À votre avis, la littérature doit-elle nécessairement être engagée ?
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Grâce à son œuvre didactique, Voltaire parvient à critiquer différents sujets, notamment la domination du pouvoir politique, les lettres de cachets en sont l'exemple même. Ensuite, il critique la hiérarchie sociale, prouvée par l'abus sexuel de Mons de Louvois sur la jeune Saint-Yves, ce qui provoque sa mort. Une autre critique est celle de l'ethnocentrisme, c'est-à-dire de la curiosité malsaine envers le étrangers. Voltaire, à travers son œuvre montre également que les plus hauts placés ne sont pas forcements les plus civilisés, ni les plus moraux. En effet, le Huron, venant d'un pays vu comme primitif par les français, et bel et bien le plus humain, le plus intelligent et le plus droit dans toute cette histoire. Or la littérature engagée se retrouve également dans différents genres: il y a par exemple la poésie d'Agrippa d'Aubigné. Dans son poème en vers J'ai vu le reître noir de 1616, il fait part de son atroce expérience de la guerre de 30 ans et en relate l'horreur par des métaphores ou hyperboles. Il mêle la beauté à la pathétique réalité d'un spectacle, dont il fut témoin. Nous sommes touchés par la véracité de l’œuvre, par la profondeur des sentiments partagés avec l'auteur. Sa valeur testimoniale lui donne toute sa force et fait naître en le lecteur un profond sentiment de révolte. C'est pour d'Aubigné une façon de rendre hommage aux victimes de cette guerre, de dénoncer ces tueries arbitraires, et de faire connaître un martyr qui ne peut être décrit que par les mots poétiques. De même, dans un contexte de ruptures politiques, Victor Hugo publie son roman Claude Gueux en 1834. De façon réaliste et poignante; il conte l'histoire d'un pauvre homme qui, pour survivre est forcé de voler. Cela l’amène au bagne et le corrompt au point de tuer un homme, non pas par manque d'humanité mais parce que la société l'a rendu fou. Hugo, dans ce roman, parvient à démontrer que la peine de mort n'est pas toujours bien justifiée, que les condamnés sont parfois innocents, et qu'il est inhumain de leur ôter la vie. C'est bien souvent la société qui devient le bourreau des hommes. Le lecteur, ressentant des sentiments d'injustice et développant de la compassion pour le personnage principal, va finir par s'indigner et s'interroger sur la raison d'être de cette loi. L'engagement va donc depuis toujours de pair avec son contexte social et politique. Ensuite, l'auteur engagé dispose de différents moyens de persuasion. En effet, l'art de la rhétorique joue un rôle majeur. Il existe différents types de raisonnement. L'argument déductif, qui consiste à partir d'une hypothèse ou d'une idée générale pour conclure sur une proposition particulière. Nous pouvons citer l'exemple de Claude Gueux, «il faut éduquer le peuple, c'est-à-dire lui apprendre à lire.». Ainsi, le raisonnement de Victor Hugo se résume au fait que la suppression du manque d'éducation revient à la suppression du crime, et que celle-ci résulte à la suppression de la peine de mort. On peut aussi citer le raisonnement critique. On le retrouve dans le Discours sur la Négritude, de Aimé Césaire, prononcé le 26 février 1987. De la ligne 24 à 26 «Mais la Négritude n'est pas seulement passive. Elle n'est pas de l'ordre du pâtir et du subir. Ce n'est ni un pathétisme ni un dolorisme.», pour définir le terme de la Négritude, il y a nécessité de définir d'abord le terme par le rejet pour évacuer tous les clichés attachés à ce concept. C'est un argument qui prend en compte les arguments défavorables à sa thèse. Une autre manière est celle d'emmener le lecteur dans un monde très éloigné du sien, le plus souvent fictif, afin de le faire réfléchir sur son propre mode de vie et sur son environnement. On peut citer l'exemple de L'île des Esclaves de Marivaux. Dans cette comédie, le pouvoir du maître sur son valet s'inverse à leur naufrage sur cette île loin de leur monde. Ajoutons que de placer l'histoire dans un autre contexte que celui des