Rasume Abdouh Arete

ce domaine. A cet effet, le dernier rapport des Nations Unies sur les OMD indique que la pauvreté a diminué dans le monde en développement [ONU, 2010]. Selon ce rapport, entre 1990 et 2005 par exemple, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 1,8 à 1,4 milliard, réduisant leur nombre de 400 millions. En même temps, le taux de pauvreté passait de 46 à 27 pour cent. Toutefois, les réductions en matière de pauvreté se font de manière inégale entre les régions.

Suite ces déficits de résultat et les critiques faites aux projets de développement élaborés dans les pays en développement, la plupart des organismes internationaux qu’ ont conçu pour longtemps le développement en termes d’investissements, de coûts effectifs et d’ouverture au marché mondial seulement, se sont mises à adopter de nouvelles approches tels que : la gouvernance, la participation ,le développent durable ,les objectifs du milliaires ,l’équité entre genre. La priorité actuelle en matière de coopération est d’agir à l’échelle locale avec la population, les organisations de la société civile, les collectivités locales et le secteur privé.

Au cours des 10 dernières années, le nombre de femmes vivant dans la pauvreté a augmenté plus rapidement que celui des hommes. La féminisation de la pauvreté est devenue un problème important, en particulier dans les pays en développement et les pays en transition du fait des conséquences à court terme des transformations politiques, économiques et sociales.

Aux facteurs économiques s’ajoutent la rigidité des rôles dévolus par la société aux hommes et aux femmes et l’insuffisance de l’accès des femmes au pouvoir, à l’éducation, à la formation et aux ressources productives.

Ainsi Le fait que l’on n’a pas systématiquement adopté une démarche soucieuse de l’équité entre les sexes dans les analyses et les plans économiques et que l’on n’ait pas remédié aux causes structurelles de la pauvreté a également contribué à l’appauvrissement des femmes.

Il convient de signaler que d’après des recherches, les inégalités sociales et économiques sont particulièrement lourdes pour les femmes et les enfants qui composent la majorité des pauvres du monde.

*Les femmes sont des acteurs clés de changement. Elles réinvestissent dans leurs communautés une part de leurs gains bien plus grande que les hommes et prennent des décisions importantes en matière d’investissements et d’achats. Néanmoins, dans beaucoup de régions, à cause des inégalités de genre, leurs compétences et contributions restent méconnues et sous-évaluées.

* Les femmes participent à la vie économique et à la lutte contre la pauvreté par leurs activités domestiques, communautaires et professionnelles rémunérées et non rémunérées. Leur autonomie économique est une condition essentielle à l’élimination de la pauvreté.

* La pauvreté touche toute la famille mais, du fait de la répartition des tâches et des responsabilités entre les sexes, les femmes, qui doivent gérer la consommation et la production des ménages quand les pénuries s’aggravent, en sont les principales victimes, surtout dans les familles rurales.

* La pauvreté des femmes est directement liée au manque de perspectives et d’autonomie économiques, au fait qu’elles n’ont accès ni aux ressources économiques , crédit, propriété foncière, succession, etc. ni à l’éducation et aux services d’appui, et au fait qu’elles participent très peu aux prises de décisions. La pauvreté peut également rendre les femmes vulnérables à l’exploitation sexuelle.

De même au cours des dernières décennies, le débat relatif au genre dans les pays en développement s’est amplifié, et fait apparaître deux approches quant à son appréhension. D’un côté, l’approche dite d’Intégration des femmes au développement (IFD) pose comme problème essentiel l’exclusion des femmes du processus de développement. Dans ces conditions, une position majoritaire préconise de se focaliser sur les besoins spécifiques des femmes dans tous les domaines. l’approche dite Genre et Développement (GED),d’un autre côté, insiste sur les contraintes, les rôles et les relations de pouvoir inégales qui maintiennent les femmes et les filles dans une situation d’infériorité sur le plan social et économique, empêchent leur pleine participation. Dès lors, une implication essentielle en termes de politique consiste notamment en un accroissement du pouvoir des femmes, et partant la transformation des relations non égalitaires.

