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L ‘ Europe Depuis 1945

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1er ministre britannique, Churchill, estime qu’il faut « bâtir les Etats-Unis d’Europe ».

L’immense faiblesse de l’Europe en fait un enjeu face aux deux supergrands et le risque d’effacement est grand. Seule l’union peut permettre de conserver une existence sur la scène internationale.

Une triple crainte est à l’origine de la construction européenne : crainte de l’expansionnisme soviétique, crainte de la puissance économique et financière des EU, crainte de la remilitarisation de l’Allemagne.

Les européistes (partisans de la construction européenne) défendent les principes de la démocratie libérale, les libertés individuelles.

Ils sont convaincus que le rapprochement européen est le meilleur moyen d’instaurer durablement la paix puisque les nationalismes agressifs ont amené les deux guerres mondiales.

Ils considèrent que le progrès social et économique n’est possible que si les Etats interviennent pour réguler l’économie, favoriser la reconstruction et limiter les inégalités sociales. L’idéal européen est inséparable de l’Etat-providence.

Deux familles politiques ont surtout œuvré à l’unification européenne : la démocratie chrétienne représentée par l’Allemand K. Adenauer (CDU), l’Italien De Gasperi (DC) ou le Français R. Schuman (MRP) est la plus importante, l’autre étant la social-démocratie (partis socialistes modérés).

Le couple franco-allemand a été essentiel : plusieurs binômes de chefs d’Etat français et de chanceliers allemands ont œuvré en faveur du rapprochement franco-allemand (de Gaulle-Adenauer dans les années 60, Giscard d’Estaing et Schmidt de 74 à 80 et Mitterrand et Kohl entre 81 et 95).

Des divergences opposent les unionistes qui veulent une coopération des Etats dans certains domaines, mais le maintien de la souveraineté des Etats (cas du RU et de la France de De Gaulle) aux fédéralistes qui préconisent un gouvernement européen doté de véritables pouvoirs et la réduction de la souveraineté des Etats (cas de J. Monnet, de l’Italie, de la Belgique, des Pays-Bas).

Ce clivage sur les moyens et les buts du rapprochement européen persiste durant toute la construction européenne.

Toutefois, un fort sentiment anti-européen existe. L’idée européenne est rejetée par les communistes qui y voient une machine de guerre contre l’URSS et par les nationalistes qui craignent une perte de souveraineté pour les Etats. Au RU, les gouvernements sont favorables au rapprochement européen, mais sans participation.

L’idéal européen est vite confronté aux réalités de la guerre froide, qui oppose les EU et l’URSS, sur le sol européen.

2. Les 1ères initiatives

La 1ère étape vers l’unité est imposée par le plan Marshall qui apporte 13 Mds de dollars sur quatre ans à 16 pays qui sont donc obligés de créer une coopération économique pour se répartir l’aide américaine et libéraliser les échanges.

Le 16 avril 1948 est créé l’OECE (Organisation européenne de coopération économique) qui gère l’aide américaine.

Le coup de Prague (la Tchécoslovaquie devient communiste suite à un coup d’Etat), en février 1948, persuade cinq pays européens de conclure une alliance militaire : c’est le pacte de Bruxelles (France, GB, Benelux), mais c’est insuffisant pour assurer la sécurité européenne face à l’URSS. Il s’élargit en 1954 à l’Allemagne et à l’Italie (Union de l’Europe Occidentale ou UEO qui est la seule organisation d’Europe occidentale compétente en matière de défense (L’Espagne et le Portugal y sont depuis 1990, la Grèce en 1995). Elle regroupe actuellement 28 Etats membres ou associés, mais elle est très effacée.

Le blocus de Berlin (juin 1948) conduit les Américains à s’engager massivement en Europe et pousse à la ratification du traité de l’Atlantique Nord en avril 1949. L’OTAN associe dans une défense commune les EU, le Canada et 10 pays d’Europe occidentale, rejoints en 1952 par la Grèce et la Turquie, et en 1955, par la RFA.

En mai 1949, à la suite de l’appel de Churchill (créer les EU d’Europe) , un Conseil de l’Europe amorce entre 10 pays d’Europe occidentale (ils sont rapidement rejoints par 11 autres si bien que tous les Etats d’Europe occ en sont membres) une coopération politique et culturelle. Il siège à Strasbourg.

