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Le Hooliganisme

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ce des supporters dans le monde du football, Nicolas HOURCADE

* Synthèse

* Bibliographie

II. Hooliganisme : la violences des stades de football, Manuel COMERON, 1997

M. Comeron, enseignant à l’Université de Liège, auteur Foot et violence, politique stades et hooligans Heysel 85, définit dans son article Hooliganisme : la violences des stades de football, 1997, comment se caractérise le mouvement hooligan. « Le hooliganisme se rapporte donc aux comportements d’agression physique et de vandalisme produits par les spectateurs d’une manifestation sportive, plus particulièrement les matchs de football ».

Le hooliganisme constitue un phénomène de violence spécifique assimilable aux crises urbaines classiques mais caractérisé par :

* Un moment de crise bien délimité dans le temps : le match de football. Ce moment de crise se déroule de façon répétitive et prévisible.

* Un lieu de crise permanent et localisable dans l’espace urbain : le stade. Ce lieu de crise circonscris s’étend à d’autres zones urbaines : la gare, les itinéraires empruntés par les supporters, les quartiers commerciaux et le centre ville.

* Des acteurs de crise d’origines urbaines diverses constituant des groupes permanents et polarisés sur un club de football : les supporters. Ces acteurs de la crise expriment au stade et durant les matchs des problèmes vécus à l’extérieur (dans leur quartier, …)

M. Comeron essaye d’expliquer le phénomène dans son article en empruntant « cinq niveaux d’analyses spécifiques : l’individu, le groupe, la foule, le groupe social et la société ». Le premier est constat qui est fait est la place de la jeunesse dans la mouvance hooligan. « Ces groupes de jeunes constituent le noyau dur des supporters des supporters d’un club. Ils se caractérisent par des comportements extrémistes au niveau du soutien de l’équipe et par des violences régulières à l’occasion des matchs de football. » (article Hooliganisme : la violences des stades de football, 1997, p 98). Cependant Manuel Comeron n’assimile pas ces actes de violences aux catastrophes qui touchent les stades de football, l’effondrement s’une tribune est souvent dû à la vétusté du stade et non à des actes de violences causés par des supporter. « Ce type de violence spécifique est à distinguer des catastrophes qui frappent régulièrement les stades et qui sont dûes à des problèmes d’infrastructure ou d’organisation comme à Bradford, Sheffield ou Bastia » (p 98).

Les premiers actes de violences entre supporters, dans les années 1960 en Angleterre, coïncide à la création des groupes de supporters les plus fidèles et les plus passionnés, ces groupes de supporters se regroupent ensemble dans la tribune pour former le Kop. M. Comeron insiste sur ce point « dans le contexte du football, nous observons, à partir des années 1960, la formation progressive d’un sous-groupe particulier au sein de chaque entité de supporters : le Kop. Ceux-ci rassemblent les individus les plus inconditionnels, les plus fidèles et les plus déterminés par rapport au soutien du club favori. Le Kop se rassemble à un endroit déterminé du stade (tribune debout face à la ligne médiane de la pelouse) et il crée l’ambiance lors des matches par des chants, des encouragements puissants et continus. Ce sous-groupe se caractérise aussi par une forte identification à l’équipe. Dès cette époque, les premiers incidents impliquant des groupes de supporters font leur apparition : des rixes entre groupes, du vandalisme, etc. Cependant cette violence reste liée au match et aux événements relatifs au jeu proprement dit ».( Hooliganisme : la violences des stades de football, 1997, p 102).

Dans les années 1960, on ne parlait pas encore de hooliganisme mais plus d’actes isolés, de rixes entre groupes de supporters adverses. Mais dès les années 1970 le mouvement hooligan va réellement prendre une ampleur importante, les actes de violences font se multiplier et de les affrontements se rapprochent des combats de rue entre deux bandes ennemies. « Le tournant vers une violence de groupe préméditée est associée à l’apparition des skinheads sur les gradins, jeunes violent au crâne rasé, issu d’un mouvement musical opposé au mouvement hippies. Selon Taylor, l’émergence des skinheads lors des années 1970 a permis l’émergence du hooliganisme dans sa forme contemporaine, ils introduisent les gangs de combat et transforment les ends des tribunes en territoire où les supporters rivaux se battent (Taylor, 1982). Ces jeunes vont introduire la violence tribale de la rue dans la compétition de football » (C. Comeron, Hooliganisme : la violences des stades de football, 1997, p 102)

