Le Visiteur
Dissertations Gratuits : Le Visiteur. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirestion surprend Freud qui ne pense pas possible de pouvoir sortir d'une hypnose ainsi. Dès lors le doute entre dans son esprit : « Êtes-vous Dieu ? »A partir de là, le récit s'organise autour du doute de Freud et de son envie de croire que cet inconnu est Dieu. Le doute de Freud est alimenté par la présence dans l'immeuble d'un malade échappé de l'asile ayant des tendances mythomanes, c'est-à-dire se prenant pour Churchill ou Goethe, et par le fait que l'inconnu se cache dès qu'une autre personne que Freud se trouve dans la pièce. Freud ouvre progressivement son cœur à l'inconnu qu'il croit le fou de l'asile et se prend à lui dire ce qu'il dirait à Dieu s'il existait vraiment et et qu'il se trouvait devant lui. Ce à quoi l'inconnu répond comme s'il était Dieu. Il remet en cause Freud dans l'évolution future de l'humanité. Freud est bouleversé. C'est à ce moment qu'on vient annoncer à Freud l'arrestation du fou. Freud doit donc admettre que l'inconnu n'est peut-être pas fou et de nouveau le trouble se fait dans son esprit.Finalement, le retour d'Anna le sort de sa réflexion. L'inconnu s'en va par la fenêtre sans avoir réussi à convaincre Freud. De nouveau seul avec sa fille, Freud décide de signer le laissez-passer et de sauver sa famille.AnalyseÉric-Emmanuel Schmitt dit l'avoir écrite un soir après avoir regardé le journal de 20 heures alors qu'il se désespérait de n'entendre que de la violence, des crimes, la guerre dans les nouvelles. Il s'est soudain interrogé sur Dieu : « Si Dieu a une dépression que peut-il faire ? Quel recours ? Qui peut-il aller voir ? » et c'est à ce moment qu'il a l'idée de mettre face à face Dieu et Freud qui n'ont strictement rien à se dire puisque censés n'être d'accord sur rien. Après la rédaction de son texte, l'auteur le fait lire à trois de ses proches. Deux d'entre eux adorent tandis que le troisième lui déconseille de monter la pièce. Décidant d'écouter ce dernier lil met le texte de côté pour le ressortir quelque temps après. Éric-Emmanuel Schmitt ne croit pas en cette pièce. Le soir de la première, personne n'est venu la voir, seules deux places payantes ont été vendues...à ses parents, aucun article n'est paru dans la presse avant et aucun critique n'a fait le déplacement. Finalement, il décide d'ouvrir le spectacle, offrant des places gratuites. Très vite, cela devient un vrai triomphe.Le thème principal de ce texte est la religion et plus particulièrement l'existence de Dieu. La religion est un thème que l'on retrouve dans d'autres œuvres d'Éric-Emmanuel Schmitt comme L'Évangile selon Pilate. C'est donc un thème cher à l'auteur. Ainsi, quand on l'interroge sur le choix d'aborder la religion il répond : « Ce n'est pas la toute puissance de Dieu qui m'intéresse mais plutôt son impuissance : Dieu a mal à cette humanité qui choisit le Mal au lieu du Bien. » En fait, le récit nous fait nous interroger sur Dieu mais aussi sur l'homme. Rien n'est fait pour nous imposer l'existence de Dieu, d'ailleurs Freud lui-même n'est pas convaincu à la fin. Le doute qui persiste sur l'identité du visiteur est une porte ouverte à l'interprétation de chacun, c'est une volonté de l'auteur et là est toute la force du récit. Ce doute est permis grâce à un flou qui entoure le personnage. On ne sait rien de lui, il a une attitude mystérieuse puisqu'il se cache. De plus, la scène se déroule dans le passé et le personnage parle de ce que l'auteur sait de l'Histoire de la fin du XXe siècle. Ce qui rend l'inconnu plus crédible au yeux de Freud et des spectateurs. Car comment, en étant un contemporain de Freud, pourrait-il savoir tout cela ?L'autre force du récit est qu'il donne à tous les moyens de s'exprimer à travers les propos des personnages. Ainsi, les athées peuvent exprimer leur frustration et leur détresse face au monde, les chrétiens y voient un texte pascalien sur le Dieu caché, enfin, les juifs y voient une méditation hassidique.Dans le récit, on trouve un mélange des registres. Ainsi, le tragique s'impose par le contexte global de l'action. Anna décrit des scènes de violence à l'encontre des juifs de manière assez crue. Mais cela n'empêche pas les traits d'ironie
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