Le Disciple De Paul Bourget
Recherche de Documents : Le Disciple De Paul Bourget. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresec le philosophe car la fascination du jeune homme pour ses écrits pourrait être dans un certain sens, ce qui l’a conduit à un tel crime.
Dans l’après midi, il reçoit la mère du précepteur. Elle lui confie un texte écrit de la main de Robert à sa seule attention.
Ce texte constitue le noyau de l’œuvre et constitue une très grande partie du roman. Robert y fait une véritable analyse psychologique de sa personne. Cela passe de l’hérédité, à l’enfance puis a son évolution intellectuelle et enfin à son entrée en tant que précepteur dans la famille Jussat. Les circonstances du crime sont exposées dans le détail.
Le jeune homme a voulu séduire Charlotte au nom de l’expérience psychologique. Son récit est parsemé d’allusion aux ouvrages de M. Sixte. Petit à petit et sans s’en rendre compte, Robert devient véritablement amoureux de la jeune fille. Un mariage n’est tout simplement pas envisageable à cause de la différence de classe sociale a laquelle ils appartiennent.
Charlotte, tente de résister à cette passion jusqu’au jour ou Robert se déclare prêt a mourir pour mettre fin a son tourment. Ils décident alors de consommer leur amour et d’ensuite se donner la mort. Mais le lendemain, Robert, son désir assouvi, revient sur sa parole et tente de convaincre la jeune fille de renoncer à ce projet insensé. Elle le chasse violemment. Elle fini par se suicider après avoir écrit à son frère André les circonstances et les raisons de son suicide.
Apres la lecture de cette révélation, Adrien Sixte décide de se rendre au tribunal. Il écrit à André pour le pousser à déclarer l’innocence du jeune homme dont il détient la preuve. André se présente au tribunal comme témoin, innocente le jeune homme. A sa sortie, André sort son revolver et le tue pour venger l’honneur de sa sœur.
Plusieurs point de vue d’analyse :
Cet ouvrage peut être analysé de différentes façons.
La première est l’histoire de base, le simple récit d’un homme qui séduit une jeune fille. C’est la trame célèbre et fréquente à l’époque du roman d’éducation sentimentale dans la veine de Flaubert ou de Stendhal.
La seconde est l’analyse sur le plan des idées philosophiques et psychologiques qui sont nouvelles pour l’époque. Les idées d’Adrien Sixte rappellent les doctrines de Spinoza, Darwin, Schopenhauer ou Taine.
La dernière est le système judiciaire.
L’idée de droit
Nous allons maintenant tenter de dégager comment la notion du droit s’exprime dans cet ouvrage. Trois différents aspects sont pris en compte dans ce roman !
Le premier est le droit au regard de la philosophie, ou en d’autres mots de la morale.
Dans le roman, la loi morale est représentée par le philosophe. En effet, c’est le seul qui aura un aveu complet de Robert. C’est lui qui connaît toutes les circonstances du drame. C’est en quelque sorte le seul capable de juger réellement Robert. Cette justice ne conduit à aucune peine. Mais cette justice contient un vice : Les personnages se sont affranchis de la norme sociale. Il y a une véritable individualisation de la loi. Robert dira d’ailleurs : « Il ne faut pas considérer comme une loi, pour nous autres qui pensons, ce qui est et doit être une loi pour ceux qui ne pensent pas. » Mais cela va à l’encontre même du principe de loi qui doit s’appliquer à tous. C’est pourquoi, elle va devoir évoluer.
