Les Trente Glorieuses Dans Les Pays Capitalistes Industrialisés

ite de s’interroger sur la contribution de la jeunesse voire des nourrissons sur la croissance. En effet la démographie ne peut jouer directement le rôle de facteur de production et au contraire la croissance des trente glorieuses a essentiellement reposé sur les classes creuses nées des périodes d’entre deux guerres ce qui est d’autant plus remarquable. Ainsi les acteurs de la croissance ne sont que peu nombreux.

Cependant même si la croissance démographique peut parfois étouffer la croissance économique, ces deux croissances ont plutôt fait bon ménage pendant les trente glorieuses.

Il est également important de signaler l’importance d’une autre croissance qui est celle des échanges internationaux : on rentre dans une économie internationale de masse où les échanges de services s’accroissent même si ceux de marchandises restent dominants.

Pour finir, observons la croissance niveau de vie, du bien-être matériel dont il sera question dans la suite de l’exposé.

Deux indicateurs de la croissance économique : PIB, soit PNB. (Fort PIB : reçoit beaucoup d’IDE, pays fort PNB : puissances économiques).

Second type de croissance : croissance démographique.

Troisième : croissance du commerce international.

1-3/Les croissances économique et démographique : quelles articulations ?

Les croissances démographiques et économiques peuvent être liées par une notion de cercle vertueux mais également vicieux dans une syndrome de sous développement caractéristique de la peur malthusienne.

Malthusianisme : tout ce qui vise à réduire la population.

-Dans un schéma malthusien :

Croissance économie croissance démographique à terme cette dernière dépasse les gains et capacités de l’économie

Ralentissement économique Malheurs / Catastrophes

-Dans un schéma plus moderne :

Croissance démographique croissance offre de travail chômage et pression à la (demande d’emploi) baisse des salaires

Croissance économique affaiblie limitée Sous consommation

Ces schémas reflètent une tendance négative de corrélation entre croissances démographique et économique. Cependant comme on l’a vu plus tôt, ces deux croissances ont plutôt fait bon ménage, l’influence de la démographie fut positive :

Croissance démographique « Baby Boom » croissance demande croissance offre

Revenu réel

Technique / Productivité Croissance sans chômage

(Classes actives = classes creuses, pas nombreux)

N.b. : La demande accrue est celle des classes creuses (infrastructures, équipements…).

La demande est dite « solvable » car :

le processus se déroule dans des pays anciennement développés (richesse acquise/ ressources).

La demande est soutenue de l’intérieur et de l’extérieur

Synergie positive entre l’offre et la demande : sur la période, les gens ont travaillé, les revenus sont allés en augmentant retournant à l’économie par le biais de la consommation : la demande se resolvabilise en permanence.

1-4/Les autres facteurs de la croissance

Les deux facteurs de la croissance sont le travail et le capital : lorsque l’on augmente l’un, l’autre ou les deux, on a croissance de l’économie : Y=K*L.

Grâce à une fonction conçue par R.Solow, on a tenté d’isoler les facteurs de la croissance (comme l’ont fait Dubois, ou Carré). Avec des outils mathématiques très élaborés, certains sont parvenus à expliquer entre ¼ et 1/3 de la croissance en quantifiant le capital et le travail.

Cependant le plus gros de la croissance, le « résidu », ce que l’on n’arrive pas à chiffrer, est difficile à analyser : les effets qualitatifs sont ainsi plus durs à pondérer que les effets quantitatifs comme L ou K. Ces effets qualitatifs, comptant donc pour la plus grosse partie dans la croissance, peuvent être un capital plus efficace, un travail plus qualifié (permis par exemple par des politiques d’éducation et de formation)…

D’autres facteurs quantitatifs ou non ont pu jouer durant les Trente Glorieuses :

La modicité et l’abondance de l’énergie : par exemple le baril de pétrole n’a pas beaucoup vu son prix osciller au dessus de 2$ ou en dessous de 1$ entre 1960 et 1972 ceci constituant une baisse relative lorsque l’on observe les taux d’inflation sur la période.

