Pierre Et Jean: La Demande En Mariage
Commentaires Composés : Pierre Et Jean: La Demande En Mariage. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiressi peu troublée, si raisonnable" (l. 27).
- Lui = "coquette comédie" (l. 29) -> Adjectif féminin.
En plus de l'inversion des rôles, les personnages ont des caractères opposés.
2. Deux caractères opposés :
Raison / trouble :
Mme Rosémilly apparaît comme une femme de tête qui impose son jugement Cf. verbes d'estimation et de prise de décision : "savons" (l. 5), "pouvons peser toutes les conséquences" (l. 6-7), "décidez" (l. 8), "suppose" (l. 9), "désirez m'épouser" (l. 9-10) -> elle fait preuve d'un raisonnement froid. Jean, lui, semble troublé et pris au dépourvu :
- "il répondit niaisement" (l. 12), "il s'étonnait" (l. 26).
- Répétition de "s'attendre à" : "Il ne s'attendait guère" (l. 11) et "Il s'attendait à des gentillesses galantes, (…)" (l. 27-28) -> cette expression montre bien ce à quoi s'attendait Jean.
Rapide / prend son temps :
Mme Rosémilly :
- Interrompt les effusions : "vous n'êtes plus un enfant" (l. 4).
- Résume la situation : "nous savons fort bien l'un et l'autre" (l. 5-6).
- Va directement au but avec la demande en mariage.
Alors que Jean entend traîner un petit peu et profiter du moment présent :
- Rythme ternaire qui évoque la volonté du personnage (l. 27-30).
- Décalage de la fin : "Et c'était fini" (l. 30-31).
- Rythme long de la phrase précédente qui est rompu par la brièveté de ce terme.
- Discours direct qui montre bien la pensée de Jean.
Réserve / élan :
Jean est du côté enthousiaste comme le montrent certaines expressions :
- "Avec élan" (l. 18).
- "Oh !" (l. 22) -> lié à l'interrogation rhétorique qui suit.
- Répétition du verbe "aimer" (l. 23) -> verbes de sentiment - Verbe "désirait" (l. 24) -> verbes de sentiment.
Tous ces termes montrent la sincérité enthousiaste du personnage.
D'un autre côté, Mme Rosémilly apparaît beaucoup plus forte -> "Je vous crois bon et loyal" (l. 19-20).
-> On a ici une scène totalement décalée, avec des personnages mal assortis, qui traduit implicitement l'idée que le narrateur se fait du mariage.
3. Transition :
Implicitement, par la manière dont il rapporte l'événement, le narrateur porte un regard critique sur l'amour et sur le mariage.
B) Une critique du mariage de la part du narrateur :
1. L'absence de tendresse :
Les personnages sont très distants : ce sont deux étrangers l'un pour l'autre : "côte à côte, les pieds pendants" (l. 2-3) : leur attitude est un peu ridicule.
Dans Pierre et Jean, l'eau est souvent symbole de désir. Ex : Jean rêvant d' "une coquette comédie d'amour mêlée à la pêche, dans le clapotement de l'eau" (l. 29-30). Or, la situation, ici, est l'exact inverse : les deux personnages s'éloignent symboliquement de l'eau au moment où leur amour devrait culminer (l. 1-2).
L'échange verbal est limité au minimum :
- "Mon cher ami" (l. 4) est le seul terme affectif, encore que très distant.
- "Ils se turent" (l. 26), "en vingt paroles" (l. 31) montrent bien la brièveté de l'échange.
2. Des préoccupations bourgeoises surtout de la part de Mme Rosémilly :
Il y a de sa part un refus des jeux amoureux : "je ne suis pas une jeune fille" (l. 5).
Elle utilise le vocabulaire de la logique (relevé des lignes 5 à 10).
Elle se préoccupe exclusivement de l'avis des parents Roland (4 des 7 répliques de la conversation tournent autour de ce sujet : les citer).
La seule expression de "sentimentalité" qu'elle manifeste pour Jean ("Je vous crois bon et loyal" (l. 19-20) = sous-entendu : "vous ferez un bon mari") montre bien cette idée très conventionnelle et peu tendre du mariage et de l'amour.
3. Le mariage comme piège :
En regard de la situation où se trouvent les deux personnages (une partie de pêche), le lecteur a ici l'impression que Jean est pris dans les filets de Mme Rosémilly : l'expression "il se sentait lié, marié" (l. 31) est assez explicite de ce point de vue.
C'est
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