Rien

chement mal de se cacher derrière sa cagoule, me demanda de lui payer somme pour le voyage qu'il devrait faire d'ici au terminus. Je me tu et obéis. Il nous déposa, moi et quelques autres âmes perdus en ce matin plutôt frisquet, au terminus parmi les bancs de neige grise et des sols de glace. Le froid qui y règne est atroce, je suis sûr que mes doigts et orteils sont sur le point de devenir bleus à jamais, d'ailleurs, je sens mon sang se transformer en glace dans tout mon corps. Heureusement, l'autobus numéro 2 arrive et j'y embarque. Il manque de siège, je suis obligé de rester debout et à côté de moi se tient un espèce de sans-abris qui empeste la caille morte depuis 3 ans mélanger à l'odeur fraiche d'un marcher de poisson. Enfin, je vois le cégep qui se pointe le bout du nez, j'arrive à destination. J’y rentre, le vacarme qui y règne me rend sourd, les élèves parlent beaucoup trop fort, les rénovations vont à trop bon train, les cellulaires tout autour de moi sonnent beaucoup trop fort et trop fréquemment. Enfin me voilà entrer dans ma classe, le silence est paisible et le calme est absolu. Malheureusement la professeure entre et nous annonce que nous, ses élèves, sommes des bons à rien qu'elle s'évertuera aujourd'hui à corriger cela. Elle nous distribue une feuille, dessus il est marqué participe passé. Elle nous la fait remplir, ne prend même pas le temps de regarder nos feuilles et les envoie à la déchiqueteuse. Pas une seconde ne s’écoule et elle nous repasse une autre feuille, non pas une autre feuille, la même feuille que nous reremplissons et qu'elle redéchiquette et que nous reremplissons et qu'elle redéchiquette et, etc. Après 3 h de torture incessante, nous sommes enfin libérés pour l'heure du diner. Je fouille dans mon sac tout partout, mon lunch n'y est pas, je l'ai laissé sur la table à la maison. Je meurs de faim, mais pour me consoler je me dis qu'au moins je peux m'abreuver à l'une des buvettes de l'école. Je fais le tour de l'école et aucune buvette ne marche, il y a un petit panneau au-dessus de chacune d'entre elles qui indique : EAU CONTAMINÉE. L’école ayant fermé tous les circuits d'eau, je meurs de faim et de soif maintenant. Désespéré par ma journée, je décide de retourner chez moi à pied. Je sors dehors, le froid me frappe en plein visage. Quelle douleur! Le trajet dure 1 h 30, mais me semble avoir duré 1 semaine, avec les lames de neige et de glace qui patrouille la ville et mes jambes endolories, presque paralysées. À mon arrivée, j'engloutis un chocolat chaud ce qui me fait un bien fou, et réalise que oui ma journée n'a pas été ma meilleure à vie, mais j’en sors vainqueur. Maintenant, je ne suis même plus capable de faire de fautes de participe passé, les muscles de mes jambes bien que présentement douloureux ne seront que plus fort et de plus, le froid ainsi que toutes autres températures ne m'affectent plus, je peux si je le veux bien sortir