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L'Adverbe En Arabe Standard

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ent à la radio, dans les cours et conférences universitaires et scientifiques, dans les discours officiels, etc., dans tous les pays arabes » (David Cohen, Etude de linguistique sémitique et arabe, p. 49). 2 Abderrahim Youssi, Grammaire et lexique de l'arabe marocain moderne, p. 193-197, §1.6.1, adopte pour l'analyse de l'adverbe dans une variété de l'arabe marocain, le concept d'autonomie syntaxique développé dans la théorie fonctionnelle d'André Martinet (essentiellement pour le français). Il constate les mêmes difficultés dans la définition formelle de cette classe en arabe marocain. Et il reconnaît que «c'est la seule classe pour laquelle on admet comme traits définitoires des considérations d'ordre sémantique»: Ibidem., p. 196. Le concept d'autonomie peut être opératoire dans la détermination de l’adverbe dans les deux langues précédentes dont la syntaxe est fondée majoritairement sur la position. Mais dans l'analyse de l'adverbe en arabe moderne, où la position n'est pas le seul fait fondamental de la syntaxe, ce concept est peu pertinent. Il ne sera pas adopté. 3 Le corpus d’observation est constitué de plusieurs productions (écrites et orales) en arabe moderne : romans, pièces de théâtre, poésie, articles de journaux, productions orales, etc. 4 La répartition de ces unités en quatre colonnes n'est pas -cela apparaîtra- une classification fonctionnelle; elle est fondée sur la nature morphologique initiale, primitive, de l'élément auquel est rabouté /an/: il est forme infinitive, c’est-à-dire masdar (colonne A), déterminant (colonne B), fonctionnel (colonne C) ou nom (colonne D). D'autre part, les deux éléments (/a/ et /n/) constituant le complexe /an/ qui caractérise ces unités ne seront plus, désormais, séparés par le signe (-). La raison apparaîtra à la fin de l'analyse.

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Forme infinitive (Colonne A) /haqq-an/ «vraiment» /?ajd-an/ «également, aussi» /tabc-an/ «naturellement» /taqri:b-an/ «approximativement» /ficl-an/ «effectivement» /mutlaq-an/ /?abad-an/ «toujours»5 /žid:-an/ «très» /qatc-an/ «radicalement, nullement» /tama:m-an/ «précisément» /taww-an/ «immédiatement»

Déterminant (Colonne B) /?awwal-an/ «premièrement, d’abord» /?aki:r-an/ «dernièrement, enfin» /ka:ssat-an/ «particulièrement, particulier» /da:?im-an/ «toujours, éternellement»

Fonctionnel (Colonne C) /mac-an/ «ensemble»

Nom (Colonne D) /?asa:s-an/ «fondamentalement, essentiellement» /qabl-an/ «avant, auparavant» /bacd-an/ «après»

en

L’examen du fonctionnement des unités de cette liste s’est assigné comme tâche de montrer: -que ces unités se constituent en une catégorie morphologique autonome, -que cette catégorie a, en conséquence, un comportement syntaxique spécifique, -et que les éléments annonciateurs de cette catégorie sont relativement anciens.

La morphologie: Dans le système de nomination de l’arabe moderne, les unités sont construites essentiellement à partir de deux ressources de création morphologique. La première ressource qui est un héritage très ancien est relativement peu productive en arabe moderne; elle consiste à produire des unités de nomination en affixant selon un patron syllabique précis des formants vocaliques et consonantiques à des racines de consonnes. Dans ces unités fléchies, ou formes, les formants dénotent des modalités ; par exemple, la voyelle de la première radicale du verbe signifie la diathèse : /a/ dénote la diathèse subjective, /daraba/, et /u/ dénote la diathèse objective /duriba/. La seconde ressource a permis de produire la grande partie du vocabulaire de création récente; elle consiste à inventer des unités de nomination par l’affixation de préfixes et de suffixes à des radicaux, c’est-à-dire à des séquences opaques où les voyelles et les consonnes n’ont aucune autonomie morphologique, par exemple : l’adjonction du suffixe /jj/ au radical /da:kil/ donne le déterminant /da:kilijj/ « interne, intérieur ».

I.

Très fréquemment co-occurrente avec la négation, l’unité /?abad-an/ en vient à signifier «jamais», comme dans la phrase rencontrée plusieurs fois dans notre corpus: /?abad-an la:/ ou /la: ?abad-an/ «Non, jamais!». Elle sera reprise plus loin.

