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Désir

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e platonicienne du Désir »).

Dans d'autres cas, nous acceptons la douleur si elle est passagère, et si elle est la condition d'un plaisir plus haut. Par exemple, l'exercice physique du corps est douloureux, mais la santé qui en résulte est un plaisir. Le désir est lié à la volonté, mais il ne faut cependant pas confondre désir et volonté, car ce sont bel et bien des notions différentes.

Si on se livre à un calcul véridique des plaisirs, le bonheur sera peut-être facile à atteindre. Un hypothétique résultat serait l'autarcie, état où l'on se suffirait à soi-même en limitant ses désirs : on ne dépendrait pas des autres, et on ne passerait pas sa vie à la poursuite d'objets extérieurs. Si limiter sa quête insatiable d'objet extérieur est possible dans une certaine mesure, être indépendant des autres est un fantasme qui n'est pas réalisable et qui n'est pas toujours souhaitable. Nous sommes par nature en harmonie avec le reste du monde.

En se contentant de satisfaire des désirs naturels, on a réduit le désir aux besoins naturels. Mais cette limitation des désirs pose la question de savoir si l'on peut réduire le désir au besoin ; et si l'on peut raisonnablement distinguer des besoins naturels et des besoins artificiels.

Problème moral du désir[modifier]Le désir suppose la conscience d'un manque qui traduirait selon certains notre "imperfection". Aussi, les moralistes mettent-ils souvent l'accent sur le caractère douloureux du désir, et sur son aspect illimité quand il se reporte sans cesse sur de nouveaux objets. Le bonheur résiderait de ce fait dans la non satisfaction des désirs.

Cette conception négative du désir implique certaines questions :

Doit-on contrôler nos désirs ?

Cette maîtrise doit-elle se faire au nom du devoir moral ?

La maîtrise des désirs conduit-elle au bonheur ?

Ces questions sont des poncifs de la réflexion morale depuis l'Antiquité. On peut schématiquement opposer deux types de réponse :

le désir doit être maîtrisé; le bonheur serait alors plutôt dans la frustration et donc dans la non satisfaction des désirs

le désir ne peut et ne doit pas être maîtrisé : il est essentiel à la vie. La morale doit donc reconnaître sa valeur.

Le désir de vérité[modifier]Cet exposé de la doctrine épicurienne fait voir qu'il n'est pas facile de distinguer la réalité des désirs. L'épicurisme suppose une insatisfaction fondamentale. Quel est alors le véritable désir de l'homme et comment l'assouvir ?

Pour Platon, ce désir est le désir de vérité et il faut pour l'assouvir se libérer de « cette chose mauvaise » qu'est le corps. Il fait de ce désir le désir suprême puisque contrairement aux faux désirs, son but est uniquement spirituel et ne tend pas à la satisfaction d'un "besoin" charnel. Les faux désirs sont ceux du corps qui troublent l'âme, l'empêchent d'atteindre la vérité et sont sources d'illusions.

Cet idéalisme platonicien fait donc du corps une source d'erreur et de mal :

les désirs du corps sont moralement condamnables puisqu'ils s'opposent au raisonnement.

le désir de vérité est le désir du Bien.

Tous les philosophes n'ont pas condamné le désir; il faut de plus remarquer que si Platon condamne moralement le désir, ce dernier reste la condition d'une spiritualisation des instincts qui passe par la philosophie et la politique et qui est l'expression du désir d'immortalité.

Mais peut-on condamner aussi catégoriquement le désir ? S'il est la cause de nos actions, on ne le devrait pas, car il serait alors l'essence même de notre nature.

Anthropologie du Désir. Débuts de questionnements philosophiques.[modifier] Besoin et désir[modifier]Dans la distinction du "désir" et du "besoin", on peut voir le désir comme une caractéristique de l'individu dans ce qu'il a d'unique. Ainsi le désir est particulier et donc propre à chacun.

Tout le mystère de l'humain résiderait dans le fait qu'il existe en lui deux dimensions du désir : l'une animale, poursuivant des objets, des situations, des plaisirs, en vue de la survie et de la perpétuation de son organisme physique et de son génome (procréation), et une autre dimension, qui ne poursuit pas un objet mais un fantasme résultant de la confrontation entre le vécu intra-utérin mémorisé et le vécu extra-utérin après la naissance. Cette dimension, proprement humaine, subvertit la dimension physique et animale en nous, la sanctifiant ou la diabolisant.

