Dissertation sur l'humanité
Dissertation : Dissertation sur l'humanité. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Kimberly JOLLY • 4 Mars 2018 • Dissertation • 1 448 Mots (6 Pages) • 1 182 Vues
L’UNANIMITE EST-ELLE UN CRITERE DE LA VERITE ? |
Introduction :
Quand une personne peine à nous convaincre que nous devrions voir un film, l’argument selon lequel « tous les critiques sont unanimes » paraît souvent décisif, du moins pour celui qui l’utilise. L’expression suggère en effet que l’accord de tous les critiques, sans aucune exception, sur la qualité de l’œuvre prouve de manière certaine la vérité de leur jugement. Cet exemple nous donne l’occasion de soulever un problème plus général : l’unanimité est-elle un critère de la vérité ? Autrement dit, la conformité d’opinion de tous les membres d’un groupe prouve-t-elle avec certitude que cette opinion est vraie et mérite de recevoir notre assentiment ?
En apparence, la validité de ce critère est facile à contester car l’Histoire nous enseigne que des erreurs ont pu faire l’unanimité. Cependant, l’influence de l’unanimité sur notre jugement est le signe d’une attente que confirme le plaisir que nous éprouvons à dialoguer avec les autres pour leur faire partager notre opinion : nous nous attendons à ce que la vérité puisse faire l’objet d’un accord unanime et l’impossibilité d’un tel accord nous semblerait contradictoire avec l’idée même de vérité.
Pour résoudre ce problème, nous commencerons par nous demander pourquoi l’erreur peut faire l’unanimité et ce que cette possibilité nous apprend sur les causes d’erreur qui peuvent nous influencer. Il nous faudra ensuite justifier notre attente à l’égard de la vérité et expliquer pourquoi, en droit, toute vérité devrait pouvoir faire l’objet d’un accord unanime [en raison de son universalité]. Enfin, nous rechercherons les conditions sous lesquelles l’unanimité pourrait recevoir le statut de critère de la vérité et si ces conditions peuvent se réaliser. [OU Enfin, nous nous demanderons si, à défaut d’être un critère de la vérité, l’unanimité ne pourrait pas recevoir une autre statut utile à la recherche de la vérité. ]
[pic 1][pic 2]
D’un point de vue logique, l’hypothèse selon laquelle l’unanimité serait un critère de la vérité implique que toute opinion faisant l’objet d’un accord unanime est nécessairement vraie. En effet, un critère n’est pas simplement un indice car il se définit comme une marque extérieure permettant d’identifier une chose, de la reconnaître et de la distinguer de ce avec quoi on pourrait la confondre. Par conséquent, il suffit d’un seul exemple d’erreur ayant fait l’unanimité pour invalider l’hypothèse. Peut-on trouver de tels exemples et comment les expliquer ?
a) Précision sur la notion d’unanimité et l’exemple du géocentrisme :
-le genre d’unanimité visée par le sujet :l’unanimité d’opinion ou de jugement, pas de volonté.
- l’unanimité est toujours relative (à un groupe et à un moment)
- exemples d’erreurs dont on peut raisonnablement supposer le caractère universel : le géocentrisme OU l’erreur consistant à lier le poids d’un objet et la vitesse de sa chute (« plus c’est lourd, plus ça tombe vite »)
b) L’explication cartésienne des erreurs universelles.
- en raison de leur condition commune (les hommes sont des esprits unis à un corps), tous les hommes commencent leur vie intellectuelle par raisonner sous l’influence des « préjugés de l’enfance ».
c) La force de l’unanimité dans les sociétés démocratiques.
- cette force n’est sans doute pas intemporelle mais liée certaines conditions historiques et politiques. C’est ce que soutient TOCQUEVILLE qui lie le primat du principe et de la valeur de l’égalité qui caractérise les sociétés démocratiques et l’ascendant extraordinaire qu’y exerce l’opinion publique.
- il est possible d’appliquer à la thèse de TOCQUEVILLE un raisonnement a fortiori.
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L’exemple du géocentrisme semble suffire à lui seul à résoudre le problème de départ. Cependant, nous pouvons objecter que l’erreur du géocentrisme ayant été rectifiée, tous les hommes – à quelques exceptions près que nous pouvons expliquer- croient désormais que la Terre tourne autour du soleil. Autrement dit, nous reconnaissons volontiers que si les hommes étaient libérés de toutes les causes d’erreur, la connaissance de la vérité devrait prendre la forme d’un accord unanime. Quelle propriété devrait avoir la vérité pour justifier cette attente ? Cette question nous conduit naturellement à aborder le thème de l’universalité de la vérité.
a) La pratique du dialogue et le présupposé de l’universalité de la vérité :
- qu’est-ce qu’un dialogue ?
- que faut-il présupposer pour pouvoir dialoguer ?
b) La preuve de l’universalité de la vérité : Aristote et le principe de contradiction.
- formulation et signification du principe de contradiction.
- lien de ce principe avec le thème de l’universalité.
- la preuve indirecte de ce principe : toute conception relativiste de la vérité est condamnée à s’enfermer dans des contradictions insurmontables.
[facultatif : c) L’universalité de la Raison comme condition de la conscience de l’universalité de la vérité : texte de Malebranche.
[pic 3]
Conclusion :[pic 4]
Nous avons pu établir précédemment que tout dialogue était orienté vers un idéal qui le guide, celui d’un accord universel de tous les esprits dont l’unanimité serait la traduction empirique et concrète.
Il est donc nécessaire de distinguer le fait (l’unanimité peut avoir l’erreur pour objet) et le droit ( ne mérite d’être jugé vrai que ce qui peut prétendre en théorie ou en droit faire l’objet d’un accord unanime entre les hommes). Cet écart du fait et du droit peut-il être résorbé ? A quelles conditions l’unanimité pourrait-elle être un critère de la vérité ?
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