Le développement des échanges a tiré la croissance : conformément au schéma de Ricardo, les échanges ne furent pas un jeu à somme nulle, cette dernière étant positive : en effet les bénéfices existent pour tout ceux qui s’adonnent aux échanges internationaux.

 La croissance a ainsi été poussée entre autre par le progrès technique en amont et a été tirée en aval par l’abondance de l’énergie ou le développement des échanges. Elle a pour finir également été stimulée par des effets qualitatifs améliorant capital et travail, et la combinaison des deux.

2/Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 46 à 75

cf. le livre éponyme de J. Fourastié

A travers l’exemple français, ce livre permet de regrouper nombre de thèmes économiques et sociaux relatifs à la croissance des PCI durant les trente glorieuses.

L’expression des « trente glorieuses » est un jeu de mots se rapportant aux « 3 glorieuses », les trois journées de juillet 1830 où Charles X fut chassé du pouvoir.

Jean Fourastié rentre dans la réflexion de l’époque 1946-1975 par l’anecdote.

2-1/Une révolution économique et sociale (ou de Madère à Cessac, de Marie à Sèverine)

Madère est un village fictif, typique du sous développement, village de la période préindustrielle. Cessac est quant à lui un village développé (postindustriel). Jean Fourastié compare ces deux villages, très différents mais pourtant situés dans la même époque. En réalité il évoque la transformation d’un village qu’il connaît bien, Douelle en Quercy, entre 1946 et 1975.

Caractéristiques des deux villages :

Madère : taux de mortalité infantile élevé, espérance de vie à la naissance faible, population agricole sur des petites exploitations et axées sur l’autoconsommation, faible technicité, taux d’activité élevé reflet d’un faible niveau de scolarité, prix réels des marchandises élevés, alimentation rudimentaire qui absorbe l’essentiel du budget des ménages, grande sédentarité.

Cessac : tous les paramètres précédents se trouvent être inversés.

Comme le dirait Fourastié, ne doit-on pas dire glorieuses les 30 années séparant Madère de Cessac ? Et ainsi ne passe t-on pas, une fois l’anecdote relatée, d’une France de la pauvreté millénaire, de la vie végétative traditionnelle, aux niveaux et genres de vie contemporains ?

Ces profondes transformations économiques et sociales sont ainsi à l’origine d’un Homme nouveau. L’évolution s’en ressent par la description de Marie et Séverine, deux personnes dont les vies, fictives, sont aux antipodes l’une de l’autre.

Description de Marie et Séverine ou la naissance d’un Homme nouveau durant les trente

Glorieuses.

Marie est née 200 ans plus tôt que Séverine. Marie a eu de nombreux frères et sœurs dont malheureusement bon nombre sont décédés en bas âge. Elle-même est orpheline de père. A cette époque l’espérance de vie est courte, environ 40 ans, et elle n’a ainsi jamais connu ses grands parents. Marie a travaillé dès l’enfance, s’est mariée à 25 ans car contrairement à ce que l’on croit, à l’époque on ne se marie pas si tôt et l’âge du mariage dépend de la situation économique. De plus il n’y a pas vraiment à l’époque de naissance hors mariage. Marie aura eu dans sa vie beaucoup d’enfants mais en aura aussi perdu beaucoup. Elle deviendra veuve 15 ans après son mariage et mourra à 50ans.

Séverine a 18 ans, elle est étudiante, a un frère, connaît ses parents et grands parents et a déjà voyagé. Elle se marie à l’âge de 23 ans, aura deux enfants et divorcera. Vers 50 ans, elle se sera débarrasser de la charge de l’éducation et vivre encore au moins 30 ans de vie paisible

« Naguère, la mort était au centre de la vie comme le cimetière au centre du village ; aujourd’hui la mort est exilée aux marges de la vieillesse ».

Fourastié montre à travers l’anecdote, l’évolution en France de 1946 à