On peut d'abord élaborer une première distinction possible selon laquelle le besoin peut être vu comme un besoin d'ordre naturel voire physiologique, i.e. qu'il concerne la survie (comme se nourrir) alors que le désir n'a pas de caractère de nécessité naturelle, impliquant par là la futilité. C’est par ailleurs la thèse que l’on trouve chez Épicure dans sa Lettre à Ménécée : il expose en effet sa philosophie comme ayant pour visée une vie de plaisir à travers la sélection des désirs en fonction de leur finalité. Il s'agit pour lui de discerner la capacité des désirs à procurer le bonheur sans le compromettre ; il distingue pour cela les désirs naturels et nécessaires (manger, dormir...) des désirs non naturels et donc vains (désir de richesse, d’immortalité, de gloire, d’amour...). Il faut donc conserver les besoins naturels car tous les autres sont vains et futiles. Par là il reprend la sentence stoïcienne « limite-toi aux désirs que tu peux satisfaire » qui repose sur la morale de la Grèce Antique selon laquelle l’homme ne doit poursuivre que la satisfaction de ses besoins et non celle de ses désirs. Le seul désir acceptable serait dès lors le désir de ne pas désirer, mais une telle conception réduirait alors l’homme à l’état d’animal.

L’objection majeure à une telle distinction serait donc de montrer en quoi le rejet du désir comme tel serait réduire l'homme à une animalité certaine. Pour cela, il s'agit dès lors de montrer que si dans le désir il n’y a pas de nécessité naturelle, il peut toutefois y avoir une impérativité (si j’ai un désir amoureux pour Mlle Dupont et qu’elle me rejette, alors dépression). De même, on voit bien que le besoin n’est pas simplement naturel (on peut aussi avoir besoin d’une voiture ou d’un stylo) car l’objet du besoin se définit par sa fonctionnalité, i.e. son adéquation à une finalité. Il n’est requis du besoin que de remplir une fonction, c’est pour cela que l’objet du besoin est en propre substituable, il n’est donc pas déterminé dans sa singularité. Alors que le désir, lui, porte sur un objet précis et non substituable (je veux Marie-Pier Gauthier et personne d’autre).

L'objet d'un besoin procède donc d'une fonction que je vise à travers lui, alors que l’objet du désir représente quelque chose d’autre que lui-même (si je désire un verre de Riesling, c’est parce que je suis un petit alsacien et que cela me rappelle ma jeunesse). Il y a donc dans le désir une dimension symbolique de représentativité de l’objet visé, c’est en cela qu’il est donc proprement humain. Alors que dans le besoin, il s’agit d’avoir l’objet pour sa fonctionnalité, dans le désir, l’objet est visé parce qu’il faut être cet objet. C’est cette distinction qui peut être faite entre la réclame et la publicité : alors que les réclames étaient censée susciter le besoin de posséder tel ou tel objet pour sa fonctionnalité (on vante les mérites d'une voiture parce qu'elle est plus performante), la publicité montre des personnes idéales auxquelles il s’agit de s’identifier à travers la consommation (il s’agit d’acheter une belle voiture pour être un riche et bel homme incarnant la réussite sociale).

On le voit donc bien, une dichotomie entre besoin et désir n'est donc pas si évidente et relève bien d'une réflexion sur la signification qu'on leur prête. Reste que le désir est bien l'essence de l'homme en cela qu'il représente un ordre à proprement parler symbolique. C'est ce que va montrer Freud, pour qui le désir se constitue toujours tel que désir d’un objet mais objet visé sur un mode symbolique. Autrement dit, l’objet désiré est désirable en tant qu’il représente inconsciemment autre chose que lui-même antérieurement vécu. Le principe de plaisir (satisfaction des désirs la plus directe) est donc différé par le principe de réalité au travers d’un détournement symbolique. Le désir est dès lors, chez Freud, toujours désir de retrouver une satisfaction antérieure et il advient que la première de ces satisfactions est celle de l’expérience fusionnelle avec la mère.

Le désir est pourtant un besoin puisque l'homme est un être de désir, et que celui-ci est le moteur de la vie humaine.

Répétition, désir, fantasme en psychanalyse[modifier]Prenons le cas d'un besoin, d'un

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