L'Évolution De La Scolarisation Des Filles En Mauritanie
Compte Rendu : L'Évolution De La Scolarisation Des Filles En Mauritanie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirespriorité aux garçons.
- La distance à parcourir entre les collèges situés dans les villes et le lieu de résidence : Dans un pays désertique où la densité de la population est de 2,4 habitants par km2, cette distance est dissuasive à la fois et pour les filles et pour les parents qui craignent pour leur sécurité;
- Les tâches domestiques que les adolescentes doivent assumer traditionnellement, tout au long de la journée et de l’année, que ce soit dans leur famille ou chez les parents qui les accueillent en ville;
- Les mariages et maternités précoces : Une fille sur quatre est mariée dès l’âge de 12 ans, une fille sur deux dès l’âge de 14 ans et trois filles sur quatre à l’âge de 17 ans;
- Les représentations sociales discriminatoires sur l’identité et le rôle de la femme, avec pour conséquence la dévalorisation des études des filles;
- Les attitudes sexistes véhiculées par les contenus des programmes et des manuels scolaires renforçant les représentations traditionnelles;
- Les comportements et commentaires des enseignants où souvent transparaissent des messages discriminatoires et désobligeants à l’égard des filles;
- Le nombre réduit des enseignantes au niveau du secondaire qui ne permet pas de compenser, par l'exemple, la dévalorisation des études des filles ancrée dans la mentalité traditionnelle.
- L’absence d’encadrement pédagogique et le découragement dû aux échecs scolaires ;
- Les campagnes de sensibilisation sur la scolarisation des filles sont plutôt un transfert de l’information à sens unique et vertical. Les communautés ne sont pas impliquées dans le processus.
Par ailleurs en Mauritanie, si les filles n’ont pratiquement pas rattrapé les garçons en termes de taux de scolarisation dans le primaire, la situation est bien différente dans le secondaire puisque 93% des filles qui y sont entrées n’obtiendront pas un diplôme. La différence entre le taux de réussite au baccalauréat est à ce titre aussi éloquent puisqu’il varie suivant les régions entre 1% et 7% pour les filles alors que pour les garçons, il varie entre 15% et 32%.
2- SOLUTIONS ET EVOLUTION
Depuis les années 80, le gouvernement mauritanien s'est axé comme priorité, l'encouragement de la scolarisation des filles considéré comme fondamental de la participation de la femme à l'opération de développement et de modernisation que connaît le pays. Une telle orientation a pris une nouvelle envergure avec la création du secrétariat d'Etat à la condition féminine. Dans ce cadre, plusieurs projets de scolarisation des filles ont été mis sur pied en collaboration avec le Ministère de l'Education nationale. Les activités engagées se sont focalisées sur la lutte contre les mentalités qui compromettent l'accès des filles à l'école.
Ainsi donc, la Mauritanie a développé des stratégies qui, bien que présentant des limites, ont produit des résultats remarquables en terme d’accès. Ces résultats ont été rendu possible grâce á une volonté politique soutenue pour développer le secteur de l’éducation. Cette volonté politique, toujours d’actualité, est indispensable à tout changement social de grande envergure et s’exprime par de nombreux programmes de développement du secteur de l’éducation qui prennent en compte la scolarisation des filles.
Différents aspects de ses stratégies ont eut impact favorable sur la scolarisation des filles, parmi lesquels :
- La sédentarisation.
Les populations, en général nomades, avaient du mal à laisser leurs enfants à l’école pendant la période des grandes transhumances et s’en allaient avec eux. Avec la grande sécheresse qu’a connu le pays au début des années 70, ils ont été contraints de rester dans les villes, fuyant leur campagne, en quête de subsistance. Cette sédentarisation a permis à leurs enfants de moins abandonner l’école, et d’y être donc plus assidus. En conséquence, la sédentarisation a eu un impact très favorable sur la scolarisation en général et celle des filles en particulier.
