en déduire les principales raisons qui incitent à adopter cette attitude.

b. Les arguments qui encouragent l’automédication

De nombreuses causes économiques et pratiques expliquent la position des autorités, car l’automédication permettrait de :

* Réduire des dépenses de la sécurité sociale : selon une estimation d’Eric Maillard, président de l’AFIPA, le transfert de 5 % des médicaments prescrits en automédication permettrait l’économie de 2,5 milliards d’euros

* Désengorger des services sanitaires : combien de temps attend-on avant d’être pris en charge aux urgences, combien de jours, mois attend-on pour avoir un rendez-vous chez l’ophtalmologue… ce qui va de pair avec :

* Faire gagner du temps aux patients

* Responsabiliser un patient vis-à-vis de sa prise en charge thérapeutique

* Favoriser la concurrence. "Quand un produit est vendu devant le comptoir, vous pouvez plus facilement comparer les prix" indique la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Les prix sont désormais accessibles au consommateur et non plus cachés derrière le comptoir et uniquement annoncés au moment de régler. En comparant les étiquettes, le "patient-client" devrait dynamiser la politique commerciale des officines.

* Libérer du temps aux médecins. Le pharmacien jouant ici le rôle de conseil auprès du malade, il pourrait se substituer au praticien pour tous les petits maux.

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Les mutuelles se réjouissent de pouvoir déléguer une partie des frais médicaux. Les compagnies pharmaceutiques y voient un marché croissant.

La commission européenne soutient même la France sur le fait que l'automédication est considérée comme un objectif de santé publique.

II. Le dilemme des conséquences de cette pratique

Finalement, plus de 7 français sur 10 avouent recourir à l’automédication qui croit de 17%. Les résultats de celle-ci sont des avantages surtout économiques, en contrepartie, elle cause de nombreux problèmes de santé qui peuvent aller jusqu’à la mort.

a. Des gains économiques prometteurs

Comme indiqué dans le tableau, les baisses de prix ciblées se sont traduites par une économie de 265 M€, les déremboursements pour service médical rendu insuffisant, une économie de 90M€. La modification des marges de distribution a permis une économie d’environ 65 M€. Par ailleurs, la baisse des marges de distribution dans les DOM a conduit à une économie en année pleine de 15 M€.

Il y a eu aussi une baisse des prix des médicaments grâce à la concurrence.

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Il y a 426,8 millions d’unités qui ont été écoulées en 2008, soit une progression de + 2,5% en volume, et un chiffre d’affaire qui s’élève à 1,9 milliard d’euros, soit une augmentation de + 2,7% en valeur, le marché de l'automédication est donc en hausse. En libre accès, dans des espaces dédiés, on pourra donc trouver 217 médicaments répondant aux maux quotidiens (fièvre, maux de tête, rhume, toux, mais aussi sevrage tabagique), 12 médicaments de phytothérapie et 15 médicaments homéopathiques. Une liste qui pourrait bientôt s'allonger, le patient aura librement accès aux boîtes sans avoir à le demander à son pharmacien donc un gain de temps pour les médecins, patients, pharmaciens. Mais ce libre-accès plutôt que le libre-service peut engendrer bien des dangers…

b. Des dérapages sérieux chez les « patients-clients »

L’automédication en quelques chiffres :

* 69% de problèmes d'interactions et d'accidents médicamenteux

* 56% qui passent d'abord par l'armoire à pharmacie familiale

* 47% des restes de traitements peuvent parfois représentés un risque

* 49% de risque de surdosage dans le cas de l'automédication

* 47% ont peut être été amené à pendre deux fois le même produit sous des noms différents et des marques différentes

* les accidents liés à un produit de santé représenteraient 3,6 % des hospitalisations

* En 2009 : c’est 10000 morts et 140000 hospitalisés.

L’automédication, c'est-à-dire la prise de médicaments sans prescription peut entrainer :

* Un retard de diagnostic : constipation inhabituelle et cancer de l’intestin, brûlure d’estomac et ulcère d’estomac, toux et cancer du poumon par exemple.

* Une méconnaissance des effets secondaires : un anti-inflammatoire ou une aspirine chez un malade aux antécédents d’ulcère ou sous anticoagulant peuvent aboutir à la mort. Certains décongestionnants nasaux sont contre-indiqués en cas d’hypertension, de glaucome, de grossesse, etc. De nombreux médicaments entraînent une somnolence dangereuse pour la conduite ou pour certains travailleurs.

* Une méconnaissance de la composition du médicament : plus de 200 médicaments contiennent peu ou prou de l’aspirine... et 1g d’aspirine peut tuer un nourrisson ou provoquer une hémorragie mortelle chez les adultes.

* Une interaction avec un traitement en cours : la cimétidine (antiacide pour brûlure d’estomac) est en vente libre alors qu’il interfère avec de nombreuses molécules. De même avec les anti-inflammatoires, l’aspirine ou encore avec les pansements gastro-intestinaux qui diminuent l’absorption d’autres médicaments. Les conséquences sont parfois inattendues telle une grossesse si la pilule a été plus ou moins inhibée par un autre traitement.

* Une erreur de posologie entraînant un surdosage parfois grave en particulier chez l’enfant ou avec certaines molécules chez l’adulte.

* Une toxicité méconnue : c’est souvent le cas des plantes, considérées à tort, comme sans danger. Par exemple, l’utilisation, au long terme, de laxatifs peuvent aboutir à la maladie des laxatifs, c’est une atteinte de la muqueuse de l’intestin. C’est encore plus vrai, en cas de grossesse ou d’allaitement, où le nombre de médicaments contre-indiqués est prodigieux.

* Une aggravation sournoise d’un état au départ peu grave, par exemple : une infection urinaire évoluant à bas bruit avec un traitement à base de petits antiseptiques urinaires, une Infection pulmonaire traitée par un simple sirop… Chez l’asthmatique, l’abus de spray qui peut déboucher sur un service de réanimation. La prise d’anxiolytiques seuls, masquant ainsi pendant un certain temps (parfois précieux) une dépression débutante.

* La non prise en compte d’allergies potentielles

* L’usage de médicaments périmés

* Le Dopage

* Les produits ayant fait l'objet d’une alerte de pharmacovigilance qui aboutit très rarement à la destruction des boites stockées dans les pharmacies familiales

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De plus, il faut savoir qu’un seul pharmacien doit être obligatoirement présent dans une pharmacie donc un seul professionnel de santé. Par conséquent, il est difficile d’avoir les bons conseils même si les assistantes en pharmacie ont bien sûr certaines connaissances. Cela pose aussi un problème d’inégalité des chances d’accès