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La Tolérance

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ême, comme l'affirmait Locke dans sa Lettre sur la tolérance, se doit de ne pas contraindre les individus et de respecter leurs opinions.

Ainsi entendue, la tolérance résulte du conventionalisme - toute vérité ne peut être qu'un accord entre les hommes qui ne peut valoir que relativement - et de l'historicisme - tout phénomène humain ne peut être qu'historique et donc relatif à tel ou tel moment donné de telle ou telle société - qui entérine la thèse selon laquelle seul le particulier et le subjectif ont droit de cité.

II - Pourtant, cette conception de l'intolérance moderne repose sur des contradictions, voire des paradoxes, qui ne vont pas sans poser problème.

En effet, ainsi que l'a montré Léo Strauss, le principe de tolérance se pose comme un absolu au moment même où il affirme qu'il n'y a pas d'absolu. De même, il se veut universel alors qu'il résulte de la dissolution de l'universalisme. Comment comprendre que d'un côté on nie absolument l'existence de principes de morale et de justice universels, et que de l'autre on érige en absolu ce principe de relativité et d'équivalence qu'est la tolérance comme conséquence nihiliste du conventionalisme et de l'historicisme ?

Ce que met ainsi en jeu le principe de tolérance n'est pas des moindres: comment continuer à respecter dans nos sociétés démocratiques les opinions de chacun et échapper en même temps à la dissolution de nos valeurs et à renoncer à la recherche du vrai ?

III - Aussi la tolérance doit-elle être critiquée dans son principe même, à partir des contradictions qu'elle met en jeu de manières interne et externe..

- critique interne :

A supposer que son exigence éthique ne soit pas un paradoxe comme nous venons de l'analyser, elle ne pourrait quand même pas rendre compte de sa propre essence puisque, pour se faire, elle devrait faire appel à des présupposés universalistes qu'elle nie pour se constituer comme telle: elle ne peut, de fait, rendre compte d'elle-même et du principe sur lequel elle repose.

- critiques externes :

(Ici,peut-on défendre la liberté en la refusant à d'autre? Limiter la liberté)

La tolérance traduit son attitude comme étant le respect d'autrui: or tout repect suppose une égalité de droit alors que la tolérance sous-entend la supériorité - et donc l'inégalité - de celui qui veut bien consentir à supporter - ainsi tolérer des immigrés, c'est être en position d'autorité et de pouvoir, s'arroger la possibilité de ne pas tolérer. Tolérer, c'est faire en sorte que l'autre dépende de moi, de ma bonne volonté à son égard. Elle apparaît alors plutôt, comme l'affirme Sartre dans L'Etre et le Néant, comme la négation de la liberté de l'autre, puisqu'à travers une telle attitude, je fais de ma liberté la condition de la sienne. De la même manière, elle ne peut valoir comme un droit universel puisque, dans son essence - ne rien imposer, tout se vaut, il n'y a de valeurs que relatives - elle en est la négation, tout droit ne possédant de valeur effective que si précisément il fait force loi et s'impose à tous. Elle représente la négation de toute démarche scientifique et philosophique: c'est bien parce que toutes les opinions ne se valent pas qu'il faut impérativement les combattre aussi bien au niveau des sciences (Bachelard) qu'à celui de la philosophie (Socrate), pour tenter de cheminer vers la vérité. Enfin, elle constitue un véritable danger pour la démocratie dont elle prétend exprimer la valeur puisque, par principe, celle-ci, sous peine d'intolérance, doit accepter même les partis qui en sont la négation.

La tolérance se donne ainsi comme cette attitude d'indifférence généralisée, voire de désintérêt ou de mépris de l'autre - je n'ai pas à lui dire qu'il se trompe puisque toutes les opinions se valent - qui fait qu'on ne prend pas parti: elle traduit le confort de l'irresponsabilité et l'individualisme égoïste de nos sociétés de consommation.

Le relativisme de l'épistémologie et des valeurs dont est issue la tolérance n'est pas un argument nécessaire et suffisant pour amener au seul

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