Le Pianiste

nourriture et de chauffage. Ces ghettos n’étaient en fait qu’une première étape vers les camps de la mort : les camps d’extermination nazis, dans lesquels les juifs principalement étaient gazés.

Analyse de l’oeuvre

La musique occupe donc une place centrale dans le film. Pourtant, elle est rare. Très peu de musique off (que n’entendent pas les personnages du film), alors qu’on aurait pu penser que, étant donné le sujet, on allait en entendre beaucoup. Quelques moments où les cordes amplifient l’action. Un solo de clarinette, instrument de musique juive, dite klezmer, qui symbolise la solitude du musicien sans partenaire, l’homme seul. De la musique « in », jouée par le pianiste dans le film à des moments importants. Et quasiment toujours de la musique de Chopin (musicien polonais et excellent pianiste. On a dit de sa musique qu’il s’agissait de « canons cachés sous les fleurs») La musique « in » aux moments les plus importants du film. A certains moments, on voit et entend un orchestre klezmer dans la rue. Mais la musique « in » principale est celle jouée par le pianiste lui-même. Au tout début, la musique off sur des images de Varsovie en 1939. La musique, dépouillée, accentue le côté nostalgique des images, montrant la vie animée avant la guerre à Varsovie. Cette musique off est en fait la musique jouée par le pianiste dans le studio Radio. Le pianiste joue le Nocturne en do# mineur de Chopin Les explosions. Le caractère du pianiste est révélé : il est courageux, refuse de quitter le studio à la première explosion. Il refuse d’arrêter la musique qui est ce qui est de plus important pour lui. Pianiste de bar. La musique lui permet de survivre. Il joue des airs populaires, et aussi du Chopin C’est le début de l’enfermement. Il entend, derrière le mur, un voisin jouer, avec difficulté, du Chopin. Il ne peut faire de bruit, donc de musique, et doit se contenter d’écouter. Cette écoute est un réconfort : il sourit. Le voisin joue du piano de l’autre côté du mur de son appartement. Lui n’a pas le droit de faire du bruit… il en fait pourtant, et doit se sauver.

Caché dans un second appartement, il voit un piano dans la pièce. Le spectateur se demande s’il va succomber à la tentation, jouer, et être pris. Il résiste, mais s’enferme un peu plus dans son isolement. La musique le réconforte. Il s’imagine entrain de jouer une pièce de Chopin pour piano et orchestre, c'est-à-dire qu’il n’est plus seul mais soliste, qu’il est accompagné, soutenu par des gens. C’est cette même pièce de Chopin, Grande Polonaise brillante, en mi bémol majeur op 22 pour piano et orchestre, qu’il jouera à la fin du film, lorsqu’il sera libre. La pièce commence par des cuivres (victoire militaire…) mais ceux-ci sont atténués. La liberté n’est pas encore là. « L'enfermement progressif du héros (dans le ghetto, puis dans d'étroits appartements) le mène au bord de la folie, mais le sauve en même temps d'un monde tout aussi terrifiant, dont la menace gronde sans cesse derrière la porte close. » Lorsque l’allemand arrive dans la maison où s’est réfugié le pianiste, il joue la sonate au clair de lune de Beethoven, compositeur allemand. Une pièce facile, particulièrement émouvante. Cette longue et superbe scène du film dure plus de 6 minutes. Le pianiste joue à l’allemand la ballade n°1 en Sol Mineur op 23 de Chopin. Pièce très difficile, qu’il joue merveilleusement bien. L’allemand, qui s’est demandé comment cet homme pouvait avoir tant d’énergie durant ses moments difficiles, entend qu’il a gardé une énergie prodigieuse. Marche militaire soviétique diffusée par un véhicule militaire dans la rue. C’est par la musique que le pianiste entend qu’il est libre. Le pianiste est libre. Il enregistre en studio la même pièce qu’au début du film. Il a survécu. La musique a survécue. C’est le concert final, dont la musique enchaine sur le long générique de fin. Il joue la pièce qu’il s’imaginait jouer, libre, lorsqu’il était emprisonné. C’est arrivé. Les cuivres qui commencent l’œuvre sont, cette fois, montrés à l’écran, joués fort. Le film a commencé avec une musique dépouillée, un nocturne de Chopin, jouée par le pianiste seul, en