Sallustre

iée au tribun de la Plèbe, T. Annius Milon. Ayant découvert que sa femme le trompait, le tribun affligea une peine exemplaire à Salluste et l’affaire fit grand bruit.

En 52 av JC, un an après cet incident, Salluste est nommé tribun de la plèbe, ses opinions politiques le pousse à soutenir le parti des populares qui demande plus de justice sociales et une meilleure répartition des richesses, soutenus par Jules César et Pompée, contre les optimates, de Titus Annius Milon et Cicéron.

L’année 52 est une année noire pour les Romains qui sont entrés en guerre civile. Salluste tout juste entré en fonction doit apprendre à gérer une situation de crise.

Cicéron est contraint de s’expatrier, son ami, tribun de la plèbe Titus Annius Milon propose son rappel mais se heurte à Clodius.

Clodius, membre de la Plèbe romaine, est l’instigateur de la loi sur les distributions gratuites de blé au peuple.

A la suite de divers incidents, Clodius est assassiné par Titus Annius Milon et ses hommes. La foule est furieuse, trois tribuns de la plèbe, dont Salluste pousse le peuple à demander vengeance de leur défenseur. C’est ainsi que Milon s’exile. Cela marque la première altercation entre Salluste et Cicéron, car au delà de Milon, c’est Cicéron qui était lui même visé par les tribuns.

C’est alors qu’en 50 av JC, le censeur Appius Claudius, ami et sympathisant de Cicéron, rappelle au Sénat que Salluste avait compromis une femme mariée du nom de Fausta. C’est ainsi que l’homme est chassé du Sénat romain pour immoralité.

Salluste voit sa carrière politique se brisée. C’est alors qu’il se tourne vers Jules César et se place sous sa protection. Il est chargé de mener la flotte romaine en Illyrie. Il est battu par les Pompéiens (-49). De nouveau questeur, Salluste peut réintégrer le Sénat. César lui confie un commandement en Campanie, dont les légions se sont mutinées. Il y est battu. Le domaine politique lui convient mieux : élu préteur en -47, il accompagne César en Afrique et, par ses talents, se voit confier le gouvernement de la nouvelle province romaine de Numidie en (-46 – -45). Il s'y enrichit considérablement aux dépens des gens de cette province. À son retour à Rome, il est accusé d'extorsion, mais non condamné grâce à César.

A la mort de Jules César, assassiné le 15 mars -44, il achète de très beaux jardins, les horti sallustiani. Salluste se retire de la vie politique.

Sa carrière d’historien commence.

Il se définit lui même comme tel, son but est de faire revivre les principaux épisodes du dernier demi siècle de la république romaine.

On retiendra trois ouvrages majeurs, « La conjuration de Catilina », « La guerre de Jugurtha » Sa troisième œuvre, « Histoires », ne nous est parvenue qu'en fragments. Il y explique qu’après de nombreux tourments et son incapacité à faire l’histoire, il a décidé de la relater car il se refuse à traverser la vie comme un « simple passant ».

II. La conjuration de Catilina selon Salluste.

Catilina de son vrai nom Lucius Sergius Catilina (-108 / -62) est un homme politique romain du Ier siècle av. J.-C., connu pour ses conjurations visant à renverser la République romaine et tout particulièrement son Sénat aristocratique.

Comme vu précédemment, « la conjuration de Catilina » est la première œuvre de Salluste, publié en -42.

Catilina, de son nom complet Lucius Sergius Catilina est né en – 108 et est décédé en -62.

Lorsque Salluste le décrit, on peut tout de suite remarquer que le jugement porté par l’auteur est négatif. Catalina était décrit comme un personnage au teint livide, aux yeux hagards, rapide ou lent mais jamais mesurer. Salluste peint le tableau d’un personnage égaré.

Tout commence en 66 av JC, lorsque la candidature de Catilina pour devenir consul est rejetée une première fois, sous prétexte qu’il n’a pas respecté les délais. Catilina conspire avec d’autres membres importants de l’entourage politique comme Crassus ou encore César pour éliminer les deux consuls récemment élus.

Le premier janvier 65 a lieu la première conjuration, les deux consuls assassinés doivent être remplacer par Autronius et Sulla ; le projet est découvert et le second plan tombe à l’eau à cause de César qui se retire au dernier moment.

