Comment dire la vérité, ou justement ne pas la dire ?
Commentaire de texte : Comment dire la vérité, ou justement ne pas la dire ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar LISOMBARD • 17 Décembre 2023 • Commentaire de texte • 1 019 Mots (5 Pages) • 244 Vues
Alors que la France est dirigée par Leon Blum et que grèves et manifestations pour obtenir les congés payés se font nombreuses, Vladimir Jankélévitch écrit son essai l’ironie en 1936. Celui-ci relate bien évidemment de l’art de l’ironie et plus précisément dans l’extrait étudié ici, l’art de la vérité. L’auteur s’interroge donc sur comment dire la vérité, ou justement ne pas la dire ? Il énonce également ses dangers ou comment faire pour les prévenir.
Nous nous demanderons alors si prendre des précautions pour énoncer la vérité ne fait pas d’elle un mensonge par omission ? À travers l’importance de la délicatesse lorsqu’on la délivre, le principe d’initiation ou comment savoir saisir son opportunité, et enfin la nécessité de la moduler en fonction de son interlocuteur.
En premier lieu il convient de savoir à quoi V. Jankélévitch fait référence lorsqu’il parle de “précautions infinies”. Pourquoi donc la vérité, principe fondamental d’une relation entre deux sujets humains, n’aurait-elle pas sa place partout et à toute heure ? Il existe bien des raisons mais celle que Jankélévitch développe reste le risque de blesser son interlocuteur et /ou une tierce personne, la vérité est telle un élixir “mortel” celui qui la dévoile trop brusquement est comparé à une “brute”. Pour éviter cela il faudrait donc savoir choisir non seulement quelles vérités peuvent être dites et comment, mais aussi à qui les dire. Prendre des précautions avec la vérité c’est savoir manier ses mots correctement à travers divers procédés, l’auteur nous en mentionne deux: les euphémismes et les périphrases.
Il s’agit de minimiser la vérité lorsque cela est nécessaire, par exemple, si une question nous est posée par un ami sur un sujet que l’on ne voulait pas aborder car blessant pour l’ami, on se retrouve avec un devoir de vérité mais non l’envie d’être honnête. C’est alors que l’on tente de se dépêtrer de cette situation en ne donnant qu’une partie du vrai, on enjolive et on minimise tout de notre réponse. Tout comme lorsque l’on doit annoncer une nouvelle, il est important d’introduire ce que l’on va dire et de tourner autour du pot un petit moment, pour donner à l’autre le temps de se préparer à entendre ce qu’il en est. L’auteur compare l’esprit à un oiseau comme “décrivant de grands cercles”, l’image se raccroche immanquablement à celle de l’oiseau jaugeant sa proie, comme l’esprit qui observe et recherche constamment les vérités possibles. Cette image est d’ailleurs utilisée juste après la mention des euphémismes et périphrases, comme si la description même de la vérité nécessitait ces métaphores.
La relation que l’on entretient avec notre interlocuteur devient aussi un facteur déterminant de ce que l’on peut dire. “on ne dit pas n’importe quoi à n’importe qui”. Chacun mérite de recevoir les vérités qui le concerne, mais il faut aussi savoir juger si c’est à nous de les lui annoncer. Si quelqu’un se mettait à raconter à tout le monde tout ce qui lui est dit, il perdrait bien vite la confiance de ceux qui lui sont proches.
Ensuite, Jankélévitch évoque l’importance du bon moment et du bon endroit, les conditions à réunir pour annoncer une vérité sont multiples. Il est important d’apprendre à reconnaître et saisir les opportunités qui nous sont offertes. “avant il est trop tôt” il peut être dangereux d’annoncer quelque chose lorsque le contexte ne s’y prête pas, “après il est trop tard” une fois l’occasion passée, si elle n’a pas été saisie, il devient difficile d’oser dire la vérité, par crainte de reproche ou parce que le contexte ne s’y prête plus et que l’on s’enferme dans le regret de l’occasion manquée. Le principe de l'initiation, qui
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