Foucault, La Folie

a normalité est pourtant subjective, ce n’est qu’une affaire de perception. Le “normal” se modifie selon l’individu, la société, la culture...

Après avoir lu ces quelques lignes, regardons à présent l’évolution de l’idée de la folie que la société se fait, en commençant avec la Rennaissance, en passant par l’âge classique ( XVII-XVIIIe siècle) jusqu’à aujourd’hui.

A l’époque de la Rennaissance, la folie avait un aspect très tragique. “Elle reste présente à la société et même à la raison : elle est aux confins du monde, de l'homme et de la mort une figure d'eschatologie. La sensibilité à la folie est liée à la présence de transcendances imaginaires” . C’est un sujet tabou que l’on évite de citer car être fou c’est être comme étant possédé du mal, ce que Jean Wier (1515- 1588), grand médecin humaniste , tente de contredire en s'insurgeant contre la pratique du bûcher appliquée aux Fous.

Pourtant l’envie de les éloigner de la société se fait toujours sentir et c’est pourquoi on les envoit indirectement à la mort avec la Nef des fous, les emportant avec elle loin du rivage et s'enfonçant dans l’oubli.

Ce n’est que plus tard, à l’âge classique, que cet aspect tragique disparaît. “La grande folie baroque est réduite au silence”. Ce que Descartes démontre clairement lorsqu’il dit que la folie se place toujours par rapport à la raison. En effet c’est à partir du XVII-XVIIIe siècle que l’on commence à faire une coupure entre Raison et Déraison. La raison ne peut faire partie de la folie puisqu’elle n’accepte ni l’erreur ni l’illusion. C’est pourquoi “l’homme peut être fou, mais non pas la pensée. Raison et folie s’excluent radicalement.” L’expression de cette crainte et de cette incompréhension se reflétera en exclusion par l’enfermement.” Puisque la folie est exilée, le fou doit être interné”. La folie est un scandale pour les gens de la société car selon eux le fou n’a plus assez de raison, il est dicté par la déraison, c’est donc son instinct animal qui fait surface. Cela fait peur et donne une quonotation négative et perverse à la folie. “L’internement a une signification plus morale que médicale: c’est un “exorcisme réussi” . Les fous sont victimes de mauvais traitements tels que par exemple le fauteuil rotatoir qui servait à rediriger l’esprit en faisant tourner celui-ci sur une chaise ou alors l’eau glacée que l’on aspergeait sur eux. Les asiles deviennent peu à peu “l’autre société”, celle dans laquelle il ne faut pas être, que l’on tente de cacher. Ici encore c’est un sujet tabou.

C’est aussi de cette période que l’on connait un discours sur mais non un discours de la folie. L’aspect de celle-ci chez Malebranche (1638-1715) s’identifie à l’imagination pure, puisqu’elle est esprit aveuglé.

En d’autres mots on ne peut tenir un discours de la folie puisqu’elle même est, je cite, “un discours délirant”(la folie à travers les siècle selon M.F). Selon Foucault on ne peut pas la comprendre tant que l’on ne l’a pas vécue.

C’est seulement avec Pinel, médecin du XVIIIe-XIXe siècles, considéré comme étant le père de la psychiatrie, que la folie va être traitée comme une maladie et de manière moins brutale. Les fous subissent alors un traitement moral, plutôt que physique. La base de ce traitement étant l’échange d’une discussion avec le patient afin de comprendre sa logique du délire pour pouvoir le soigner. La science classe et donne la folie en symptôme, c’est alors qu’elle est considérée comme une maladie mentale et est ainsi mieux acceptée par la société, car une fois que l’on sait de quoi on souffre il est plus facile de se soigner.

Aujourd’hui, la folie peut s’identifier à plusieurs maladies, par exemple à la schizophrénie, au bipolarisme ou encore un trouble de l’alimentation. Une fois le dignostique relevé et la maladie mise à jour, le patient peut commencer une thérapie visant sa guérison. L’internement est possible uniquement lorsque le sujet devient dangereux pour la société ou lui-même. Ou encore s’il le demande. Dans