La Globalisation Et Le Smi
Note de Recherches : La Globalisation Et Le Smi. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresétaient strictes, car les déficits étaient financés par les réserves officielles de change sous condition de changes fixes. Dans le système actuel, où les déficits sont financés par le crédit international des banques et des marchés de titres, les contraintes passent par les jugements des investisseurs financiers sur la soutenabilité des dettes extérieures.
Dans ce document, après avoir décrit ce que c’est que la globalisation, ses avantages, ses limites et ses dangers ; nous allons relater les impacts de celle-ci sur le système monétaire international. Dans cette dernière partie, nous allons définir ce que c’est qu’un système et un régime monétaire, présenter l’évolution du système monétaire international ainsi que l’influence sur les taux de changes, les liquidités internationales et l’ajustement des balances de paiements.
CHAPITRE I : LA GLOBALISATION ET SES OBJECTIFS
Qu’entend-on exactement par globalisation ? Quelle est la vraie nature de ce phénomène contre lequel les États ne semblent plus rien pouvoir ? Ne faut-il pas cesser de déplorer, de craindre, - de louer pour certains - et tenter de comprendre ?
En réalité, la globalisation est un phénomène propre au fonctionnement des marchés. Elle peut être géographique, mais tout aussi bien technique. Elle doit être distinguée d’autres phénomènes, comme celui de l’internationalisation des entreprises.
Enfin, elle est à la fois voulue et subie, par les États, les entreprises et le public.
I. COMPRENDRE LA GLOBALISATION
Un bref retour historique conduit à s’interroger. Les peurs liées au développement des entreprises multinationales remontent au moins aux années 70. Le volume du commerce international n’a rattrapé son niveau d’avant la Première Guerre Mondiale que dans les années 70-80. Ce n’est qu’à la fin des années 80 que les investissements directs internationaux ont eux aussi rattrapé leur niveau de 1913. Quant à l’impuissance supposée des États, il n’est que de se référer à l’affaire Microsoft. La plus grosse capitalisation mondiale est en passe d’être démantelée, sous l’impulsion du Département de la Justice américaine.
Dans notre compréhension, il est donc important de distinguer internationalisation des entreprises et globalisation des marchés.
1. Internationalisation des entreprises et globalisation des marchés
a. Internationalisation des entreprises
Le mouvement d’internationalisation des entreprises est engagé depuis des dizaines d’années. Mais il ne signifie pas globalisation des marchés. Les constructeurs automobiles, par exemple, sont présents dans les différents pays de l’Union européenne. Pour autant, les marchés automobiles européens fonctionnent toujours selon une logique locale : le prix d’un même véhicule varie d’un pays à l’autre, parfois dans de fortes proportions. Lorsque Renault rachète Nissan et Samsung, c’est dans l’optique de développer des plates-formes communes, des politiques communes, qui permettront de réduire les coûts de conception et de production de nouveaux véhicules. Mais le groupe fusionné ne cherchera pas à globaliser les marchés européen, coréen et japonais.
L’internationalisation des entreprises se conjugue donc avec le maintien de la logique locale des marchés, même si la dimension de ces marchés locaux s’étend progressivement.
Que signifie donc « globalisation d’un marché » ?
b. La globalisation des marchés
On peut définir la « globalisation des marchés » comme l’interconnexion brutale de marchés jusque-là disjoints, soit qu’ils fussent locaux (au sens géographique), soit qu’ils fussent disjoints sur le plan des produits. Le processus de globalisation peut donc affecter les frontières techniques des marchés autant que leurs frontières géographiques.
La globalisation géographique des marchés
L’exemple de l’industrie cimentière est un cas type de globalisation géographique. Ainsi, en raison des coûts de transport élevés, une cimenterie vendait l’essentiel de sa production dans un rayon de 150 à 200 km. Mais brutalement dans les années 80, les cimentiers américains ont dû faire face à des importations en provenance du Japon, du Mexique, de Corée ou d’Europe. De même, au milieu des années 80, les cimentiers européens ont fait face à des importations venant de Grèce et les cimentiers japonais à des importations venant de Corée. Cette explosion des frontières régionales des marchés est due à une innovation technologique et à des conditions macroéconomiques:
- des prix du transport maritime faibles en raison d’une surcapacité mondiale,
- des monnaies fluctuantes et,
- la mise au point d’une innovation permettant de transporter le ciment en vrac par navire, à moindre coût de chargement, de transport et de déchargement.
