Le Personnage De Gargantua Jusqu'Au Chapitre 15
Recherche de Documents : Le Personnage De Gargantua Jusqu'Au Chapitre 15. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirest porterait sur lui une sorte de « cabinet de curiosité » (grande vogue humaniste) * soif du nouveau-né qui annonce la soif de connaissances que développera plus tard Ponocrates * une intelligence qui ne demande qu’à être développée, et détachée... du nombril : paroles précoces, apprentissage de la propreté (l’épisode du « torche-cul »), improvisation de poésie, sens de l’observation et de l’expérience (comparaison des différents moyens de se « torcher »). Pour l’instant, il ne parvient pas à appliquer son intelligence ailleurs qu’en ce qui concerne son ventre. Mais ses prédispositions sont on ne peut plus encourageantes !
* un caractère prometteur : p. 95 « bonne trogne », « joie ». D’ailleurs, les couleurs de sa livrée son à cet égard symbolique : bleu (choses célestes), blanc (joie, plaisir). * Un enfant sous le signe de l’évangélisme : son médaillon p. 103. Un emblème révélateur du futur humanisme : figure platonicienne de l’androgyne (mythe de l’amour parfait développé dans Le Banquet), et devise tirée de Saint Paul (dont les écrits sont au cœur de la pensée évangéliste), et en grec : « agapè ouzèteï ta éautès », « la charité ne recherche pas son propre avantage » (Humanisme qui réconcilie sagesse antique et paroles bibliques). èOn voit donc en germe le futur prince dont l’intelligence émerveille son père. Pourquoi alors Rabelais le présente-t-il « tout radoteur et niais » à la fin du chapitre 14 ?
III. Le support de l’attaque contre les sophistes : la satire
* des précepteurs douteux : vieux « tousseux » dont le nom est parlant (Thubal : « confusion » en hébreu. Holopherne : personnage tyrannique, ivrogne et sanguinaire ; Jobelin : « Jobard », « fou »). Thubal Holoferne meurt de la vérole ! * un apprentissage purement formel et idiot : apprentissage de l’alphabet dans des livres ridiculisés par les Humanistes, mémorisation à l’endroit et à l’envers. Enseignement qui s’étend sur un lustre, pour un résultat plus que catastrophique : Gargantua, au lieu de progresser, régresse et devient « fou, niais, tout rêveur et radoteur ». Ce qui pouvait passer pour la joyeuse folie de l’enfance s’apparente à de la démence précoce.
* L’épreuve de la comparaison : la fin du chapitre 15 est à cet égard révélatrice. Eudémon, jeune page de douze ans, fait un discours aux qualités toutes cicéroniennes au pauvre Gargantua, et une telle perfection n’a été obtenue qu’après deux ans d’étude...A l’éloquence policée d’Eudémon répond l’aphasie du Gargantua qui ne peut que « pleurer comme une vache », la comparaison renvoyant bien entendu le pauvre prince à une animalité toute burlesque ... mais aussi inquiétante. Que sont devenues sa joie de vivre, son éloquence enfantine ? Aux sophistes pointés de la plume de répondre...
* A l’enlisement sophiste succèdera donc un voyage salvateur, où Gargantua, mené par Ponocrate, pourra reprendre goût à la vie ... et au langage. De fait, cet éloignement est bénéfique : le jeune Prince (52 ans est jeune, apparemment, pour un géant) renoue avec sa lignée héroïque, non sans garder une dimension burlesque, ici synonyme de joie. Ainsi « civilise » -t-il la Beauce en lui imposant un nom, ainsi qu’à Paris. Son inventivité verbale est au service du monde, et plus seulement de son ventre. S’il « pisse » encore, ce n’est plus sur lui, mais sur les Parisiens dont il souligne ainsi la bêtise apparemment légendaire. Le voyage, la prise de distance (qui est, au sens figuré,
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