lecteurs et de l'auteur lui- même permet à ce dernier de se protéger face à la censure et aux sanctions, conséquences de l’œuvre. Par ailleurs, ce «voyage» dans un autre monde le plus souvent utopique divertit les lecteurs. De plus, nombreuses sont les œuvres qui avertissent les lecteurs tout en les divertissant. En effet, le genre de l'apologue réunit divertissement et avertissement des lecteurs. Des messages philosophiques passent à travers des œuvres pleines d'humour: Rabelais en est l'exemple type. Dans ses romans Gargantua, écrit en 1534 et Pantagruel, de 1532, il aborde toutes les grandes questions de son temps: l’éducation, la guerre, les préjugés et la société idéale par le rire. L'épisode de Babedec nous enseigne qu'il est impossible d'échapper à la douleur. Rabelais utilise tout son art pour divertir le lecteur, et cela rend le message plus efficace. De même, Voltaire dans l'Ingénu, use de l'ironie pour faire rire le lecteur et lui faire comprendre inconsciemment que la société dans laquelle est plongé le huron est dérisoire. L'humour éveille l'attention du lecteur qui face à un texte plus sérieux resterait plus passif. On peut donc combiner l'avertissement et le divertissement, ce qui donne une efficacité supplémentaire au texte. Enfin une œuvre engagée peut offrir une certaine beauté; en effet, Aimé Césaire dans son Discours sur la Négritude, il structure son argumentaire de façon à le poétiser. Cela permet de le rythmer et de faire des pauses au moment crucial; son discours n'est donc pas seulement argumentatif mais aussi poétique. En somme, quelle que soit la visée de l'auteur, il en ressort de leurs œuvres engagées des sentiments de révolte qui touchent les lecteurs et doit les pousser à agir et à réfléchir sur les causes défendues. Tout au long de l’histoire, la littérature engagée sous toutes ses formes était une manière de défendre, de dénoncer et de convaincre des injustices. Leur influence ne peut pas être prouvée mais elle se fait sentir à travers les événements, et l’évolution de l’esprit au cours de l’histoire. Nous avons donc pu voir que la littérature peut être engagée, et que celle-ci est parfois nécessaire pour se faire entendre et faire rendre compte à un peuple de ses fautes.
Certes, l’auteur peut s’engager dans la littérature, mais ce n’est pas pour autant que c’est le seul moyen de toucher les lecteurs, ou de les faire agir d’une manière ou d’une autre.
Pour continuer, la littérature ne doit pas forcément être engagée. Elle peut aussi émouvoir sans pour autant défendre une cause précise. Le genre naturaliste est une autre façon de montrer le monde tel qu'il est. Les auteurs du mouvement décrivent d'un point de vue objectif ce dont ils sont témoin au jour le jour. Ils étudient la nature des hommes ainsi que l'influence du milieu sur leur évolution. Leur but est de rapporter ce qu'ils voient tel un mathématicien ou un physicien; c'est à dire en raisonnant logiquement et en y formulant une conclusion. Les naturalistes observent le prolétariat, leur cible principale, et en font une analyse. Chaque personnage devient sous leur plume un cobaye et une marionnette à étudier. Les grands principes du mouvement sont donc de peindre et de représenter la société en explorant tous les milieux de la façon la plus réaliste. En effet, comme pour tous ses romans Émile Zola fait son enquête sur le milieu des mineurs, grèves de la Ricamarie de 1860 et d’Anzin de 1862, lectures d’œuvres médicales pour ce renseigner sur les maladies côtoyées quotidiennement par les mineurs, ici la chlorose. L'auteur va même jusqu'à descendre dans les mines et rendre visites aux mineurs. On peut dire que Zola a une «volonté documentaire», il fait en sorte que toutes ses œuvres soient fondées sur l’expérience vécue. Nous retrouvons d’ailleurs cette volonté de décrire la société à travers des faits réels dans L’Assommoir, où il raconte la vie misérable d'une blanchisseuse et d'un ouvrier zingueur. On reconnaît là un autre élément type du naturalisme, c'est
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