DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

La Famine en Flandres

Recherche de Documents : La Famine en Flandres. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 13

s allemandes ou italiennes. Les bourgeois de la ville reçurent à cette date une charte de commune. L'adjectif « Flandre » à propos de ces évènements n'est donc pas parfaitement exact sur le plan politique mais elle est valable d'un point de vue géographique qui est le seul significatif, car la famine ne s'est pas limité aux frontières politiques. Une première partie décrit la famine proprement dîtes sous ses deux aspects : disette et cours extraordinairement élevé du grains. La seconde partie concerne les conséquences de la disette : une « mortalité », c'est à dire une épidémie qui frappe indistinctement riches et pauvres, mais surtout les pauvres. Ce récit s'inscrit dans une période où l'occident en général, après avoir connu la croissance et une relative prospérité les siècles précédent, se trouve confronté à ses limites. Le XIIIème siècle a été une époque de relatif équilibre rural, caractérisé par une absence quasi complète de famines générales. Les choses changent au XIVème siècle et la première manifestation de cette nouvelle situation est précisément cette famine universelle de 1316. En se basant sur ce témoignage, on pourra donc se demander comment la famine en Flandre en 1316, révèle la fragilité et les limites de cette société médiévale ?

Partie I : Les origines de la famine de 1316 1) Des désordres atmosphériques

« Il y eut dans nos régions des intempéries et des désordres atmosphériques », c'est ainsi que l'auteur décrit l'origine de la famine de 1316. Cette dernière est, en effet, principalement causé par des désordres climatiques assez répétitif entre 1315 et 1316. On sait grâce aux progrès de la recherche météorologiques du passé qu'il y eut des cycles climatiques distincts au cours du Moyen-âge. La période que l'on situe globalement entre le 9ème et 13ème siècle, se caractérise par une série d'été chaud et sec qui permirent les cultures céréalières et que l'on appelle communément « Petit optimum médiéval ». Cela se caractérise par une hausse des températures et une certaine amélioration des rendements, notamment. La situation tend à s'inverser dés le début du XIVème siècle avec dés 1303 les premiers hivers rudes et vers 1310, les premiers étés catastrophiques commencent et l'air devient plus humides et de plus en plus frais avec des pluies torrentielles comme cela est indiqué dans le texte : « en raisons des pluies torrentielles, et du fait que les biens de la terre furent récoltés dans de mauvaises conditions et détruits en maints endroits ». La décennie 1310-1320, est une des grandes périodes pluvieuses du Moyen-Âge, voire diluvienne. Pour ce qui est de l'épisode du document, l'on sait qu'il touche l'Europe en commençant par l'Angleterre dés 1314, et qu'il se propage ensuite vers le nord du continent, affectant les régions situés entres les Pays-Bas et le Nord de la France. Ce sont des phénomènes climatiques qui sont avant tout à l'origine de la crise frumentaire que connaît la Flandre en 1316.

2) Des facteurs structurels

Bien que ce soit des facteurs météorologiques qui soit la cause principale des évènements, il faut mettre l'accent sur des défauts structurels inhérents à la société elles-même. Il faut d'abord insister sur le manque de terre, la population est nombreuses mais le niveau de vie est faible, es exploitations sont de plus en plus petites. En effet, le XIVème est souvent représenté par les historiens comme un « monde plein ». L'extension de la population constante durant les siècles de croissance est désormais confrontée à un problème, l'impossibilité d'étendre d'avantage les terres cultivables. Il faut ajouter à cela le poids de la pression fiscale, bien souvent de 30% à 40% de la production qui est dût à l'Église, ou à une autorité publique. Les prélèvements qui augmentent alors que la quantité de ressource stagne et parfois baisse. Le système de production occidental vit alors des moments délicats en ce début de 14ème siècle, et il y eut d'importante répercussions économiques lors de la famine. On peut lire dans le texte, « la rasière de sel était vendue 6 livres ». Tout d'abord, il faut préciser que la rasière est une unité de capacité employé à Lille, en Picardie, en Normandie, et en Flandre pour le grain, les fruits etc … Elle représentait environ 50 à 70 litres environ. Le texte ne nous indique pas la valeur ordinaire de la monnaie ou le salaire moyen d'un ouvrier pour avoir une mesure de comparaison, néanmoins des études sur la région à la même période ont démontrés que les prix pouvait parfois être multipliés par 3 ou 4, en l'espace d'un an. S'agissant de produits de premières nécessités comme le sel ou le blé, on comprend les difficultés