Catilina prépare un nouveau complot, celui d’assassiner Cicéron. C’est un nouvel échec car ce dernier est prévenu par Crassus.

En 64, Cicéron est élu consul avec une majorité écrasante, Catilina est pour la troisième fois perdant de élections.

Il continu alors de recruter des troupes dans toute l’Italie toujours dans le but de renverser le pouvoir en place.

Il est dit dans l’extrait du second texte « Catilina et ses amis » que l’homme s’entourait des personnes les moins fréquentables de l’Empire. Son entourage était composé de ceux qui avaient commis des crimes, les spadassins, les faux témoins, les débauchés, les adultères… Catilina recrutait aussi de jeunes hommes, plus influençables du fait de leur naïveté, il les attirait en leur procurant des filles, des chevaux ou encore des chiens. A l’époque il y avait même des rumeurs qui courait sur la nature que le conjuré entretenait avec certains jeunes hommes de sa maison.

C’est alors que Cicéron publie la première catilinaire devant le Sénat qui déclare l’état d’urgence, Catalina doit quitter le sol italien. Une deuxième catilinaire est prononcée par Cicéron au peuple qui est un résumé des débats tenus au Sénat et déclare Catilina ennemi public.

Une troisième catilinaire voit le jour lorsque la délégation allobroge est arrêtée au pont Milvius en possession de documents mettant en causes les conjurés qui sont arrêtés.

La peine de mort est votée pour les conjurés Lentelus, Céthénus, Statilius, Gabinius et Céparius qui seront étranglés au Tullianum. Le Tullianum est le nom d'une ancienne prison de la Rome antique.

En 62, Catilina lève une armée d’environ douze mille hommes pour partir se réfugier en Gaulle où il avait gardé des partisans. Gaius Antonius collègue de Cicéron au consulat, s’empressa de faire lever une armée dont il confia le commandement à son second Marcus Pétreius.

Malgré le courage et la détermination de Catilina et de ses hommes, l’armée les écrasa et Catilina mourut sur le champ de bataille, percé de coups.

A partir du premier extrait de texte « Considérations sur les causes de la conjuration de Catilina » nous pouvons observer comment cette conjuration a été perçue par les romains à travers l’écriture de Salluste.

Il est dit que ce ne sont pas simplement les conjurés qui suivirent Catilina mais je cite « La plèbe toute entière, par amour du changement, approuvait sans exception l’entreprise de Catilina ». L’homme s’est servi des conséquences de la République en place. Les citoyens qui n’ont rien sont facilement malléables, ils envient les plus riches, sont contre les conservateurs et attendent un changement. Ils sont prêts à tout car la misère « met aisément à l’abri de tout dommages ».

C’est ce qui explique le mouvement important qui suivit Catilina.

Pour Salluste, cette conjuration est un des évènements significatifs de la crise politique qui faisait rage à cette époque. Rome n’est plus ce qu’elle était.

Conclusion :

L'œuvre de Salluste marque un progrès par rapport à ses prédécesseurs: il s'efforce d'expliquer les causes des événements politiques et les motivations des acteurs de l'histoire.

On peut quand même remarquer quelques faiblesses comme la chronologie et la géographie qui sont parfois imprécises et souvent fautives. Il n’est pas tout le temps impartial et objectif, il prend parti pour les populares aux dépens des nobiles.

Il est cependant capable de reconnaître les mérites de ses adversaires et les défauts de ses amis.

Salluste n’a pas était très apprécié en tant qu’historien à l’époque. Cela peut s’expliquer par l’utilisation d’expression archaïque.

On lui a reproché d’avoir pillé Caton l’Ancien, de s’être autoproclamé juge des hommes politiques dans le déclin. Salluste se justifiait lui en rendant la noblesse responsable de la décadence de l’Etat romain.

Il disait que « Je sais qu’il y aura toujours des gens pour voir en mes nobles et utiles travaux un divertissement frivole ».

On peut don retenir Salluste comme un homme déterminé, soucieux de faire connaître ce qui s’est passé, de mettre l’accent sur les injustices.

« La conjuration de Catilina » marque le début de sa vie d’historien.

Notions :

Les jardins les horti sallustiani : Nord ouest de Rome. Appartenait à Jules Césars et à sa mort, sont acquis par Salluste. Grace à sa fortune considérable, amassée en Afrique, il fait se fit construire une maison et l’habitat à partir de la mort de César lorsqu’il se retira de la