Ces groupes de supporters violents peuvent donc être « assimiler à des crews, comparables à des bandes, dont l’Angleterre est la référence première et dont le modèle s’est diffusé dans les pays d’Europe du Nord (Belgique, Hollande, Allemagne, …) » (Bromberger). Ce modèle est présent en Europe du Nord mais dans l’Europe du Sud ce modèle est différent. M. Comeron distingue les hooligans du nord de l’Europe et les supporter Ultras qui sont omniprésent dans les stades des pays latins (Italie, Espagne, France) qui sont des groupes aux effectifs importants formant des associations rigoureusement structurées (hiérarchie interne formelle, chartes d’adhérent, cotisations, …) et planifiant avec soin les actes de supportérisme pur (chants, spectacles, animations et tifos dans le stade lors des matches). (Hooliganisme : la violences des stades de football, 1997, p 103). Bromberger explique que le passage à l’acte violent n’est pas le but premier de ces groupes aux formes institutionnalisées et que les débordements, parfois meurtriers, surviennent lorsque les membres échappent au contrôle de l’association.

Depuis les années 1960, on est passé d’une violence occasionnel symbolisé par des rixes entre supporters de kop adverse à une violence de plus en plus grande, préméditée par des bandes de jeunes issues de la mouvance skinheads, cependant ce modèle ne s’étend pas à toute l’Europe et on constate dans le sud de l’Europe que la violence existe mais à la différence des hooligans elle n’est pas voulue.

III. Faire corps : supporters ultras et hooligans dans les stades de football ,Patrick MIGNON

Patrick Mignon, responsable du Laboratoire de sociologie du sport de l’INSEP auteur de La Passion du football (Odile Jacob, 1998) et de nombreux articles sur le supportérisme et le hooliganisme. Dans Faire corps : supporters ultras et hooligans dans les stades de football, il donne une explication complète de ce qu’est un supporter violent.

P. Mignon fait la différence entre deux modèles de supporter violent : le modèle anglais : « les supporters revêtent les insignes de leurs clubs, essentiellement des écharpes ou des bonnets. Ils poussent leur équipe (…) en entonnant le chant emblématique du club » (p 45 )basé sur la mouvance hooligan née dans les années 1960 et qui a pris toute son ampleur à partir des années 1970 et le modèle italien : « modèle plus organisé et plus spectaculaire : chaque club de football compte plusieurs centaines d’associations de supporters (…) qui organisent un véritable spectacle dans le stades avec chants, fumigènes et bannières aux couleurs du club et de la ville » (p 45-46) basé sur le supportérisme Ultras. Patrick Mignon explique que « ces supporters sont bien engagés dans une guerre. Spécialement chez les ultras, les dénominations et les emblèmes des associations empruntent au langage de la mobilisation politique ou militaire, des guérillas révolutionnaires aux symboles fascistes. » (p 46). Le phénomène des supporters Ultras est un phénomène car comme le dit P. Mignon « le supportérisme ultra répond à sa manière aux questions que se posent certains groupes sur la place qu’ils occupent dans le société, sur les modes d’action qu’on peut exercer sur celle-ci et sur les formes du lien social, sur le sens qu’ils peuvent donner à leur expérience » (p 49). Le supporter ultra veut être un « acteur à part entière du football et non pas seulement un spectateur » (p 49). Et cela pose parfois des problèmes car le supporter n’a pas réellement de poids dans la vie de son club, il paye sa place, assiste au match, peut exprimer son mécontentement lors de celui-ci mais n’a aucun pouvoir de décision concernant les choix de la direction du club et cela entraîne parfois quelques débordements.

Le hooligan n’a pas la même préoccupation, il cherche avant la confrontation avec d’autres groupes hooligans et avec les forces de l’ordre. Les hooligans sont « des hommes adolescents et adultes. La mobilisation autout du football a donc à voir avec la manière dont se définit et se vit l’identité masculine. » (P. Mignon, p 50). P. Mignon explique même que « le football est un aspect de la socialisation du jeune mâle à travers les plaisirs que lui propose la culture de masse : il a à voir avec ce que c’est qu’être un homme (boire, « vanner », défendre le territoire, « assurer » physiquement) et le hooliganisme est une forme exacerbée de ces « vertus ». (p 50)

Patrick Mignon insiste sur un point très important en posant la question de « l’ampleur du phénomène » (p 47). Sa réponse montre bien que l’ampleur du phénomène hooligan est très difficile à connaitre

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