que de telles envolées des prix ont pût impacté sur la vie de l'ensemble de la population, en touchant plus précisément la population urbaine. Enfin, le problème n'est pas que monétaire car l'auteur précise dans le texte « à peine pouvait-on s'en procurer pour de l'argent ». Cela renforce le caractère dramatique de la pénurie car tant bien même elle disposerait des ressources financières nécessaires, le manque est tel qu'il ne semble plus y avoir aucune possibilité locale de pallier les problèmes alimentaires. On se rend alors compte que la plupart des réserves ont alors dût être épuisées, indiquant probablement qu'il n'y a plus quoi vendre, voir de s'enrichir ou de profiter des évènements. Nous allons désormais voir avec quelle ampleur elle affecte les populations après avoir vu les causes d'une telle catastrophe frumentaire.

II – La progression du mal

Nous allons donc nous attarder sur les différentes phases et évolutions d'un point de humain, et constater l'aggravation du phénomène au fil des mois.

1) De la disette à la famine

« La disette augmentait de jour en jour », l'auteur décrit avec précision l'amplification du phénomène. En effet, comme on le sait une crise frumentaire est marquée par plusieurs étapes. Après l'été 1315, et sa récolte lamentable, la population souffre certes de la faim mais n'est pas encore en danger d'un point de vue apport nutritif. Les difficultés commencent au printemps comme l'indique l'auteur : « vers mai, la pénurie et la disette avait augmenté. » C'est d'ailleurs généralement le cas avec les crises frumentaires engendrées par la pluie. En effet, tout l'hiver on vit sur la récolte de l'été, et la difficulté arrive au retour des beaux jours si les réserves ne sont pas assez conséquentes pour tenir jusqu'à la prochaine récolte. Cette période est appelée la soudure, c'est-à-dire, le laps de temps où se fait la jonction entre deux récoltes d'une année sur l'autre. Problèmes de conservations du blé à cause des pluies, réserve de blé en faible quantité dût à la faible récolte de 1315. A cela s'ajoute l'hécatombe des bêtes qui ne peuvent plus être nourris, et le problème de conservations de la viande qui est en théorie conservés par le sel qui subit alors lui aussi une pénurie. Ceci empêche donc toute possibilité d'alternative alimentaire. Le sel qui était récolté dans les marais salants du nord par l'évaporation de l'eau de mer, ne pût être récoltés à cause de la forte pluviosité de cette période. L'auteur révèle donc ce double manque : « Il se produisit alors une disette de blé et de sel ». Carences que Gilles de Muisit peut largement évaluer dût fait de sa fonction de grenetier du monastère et à donc pour définition, sous sa responsabilité la charge et la gestion des stocks de vivres.

Et si jusque là la population avait souffert de la faim pendant cette disette hivernale et printanière, on se dirige désormais véritablement vers ce que l'on appelle une famine. L'auteur parle donc désormais de famine et plus de « disette ». Il fait alors la distinction entre les deux situations.

2) Le pic de mortalité

Dans le texte nous pouvons lire l'expression « famine intense », indiquant que ce phénomène semble véritablement avéré et qu'il ne s'agît plus alors d'une simple disette. C'est comme il faut l'indiquer rarement la faim qui a le dernier mot et qui finit par tuer. Les carences alimentaires qu'elle engendre ouvre la voie à toutes sortes de complications sanitaires : « les corps commencèrent à s'affaiblir et les infirmités à se développer ». Faiblesse qui favorise la propagation des maladies, épidémies, etc … Des vagues de peste, comme l'on appelle au Moyen-Âge toute sorte de maladies contagieuses susceptibles d'entraîner la mort peuvent décimés cette population fortement affaiblis. Ceci regroupe un grand nombres de pathologies qu'il est alors difficile à distinguer les unes des autres. Pour ce qui est de la Flandre, il semblerait que cela soit plutôt des crises de dysenteries au vu des descriptions des chroniqueurs de la région. Il ne faut pas ajouter que n'importe laquelle des infections peuvent tuer lorsqu'elle atteint un corps fortement affaiblis. C'est pourquoi l'auteur constate, « il mourrait chaque jour tant de personne ». Bien que nous n'ayons

...

Télécharger au format  txt (19 Kb)   pdf (264 Kb)   docx (13.2 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com