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JES1001 - Les gangs de rue

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Par   •  12 Mars 2021  •  Dissertation  •  2 810 Mots (12 Pages)  •  552 Vues

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Travail final

Les gangs de rue

JES1001-A – Jeunes et réalités sociales

Certificat d’intervention auprès des jeunes

Présenté à :

M. Richard Pesant

Université de Montréal

17 décembre 2012


Table des matières

Introduction        3

Recension de littérature        4

Qu’est-ce qu’un gang de rue ?        4

Caractéristiques et facteurs de risques des membres.        5

Quelles motivations pour les hommes ?        6

La place des femmes : partenaires ou accessoires ?        8

Analyse critique        11

Conclusion        13

Bibliographie        14


Introduction

« C’est probablement un règlement de compte attribuable aux gangs de rue. »

« On croit qu’il s’agirait d’une initiation de gangs de rue. »

« Selon nos informations, Monsieur X serait un membre impliqué dans les gangs de rue. »

Autant de phrases pré-faites, que de mentalités arrêtées; le phénomène des gangs de rue ne date pas d’hier, toutefois dans sa définition actuelle, il est relativement récent et en pleine évolution. Dans les faits, c’est surtout la perception que nous en avons qui est en changement, puisque nous apprenons au fil du temps à encadrer ce concept, à le catégoriser comme il va de soi, dans l’approche scientifique que nous entretenons.

De plus en plus répandu ou simplement plus médiatisé ? Élevant une jeune famille dans un territoire considéré chaud dans le milieu et enseignant les arts martiaux à de jeunes délinquants, j’ai cru bon d’explorer la problématique, tentant ainsi de mieux la comprendre.

Plusieurs auteurs se penchent également, depuis des années, sur le sujet et en ressortent les gros courants, ce que nous examinerons attentivement.


Recension de littérature

Qu’est-ce qu’un gang de rue ?

Il convient tout d’abord d’examiner, d’un point de vue objectif, l’avis de plusieurs auteurs concernant certains points importants de cette problématique, en commençant par la définition du terme lui-même : gang de rue.

Il n’existe pas de définition officielle et surtout acceptée par tous les milieux; en fait, chaque milieu a tendance à définir différemment ce qu’est ou doit être un membre de gang de rue, en fonction de ses besoins et de son approche, ainsi le milieu policier et judiciaire a une vision plus arrêtée sur la question que les centres jeunesse, par exemple. Ici, à Montréal, celle-ci prévaut :

Un regroupement, plus ou moins structuré d’adolescents et de jeunes adultes, qui privilégie la force d’intimidation du groupe et la violence pour accomplir des actes criminels dans le but d’obtenir du pouvoir et de la reconnaissance et/ou de contrôler des sphères d’activités lucratives.[1]

Puisque très large et subjective, la plupart des auteurs s’entendent sur le fondement de cette définition. D’ailleurs, selon celle-ci, plusieurs groupes criminels pourraient être identifiés au fil de notre histoire, avant que l’on commence à utiliser le terme « gang de rue »

Caractéristiques et facteurs de risques des membres.

Il n’existe pas, encore une fois, un modèle précis menant un jeune vers les gangs de rues; il s’agit en vérité de plusieurs facteurs qui, lorsque regroupés en quantité suffisante, tendent à faire du jeune une recrue potentielle. Bien souvent, nous sommes partagés entre identifier l’origine ethnique comme facteur de risque et se retenir de le faire afin de ne pas se faire crier au profilage racial. Pourtant :

À l’origine, les gangs étaient des regroupements d’adolescents ou de jeunes adultes qui se formaient sur la base de leur appartenance ethnique ou territoriale. La raison première de ses rassemblements de jeunes était de se protéger contre le racisme et la xénophobie dont ils se sentaient victimes.[2]

Il est donc normal de considérer l’origine ethnique d’un jeune dans le calcul. Toutefois ce n’est pas en tant que facteur de risque, mais plutôt en tant qu’indice, puisque c’est davantage le racisme vécu  et l’exclusion sociale qui seront considérés comme facteurs de risque. Puisque nous verrons quelques caractéristiques motivationnelles, nous nous contenterons de voir quelques facteurs de risque excluant ces caractéristiques.

