Comparaison des incipits du livre et du film tous les matins du monde
Note de Recherches : Comparaison des incipits du livre et du film tous les matins du monde. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresonde des morts et des vivants . Comme on vient de le souligner, Marin Marais prend la parole dans la première scène, s’opposant au mutisme de Sainte Colombe et au narrateur inconnu du livre. Les points de vue ne sont pas les mêmes, dans le film il est interne, car c’est le point de vue de Marin Marais, alors que dans le livre, le point de vue est omniscient. On peut également citer que dans la première scène du film, les deux personnages sont présentés, et dans le livre, on ne parle que Sainte Colombe. Le cadre et les décors sont différents dans les deux scènes. La scène du film est décorée par une salle studieuse de la Banque de France à Paris, et dans celle du livre, il y a une maison avec un jardin qui donne sur la Bièvre, où Sainte Colombe construira une cabane en bois. Cette différence met en lumière le contraste entre les deux hommes, Marin Marais ambitieux et avide d’être reconnu par la Cour et la simplicité quasi austère de Ste Colombe.
La musique est un thème commun au livre car les deux personnages principaux sont tous les deux musiciens, l’un est professeur, l’autre ‘lélève… il faut pourtant reconnaître qu’elle est omniprésente dans le générique du film, On y entend trois notes répétées sans cesse, tel un carillon ou un glas, rythmées par le bâton du maître violiste, probablement un choix du cinéaste pour mettre l’accent sur la déchéance et la tristesse de Marais . Dans le roman, la musique est présente lorsque l’on apprend que Ste Colombe enseigne la viole. A ce stade du roman, elle apparait comme accessoire face à l’importance de la mort de la Mde de Ste Colombe. Cependant, le rôle de la musique est double. La musique mélancolique et plaintive du film est en harmonie avec le désespoir de Marin Marais. Elle est synonyme de désespoir, cette détresse qui habite Ste Colombe à la mort de sa femme. Marin Marais trouve même qu’elle l’incarne : « Lui, il était la musique ». La mort est une thématique commune au roman et au film . Elle est omniprésente dans le roman car l’histoire commence par la mort de l’épouse de Ste Colombe, annonçant la souffrance de Ste Colombe et elle est suggérée dans le film puisqu’on nous présente un Marin Marais en fin de vie, jouant avec l’ombre et la lumière, les plans fixes noirs.. « Toute note doit finir en mourant » dit-il lentement. Au même moment apparait le titre du film, si bien que le thème de la mort et du temps qui passe est inévitablement suggéré. A l’image de son maitre, quand Marin Marais demande à jouer il réclame l’ombre, comme si la musique ne pouvait être jouée que dans l’ombre, rappelant la cabane de Sainte Colombe et qui introduit la symbolique de la mort. Cette obscurité peut avoir plusieurs significations : il disparait pour mettre en lumière celui à qui il doit toute sa musique, et sa réussite, mais également il se plonge dans ses souvenirs lorsqu’il est dans le noir. A la suite de ce point commun, on peut remarquer que Marin Marais et Sainte Colombe sont tous deux hantés. Marin Marais par Sainte Colombe et Sainte Colombe par sa défunte femme.
On peut conclure en disant que Pascal Quignard a construit son roman en respectant une forme de logique littéraire par rapport au film de Corneau. Les incipits sont très distincts, surement grâce à l’apparition d’une scène non présente dans le livre. En revanche, les thèmes principaux comme la musique et la mort sont respectés bien que traités de façon très différente ; ces deux œuvres
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