Du coup, des marchés traditionnellement régionaux se sont trouvés interconnectés : le prix du ciment dans une zone donnée de l’espace, dépend désormais des conditions de production des autres espaces, ce qui aurait été impensable quelques années auparavant.
La globalisation technologique des marchés
La globalisation peut également porter sur les frontières technologiques des marchés. Microsoft, par exemple, a réussi à imposer un quasi-monopole sur les systèmes d’exploitation pour PC. Son produit, vendu dans le monde entier, est protégé par une frontière technique, non géographique, qui repose sur un cercle vertueux :
- les fabricants de logiciels développent leurs produits pour le système d’exploitation le plus vendu dans le monde (Windows), et
- les consommateurs choisissent un ordinateur bénéficiant du plus grand catalogue de logiciels disponibles (Windows).
Or, le développement d’Internet va menacer cette position apparemment imprenable. En 1993 ont été conçus les premiers navigateurs de recherche sur la toile. Fin 94, Netscape met sur le marché Navigator qui se taille en quelques mois la part du lion. Or, il est compatible avec tous les systèmes d’exploitation et il permet de charger des logiciels. De son côté, Sun Microsystems met au point un langage de programmation, Java, compatible lui aussi avec tous les systèmes d’exploitation.
Brusquement, le marché du système d’exploitation, sur lequel Microsoft s’était taillé un monopole par différenciation de son produit, s’est trouvé banalisé. D’où la réaction de la firme de Bill Gates, qui jouera de sa position encore dominante pour essayer de bloquer et de contrôler les innovations déstabilisantes pour son marché.
Les entreprises s’internationalisent pour se développer, tout en protégeant leurs marchés par des frontières, techniques ou géographiques, qui leur permettent d’exploiter leurs positions. Elles ne cherchent pas la globalisation, l’interconnexion de ces marchés. Dans quelles conditions peut-on donc parler de globalisation ?
2. Les actions de la globalisation
Pour parler de globalisation, plusieurs conditions structurelles doivent être réunies. Tout d’abord, elle a des effets d’autant plus importants que les marchés qui s’interconnectent sont étendus. Les firmes installées ont des politiques de croissance continue des marchés locaux, d’extension maîtrisée de ces marchés, pour bénéficier d’économies d’échelle. Un marché unifié par un système de distribution, des comportements homogènes des acheteurs, bascule d’autant plus facilement, en bloc, qu’un marché fragmenté.
Lors de l’invention du PC, il y eut d’abord place pour plusieurs producteurs, plusieurs solutions. Désormais, le marché est unifié : les utilisateurs ont l’habitude de communiquer entre eux et d’utiliser les mêmes types de logiciels. Si un basculement s’opère, il affectera tout le marché.
Le développement d’une puissance d’achat indépendante favorise la globalisation. Quelques acheteurs puissants peuvent faire basculer rapidement un marché. Face à l’offensive de Netscape, Microsoft a tout fait pour contrôler le comportement des fabricants de PC.
Comme l’illustrent le cas du ciment et celui des systèmes d’exploitation pour PC, l’innovation technologique joue un rôle fondamental.
Enfin, un changement institutionnel peut provoquer la globalisation: la mise en place de l’euro et des décisions de politique de concurrence, peuvent provoquer la globalisation des marchés d’automobile en Europe dans les années avenir.
À ces facteurs structurels s’ajoutent des conditions plus conjoncturelles favorables à la globalisation.
Les déséquilibres monétaires facilitent la globalisation, et la brutalité de sa réalisation. C’est la montée du dollar au début des années 80 qui a déclenché la vague d’importation de ciment aux États-Unis. C’est ensuite la montée du yen qui a déclenché les importations de ciment coréen au Japon au milieu des
années 80.
Ces
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