Il est bien évident qu’une attitude antisociale et délinquante s’avère, sur un plan individuel, un facteur important, tout comme une grande consommation de drogue ou d’alcool. Être victime de violence, ou encore être violent soi-même, s’avère également un facteur reconnu, puisqu’une faible gestion de la colère facilite l’agression nécessaire pour se faire une place de choix dans les gangs de rue.

Sur le plan environnemental, il serait facile de pointer vers les quartiers défavorisés, mais ce serait également erroné en partie du moins. Bien que ces quartiers renferment une plus grande concentration de problèmes liés aux gangs, un enfant issu d’un quartier plus riche peut également se retrouver dans cette situation. Il est de même pour les faibles résultats scolaires et l’encadrement parental.

Comme nous l’avons mentionné, il faut accumuler plusieurs de ces facteurs pour se retrouver avec un danger réel d’incitation à l’appartenance à un gang. Toutefois, il faut rester prudent; certains facteurs sont plus aggravants que d’autres, notamment l’association avec des pairs délinquants ou reconnus comme membres de gangs, même isolé, reste un facteur des plus à risque.

 

Quelles motivations pour les hommes ?

Les motivations premières d’un aspirant masculin (et de certaines femmes également; nous y reviendrons) marquent avant tout une quête d’aventures, de sensations fortes, mais aussi un désir profond de reconnaissance, puisque souvent le jeune est laissé pour compte, mais également une recherche de plaisir facile et accessible. D’ailleurs à ce sujet, Cusson utilisera le terme « Présentisme » qui « […] désigne un ensemble de conduite caractérisées par l’absence de persévérance dans la poursuite des projets à long terme. »[3]

Les jeunes hommes sont donc guidés par cette recherche de la facilité, prêts à sacrifier leurs futurs au profit d’un plaisir éphémère et immédiat, le tout encouragé par le sentiment de toute-puissance caractéristique de l’adolescence. Toujours selon Cusson, le jeune se retrouve donc « Prisonnier du présent »[4] forcé à vivre de ses désirs immédiats. Évidemment, d’autres besoins secondaires comme l’argent, qui permet d’accéder à ce plaisir, se retrouve dans les motivations de ces jeunes délinquants, prêts à tout pour satisfaire leurs besoins.

Il peut aussi compromettre son bien-être futur en s’entêtant à rechercher à n’importe quel prix la satisfaction de tous ses caprices, en se dérobant à toutes les tâches qui demandent un minimum d’effort, en refusant toute discipline comme une contrainte insupportable, en s’arrogeant le droit de brimer tout le monde impunément.[5]

Les actions du délinquant seraient donc guidées par un désir d’obtention rapide du plaisir, peu importe sa nature, et de la reconnaissance de ses pairs et son entourage et ce, à n’importe quel prix.

Par contre quel facteur primaire peut amener un jeune à se tourner vers cette solution facile et rapide qu’est la délinquance et les actes criminels ? Selon le milieu de l’intervention, la cause première de l’appartenance à un gang serait la même que celle qui pousserait les membres à cherche à en sortir : la protection. En effet, ce serait le sentiment d’insécurité, souvent provoqué par ces gangs de rue, qui pousserait certains jeunes à vouloir s’y affilier. C’est également cette peur pour sa sécurité qui amènerait les jeunes à vouloir se désaffilier, craignant la violence des gangs rivaux tout comme, parfois, de son propre gang.

Ces motivations sont facilement vérifiées dans les récits de certains ex-membres de gangs de rue qui affirment sans honte ces motivations qui les ont poussés vers la délinquance et les gangs :

« Je vais faire ma marque. Ils vont connaître mon nom. Vous allez voir que je vais bâtir ma réputation. »[6]

« Je délaissais un peu le sport, […] pour le remplacer par les partys, les filles, ma bande d’amis. »[7]

« Il n’y avait pas de plans à long terme. »[8]

« Je n’avais pas l’intention de me trouver un emploi de merde quand je serais adulte, ni de suer tout la journée pour des miettes. »[9]

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