Contexte de l'étude.

Le choix porté sur ce thème n’est pas fortuit, d’ailleurs il revêt d’une grande importance dans la mesure où « la condition de la femme » dans ces dernières années fait l’objet de la une des medias, et intégrée de façon prioritaire dans les nouvelles politiques publiques et les programmes de coopération internationale pour le développent, auquel le Maroc bénéficie d’un soutien financier et technique.

Depuis les années 1970, les efforts concertés des Etat, des organismes des NU et des ONG se sont centrés sur l’élaboration de plans et de projets tendant à intégrer les femmes dans l’économie. Quant au Maroc ,la Banque Mondiale a affirmé que : “...le fait d’ignorer les questions de justice et d’équité, le manque disproportionné d’éducation des femmes, avec ses conséquences sur leur faible productivité, ainsi que sur leur santé et la santé de leurs familles, a des effets négatifs sur l’économie dans son ensemble” (1997).

Les progrès accomplis jusque-là dans domaine développent humain au Maros, sont compromis par les inégalités entre les générations et les sexes . L’éducation, analphabétisme, amélioration du revenu… ce sont en gros les domaines dans lesquels le Maroc n’arrive pas à grignoter des points dans le classement de l’indice de développent humain pour 2011.

Il faut signaler aussi que Le Maroc est tombé à la 127ème place sur 134 dans le classement des pays, concernant « les inégalités entre les sexes » selon l’étude Global Gender Gap 2010. Ce rang s'explique par un faible accès au marché du travail pour les femmes (28 femmes contre 84 hommes), un revenu pour les femmes 4 fois inférieur à celui des hommes (1603 dollars US contre 6694 dollars annuels). Le taux d’alphabétisation des femmes marocaines est plus faible que celui des hommes (44% contre 69%) de même que leur participation à la vie politique. Actuellement, la première chambre du parlement marocain compte 34 femmes sur 325 députés, soit, presque 10% de représentation féminine.

Dans ce contexte, Le Maroc est appelé se pencher plus que jamais à une réflexion prospective, qui a pour objectif d’anticiper pour agir en faveur d'un avenir qui réalise la démocratie et le développement. Dans ce cadre, l’égalité hommes - femmes est un impératif démocratique et ce les raisons suivantes :

* L’existence d’une l'interdépendance entre le développement humain et les droits humains aux niveaux économique, social, culturel et politique. Ils font partie des droits humains fondamentaux universellement stipulés et reconnus par des traités internationaux, régionaux et plusieurs constitutions nationales.

Dont le Maroc a confirmé son engagement à les respecter et qui englobent « les droits des femmes ».

* Le Maroc est pleine dynamisme social avec la montée du rôle la société civile, qui lutte pour la pleine l’implication des femmes dans la construction du projet de société moderne et démocratiques basée sur la liberté et l’égalité.

* Si les femmes participent au développement, cela libère des énergies considérables. Dans ce cadre, l’égalité hommes - femmes est un impératif démocratique.

* Les mutations sociétales tendent à déconstruire ces rapports fondés sur l’infériorisation des femmes.

De ce fait la réhabilitation juridique de la femme et la promotion de sa situation sur les plans économique, social et politique, constitue «un engagement irréversible» au Maroc,

Objectif de l’étude :

Ce travail a pour objectif d’amener quelques illuminations sur l’apport des programmes d’aide internationale à l’amélioration de la situation de la femme au Maroc. Il s’agit de montrer la nature, les outils de cet apport ainsi de souligner les enjeux majeurs dans ce domaine d’intersection entre le champ de la coopération internationale pour le développent et celui du développent humain au Maroc, qui est porteur désormais des valeurs d’égalité entre ses femmes et ses hommes.

Problématique :

La problématique qu’on essaie de traiter au cours de cette étude est la suivante :

« Quel est l’apport des programmes d’aide