- Le rapprochement des écoles fondamentales des communautés (construction massive de salles de classes).
Cette stratégie est de loin celle, qui du point de vue de nombreux observateurs, a contribué, pour beaucoup, aux progrès enregistrés en matière de scolarisation. Dans le cadre des différents Projets Education mis en place depuis le début des années 80, le Gouvernement a entrepris la construction massive de salles de classes et d’écoles en visant une rentabilité sociale maximale « au détriment de la rentabilité économique ». Ce choix politique répondait au besoin de rapprocher les écoles des communautés. Depuis les années 90, au moins 7000 salles de classes ont été construites dans toutes les régions du Pays et spécialement dans les zones rurales.
- La création de collèges de proximité dans chaque département pour favoriser l’accès des filles au premier cycle de l'enseignement secondaire
Au cours des cinq dernières années, les autorités mauritaniennes ont, dans la perspective de rapprocher l’offre scolaire des communautés, procédé à l’ouverture d’une quarantaine de collèges ruraux répartis dans la quasi-totalité des régions du pays. L’ouverture de ces collèges est, de l’avis des responsables de l'éducation, déterminante dans l’augmentation des effectifs des filles scolarisées au niveau du premier cycle secondaire.
- La sensibilisation des communautés à travers les programmes d’IEC (Information, Education et Communication)
Les programmes d’IEC ciblaient les populations dans toutes les régions et au niveau local, en milieu rural aussi bien qu’en milieu urbain. La sensibilisation visait à informer les familles de l’importance de l’école et de la nécessité de scolariser les enfants en général, les filles en particulier. Cette activité a eu un impact positif certain sur les populations.
- Les bourses et récompenses attribuées aux filles particulièrement méritantes
Une stratégie d’attribution de prix aux filles lauréates a été mise en œuvre et s’est avérée non seulement motivante mais aussi concluante dans la mesure où en juin 2002, les élèves classés premiers dans chacune des options du concours d’entrée en 1ère AS étaient des filles.
L’évolution des taux bruts de scolarisation (TBS) sur les dix dernières années montre qu’ils ont connu une progression régulière et substantielle au cours de la période. En effet, le TBS au niveau du fondamental est passé de 65,1% pour les filles en 1993-1994 à 98% en 2004-2005. Les effectifs des filles dans l’enseignement fondamental sont passés de 70.066 en 1990/1991 à 193.655 en 2002/2003, et 221.777 en 2004-2005, soit en 14 ans, un accroissement absolu de plus de 300%. Les taux brut et net de scolarisation des filles dépassent ceux des garçons depuis l’année scolaire 2001/2002. Le TBS des filles est de 98% contre 92.3% pour les garçons et le TNS est de 75.7% comparé á celui des garçons qui n’est que de 71.6% On constate donc qu’au niveau de l’enseignement fondamental, le TBS des filles a dépassé pour la quatrième année consécutive celui des garçons avec une accentuation de l’écart qui est de 3,9 en 2003-04, en faveur des filles. Au total, il apparaît raisonnable de dire que la croissance globale des scolarisations dans le fondamental au cours des quatre dernières années a bénéficié, essentiellement aux filles et que le niveau de parité est atteint pour ce cycle d’enseignement.
En matière d’équité géographique toutes les régions du pays ont réussi à éliminer les disparités entre les sexes. Beaucoup de pays ont fait des progrès en termes d’accès et d’équité au cours des années 1990 ; en dépit de ces progrès, un nombre considérable d’enfants ne sont pas à l’école, et le nombre d’enfants qui abandonnent les classes croît à une vitesse extraordinaire, ce qui est le cas de la Mauritanie.
En matière d’accès au premier cycle de l’enseignement Secondaire, la scolarisation des élèves au niveau de l’enseignement secondaire a connu une croissance rapide et nette au 1ercycle, avec un taux d’accroissement de plus de 78% sur une période de 10 ans (1990 à 2000). Les effectifs des filles au premier cycle du secondaire
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