Pour le philosophe, les lois ne sont pas naturelles, elles ne vont pas de soi. Ainsi lorsque M. Valette interrogea Adrien Sixte pour savoir s’il convenait que cet assassina fut un crime, le penseur répondit: « Au point de vue social, sans aucun doute. Mais pour le philosophe il n’y a ni crime ni vertu. »
Il y a une tentative d’explication de la loi qui part de cette idée : « Toutes les âmes doivent être considérées par le savant comme des expériences instituées par la nature. Parmi ces expériences, certaines sont utiles à la société, et l’on prononce alors le nom de vertu ; les autres nuisibles, et l’on prononce le nom de vice ou de crime. Ces dernières sont pourtant les plus significatives et il manquerait un élément essentiel à la science de l’esprit si Néron, par exemple, ou tel tyran italien du XVème siècle, n’avait pas existé. ».
Mais néanmoins, après la lecture des aveux de Robert, il y eut un retour de situation. Le philosophe comprend son erreur en voyant l’application concrète de tels concepts. Robert est donc jugé de façon négative aux yeux de la morale.
L’évolution se marque de manière plus forte à la fin du récit. Ce n’est pas en vain que la religion est fréquemment introduite dans son roman. Adrien Sixte, comme Robert Greslou se sont acquittés de la morale religieuse en vertu de théorie scientifique. A la fin de l’ouvrage, Adrien Sixte retourne vers la religion. Au point de vue de la stricte morale, c’est la morale religieuse qui fait office de loi.
Mais cette conclusion est le fruit d’une véritable réflexion. La morale n’est pas imposée par une autorité supérieure mais découle d’un véritable cheminement.
Le deuxième est bien entendu la justice légale.
Robert est arrêté, enfermé et jugé pour un meurtre. Mais comme le dit Bourget : « Pour la justice des hommes, le séducteur de Melle Jussat était innocent ». Il n’y a donc pas eu de crime « social ». La justice légale est donc impuissante ici. André dira d’ailleurs : « Mais ce n’est pas de votre justice qu’il relève et ne doit pas être condamné comme assassin. »
Cela n’empêche pas que de nombreuse critique à l’égard de ce type de procès soient énoncées. La plus flagrante est que juste avant l’intervention tardive d’André, le jeune homme était sur le point d’être jugé coupable. Or il ne l’est pas. Le système légal s’apprêtait donc à commettre une erreur.
D’autres critiques, de moindre importance parsèment le texte. On retrouve des critique qui sont plus des constatations désolantes du caractère public des procès de justice : « Vois-tu, repris le père quand il put parler, c’est là le coté affreux de ces débats, cette discussion en public sur des choses si intimes. » ou encore : « Il venait de se heurter à cette machine impassible de la Justice qui ne tient pas, qui ne peut pas tenir compte de la sensibilité humaine. »
Mais le trait principal de cette justice, c’est qu’elle ne possède rien pour juger du crime de Greslou. Elle ne prend pas en compte le crime moral dont s’est rendu coupable le précepteur. C’est ainsi qu’on arrive a la troisième forme de justice du roman : les lois de l’honneur
Les lois de l’honneur : C’est grâce à elle que justice sera rendue, comme le dit André après avoir tué Robert : « J’ai fait justice ». Ce n’est pas une coïncidence si c’est le comte André qui illustre cette facette du droit. Il appartient à l’aristocratie et fait une carrière militaire. Dans ces milieux la notion d’honneur est centrale. Pour André, les lois de l’honneur sont au dessus des lois morales que lui impose la religion puisqu’il commet un meurtre.
Cette loi n’apparaît pas comme démesurée. D’ailleurs Greslou ne tente pas de s’y soustraire. Elle apparaît comme la juste conclusion de la condamnation du crime moral. En effet, si André avait laissé Robert être condamné à mort par la cour légale, justice n’aurait pas été rendue. Car il y aurait eu un vice, une injustice, au sein même de la justice.
L’honneur s’articule sur deux plans : ne pas laisser un innocent être jugé pour un crime qu’il n’a pas commis et venger Charlotte qui a été traîtreusement séduite par Robert.
.
Interaction :
Ces trois formes de justices sont néanmoins en interaction. En effet, c’est le philosophe, le coté moral du roman qui pousse André à révéler l’innocence de Robert, au moyen
...