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Dans un tel système, à double morphologie, les unités de notre liste sont ou bien des formes, faites sur des racines, ou bien des unités dérivées à partir de radicaux. Les deux hypothèses seront envisagées et discutées successivement. L’hypothèse de la racine: Si ces unités sont des formes, c’est-à-dire des combinatoires d’affixes et de racines, elles devraient avoir le comportement syntaxique des autres formes de l’arabe moderne. Elles devraient être dans les phrases de cette langue des constituants élémentaires (sujet ou prédicat) ou des constituants non élémentaires (extension par coordination ou extension par subordination, c’est-à-dire expansion). Leur voyelle finale serait alors une désinence casuelle et la consonne /n/ le signifiant du tanwîn de la tradition grammaticale arabe. Or ces unités affectées du complexe /an/ ne sont ni sujet ni prédicat. En effet, elles sont dans la phrase de l’arabe moderne des constituants non élémentaires car elles peuvent être éliminées sans altérer la construction fondamentale, celle du noyau. Par exemple, l’application de l’opération d’effacement, qui est une opération linguistique, à chacune des deux phrases suivantes:6 /haqq-an nahnu n naqa:bijj-u:-na/ «Vraiment, nous sommes syndicalistes» et /tabc-an jakturu:na/ «Naturellement, ils se multiplient» la réduit à son noyau: /nahnu n naqa:bijj-u:-na/ et /jakturu:na/. Les sujets de ces noyaux sont respectivement le morphème de la première personne du pluriel, /nahnu/, et le morphème de la troisième personne porté par le verbe. Et leurs prédicats respectifs sont le déterminant /naqa:bijj-u:-na/ «syndicalistes» et le procès dénoté par le verbe précité. De l’application de cette même opération à chacune des phrases contenant l’une des unités de notre classe résulte que celles-ci sont des éléments syntaxiquement facultatifs qui s’emploient exclusivement dans les phrases dont le prédicat n’est pas amorphe ; elles peuvent être les seules extensions dans la phrase, comme /haqq-an/ «vraiment» dans la phrase nominale.7 Pour pouvoir caractériser cette extension, il importe de donner la définition de la phrase qui servira de cadre. La phrase est un système structuré par deux types de relations binaires : la relation fondamentale constituant le noyau (relation d’implication réciproque, bi-univoque, entre le sujet et le prédicat) et la relation univoque, entre l’expansion (de coordination ou de subordination) et sa base : l’expansion implique la base. Les expansions de subordination de l’arabe peuvent être classées en 4 types, en fonction de leur morphologie et de la marque formelle (syntaxique) qu’elles portent : 1° l’expansion qualificative est marquée par l’identité du timbre des voyelles finales de l’expansion et de sa base (par exemple : nact et mancût de la tradition grammaticale arabe) ; 2° l’expansion annective marquée par l’absence du tanwîn, par la contiguïté avec sa base et par la voyelle finale /i/ ; 3° l’expansion modale donne une nouvelle identification à sa base ; elle est marquée par les indicateurs fonctionnels : /a/, /wa…a/, / ?illa…a/ et /maca…a/ ; 4° l’expansion complétive (ou complément d’objet) marquée par la voyelle /a/ ou par les différentes prépositions de l’arabe.

Du roman az-Zilzâl,( p.121 et p.74) de l’Algérien t-Tâhir Wattâr. Ces unités sont différentes de celles qui, affectées de la voyelle finale /a/, constituent des phrases autonomes, par exemple : / ?ahl-a-n/, /marhab-a-n/, /sukr-a-n/ ; ces phrases dites (par André Roman, Systématique de la langue arabe) phrases exclamatives ne peuvent en effet être l’objet d’une interrogation, contrairement aux unités de notre liste, comme dans la phrase du roman précité: /?a haqq-an ha:da: huwa matcam-u balba:j-i/ «Est-ce vraiment ça le restaurant de Balbâj ?».

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1.

4

A partir de cette esquisse des expansions de l’arabe, il semble légitime de conclure que les unités objets de notre analyse, caractérisées par la voyelle finale /a/, ne sont ni extensions par coordination, ni expansions annectives ni non plus expansions qualificatives dans les phrases où elles apparaissent, comme par exemple dans les phrases précédentes. Elles pourraient être, en raison du timbre même de leur voyelle finale, expansions complétives ou expansions modales. Or elles ne sont pas des expansions complétives. 1° En effet, l’expansion complétive indiquée par le fonctionnel /a/ ne peut être qu’une forme infinitive (masdar) ou un nom8. En revanche, les constituants non élémentaires de notre liste peuvent être des déterminants comme ceux de la colonne B: /?awwal-an/ «premièrement, d’abord», /?aki:r-an/ «dernièrement, enfin», /ka:ssat-an/ «particulièrement» et /da:?im-an/ «toujours». D’autre part, l’unité /mac/ «avec» n’est pas une forme en arabe moderne; elle est une unité amorphe, un fonctionnel.

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