On rédige une convention européenne des droits de l’homme, on s’engage à défendre la démocratie, on établit une charte européenne de l’eau, …

En avril 1951 est créée la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) à l’initiative des Français R.Schuman et J. Monnet. C’est un marché commun pour les produits sidérurgiques (essentiels à la reconstruction) entre 6 pays : France, RFA, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg. La CECA accélère la réconciliation franco-allemande et la progression de l’idée européenne. On ne veut pas isoler l’Allemagne et on veut créer des solidarités communes. Les Britanniques y sont hostiles et l’URSS la condamne.

Un projet de Communauté Européenne de Défense (CED) échoue en 1954. Un traité a été signé par les Six pour créer un earmée commmune en 1952, mais la France après de longs débats refuse de le ratifier (triple opposition des gaullistes qui refusent toute perte de souveraineté nationale, des communistes qui y voient une menace contre l’URSS et des députés germanophobes qui refusent le réarmement de l’Allemagne qui par ailleurs se fait dans le cadre de l’OTAN à partir de 1954). Cet échec est lourd de conséquences puisqu’une Europe militaite aurait entraîné la constitution d’une Europe politique pour prendre les décisions stratégiques. Aujourd’hui encore les questions de politique extérieure et de défense divisent les Européens. Du fait de cet échec la construction européenne prend une direction économique.

B) Maturité et élargissements

1. Mise en place de la CEE

La réussite de la CECA amène les Etats membres à élargir le marché commun à d’autres domaines (agriculture, industrie), d’où la signature, en 1957, à Rome, de 2 traités.

L’un crée la CEE (Communauté économique européenne) entre les Six pays membres de la CECA. Il prévoit la création d’un marché commun élargi à l’ensemble des biens, à réaliser en 12 ans, mais aussi la mise en place d’un tarif extérieur commun aux frontières de l’Europe des Six : union douanière et tarif extérieur commun. On envisage aussi des politiques et des législations communes pour rapprocher les Etats membres.

Le 2ème traité concerne le domaine atomique et crée l’Euratom (Communauté européenne de l’énergie atomique) pour fournir à l’Europe l’énergie dont elle a besoin dans un contexte de forte croissance économique (le nucléaire civil doit se substituer aux énergies fossiles) et pour limiter la dépendance extérieure en pétrole et la dépendance technologique à l’égard des EU concernant les centrales nucléaires.

La CEE est une réussite sur le plan économique. Elle favorise l’abaissement progressif des droits de douane (l’union douanière est achevée en 1968) et on crée un tarif douanier extérieur commun.

Des conventions commerciales sont signées à partir de 1963 (Yaoundé 1) puis renouvelées régulièrement avec 66 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (pays ACP) qui ont accès au marché communautaire avec une garantie de prix pour leurs produits de base. La CEE devient dans les années 70 la 1ère puissance commerciale mondiale.

2. Les premiers élargissements de l’Europe

En 1959, le RU avait créé une institution concurrente de la CEE : l’AELE (Association européenne de libre-échange) avec le Danemark, la Suède, la Norvège, l’Islande, le Portugal, la Suisse et l’Autriche. Pourtant, le RU ne parvient pas à contourner et à faire disparaître l’Europe des Six et il se résigne à poser sa candidature à l’admission dans la CEE, en 1961. Méfiant à l’égard des Anglais, qu’il juge trop liés aux EU, et qui préfèrent garder des liens avec le Commonwealth, De Gaulle refuse en 1963 et 1967 leur intégration dans le Marché commun. Ce n’est que sous la présidence de son successeur, G. Pompidou, que fut acceptée l’entrée du RU, accompagné de l’Irlande et du Danemark, en 1973.

L’espace communautaire est dynamique ce qui le rend attractif. L’Europe s’élargit.

L’Europe des Neuf devient l’Europe des Dix avec l’entrée de la Grèce en 1981, puis l’Europe des Douze avec l’entrée du Portugal et de l’Espagne, en 1986. Ces trois pays qui étaient soumis à des dictatures, sont encouragés dans la restauration de la démocratie. Pays méditerranéens, ils contribuent aussi à rééquilibrer la CEE, dont la plupart de membres fondateurs appartenaient à l’Europe du Nord-Ouest.

3. Les institutions européennes

La Communauté européenne se caractérise par un système institutionnel original, distinct des autres organisations internationales. Les Etats acceptent de déléguer une partie de leur souveraineté à des organes représentant à la fois les intérêts nationaux et les intérêts communautaires. Il y a 4 organes essentiels : le Conseil européen, le Conseil des ministres, la Commission et le Parlement.

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