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Explication de texte Qu'est-ce que les Lumières ? de Kant

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Par   •  8 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 607 Mots (7 Pages)  •  3 600 Vues

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Explication de texte  

             Le texte étudié est un extrait de Qu'est-ce que les Lumières ? (1784) de Kant  portant sur le thème de l'autonomie de la réflexion de l'homme adulte. Kant s'efforce de résoudre le problème suivant : comment se fait-il que les hommes ne se servent pas de leur raison de manière autonome alors qu'ils sont depuis longtemps en âge de le faire. Pour résoudre ce problème, l'auteur soutient la thèse selon laquelle la paresse et la lâcheté sont les deux causes d'un double effet : la facilité avec laquelle la plupart des hommes acceptent de se laisser diriger et la facilité avec laquelle quelques hommes profitent de cette paresse des autres pour exercer sur eux une tutelle. L'enjeu de ce texte est la manipulation dont les hommes deviennent victimes dès lors qu'ils renoncent à leur liberté par crainte ou par paresse.de dénoncer, selon les principes de la philosophie des Lumières, les situations par lesquelles l’homme renonce à sa liberté, et de voir par quels moyens ils pourraient malgré tout y accéder. Ce texte de Kant semble souligner en effet que la liberté, qu’elle soit intellectuelle ou politique, est toujours une conquête, un effort et qu’elle suppose toujours une éducation. En quel sens la liberté peut-elle s’apprendre ? Nous pourrons nous interroger enfin sur le fait de savoir si toute les formes d’obéissance à une autorité correspond forcément à une soumission contraire à la liberté.

              

              En premier lieu, d'après l’auteur, l’humanité se divise en « tuteurs » et en « mineurs ». Cette métaphore juridique évoque une relation de dépendance dans laquelle certains hommes peuvent rester toute leur vie : être  « mineur  » ici ne signifie pas ne pas avoir atteint l’âge de la majorité, mais cela veut dire que l’on est incapable de se servir de sa propre pensée, de juger par soi-même, que l’on reste dépendant d’autrui (la minorité dit Kant c’est être » incapable de se servir de son entendement sans la direction d’autrui »). Il s’agit d’évoquer une absence d’émancipation et d’autonomie de jugement, à l’image de l’enfant qui reste soumis à ses parents.

Kant ici ne s’interroge pas sur le droit du plus fort, ou sur la contrainte, mais sur les situations dans lesquelles l’homme renonce de lui-même à sa liberté en se laissant diriger par autrui. Ce n’est pas un texte sur l’esclavage par exemple, où l’homme est contraint et où il n’a jamais le choix, où l’obéissance est obtenue contre son gré, c’est un texte sur l’obéissance volontaire par laquelle l'homme accepte de se déposséder de sa propre liberté.  La minorité ici n’est pas juridique, ce n’est pas celle des fous ou des enfants considérés juridiquement comme irresponsables. La minorité dont nous parle Kant est d’abord mentale, intellectuelle : la plupart des hommes sont mineurs parce qu’ils refusent de se servir de leurs propre jugement, ils restent dépendants des idées reçues et reproduisent au fond les idées qu’on leur a donné, ils restent alors enfermés dans leur croyances et leur coutumes, dans des normes et des traditions transmises par d’autres qu’ils ne mettent jamais en question.

Il est difficile pour un homme de s’arracher à son état de tutelle (à ses préjugés, à ses habitudes mentales) si cet état se présente à lui comme normal et permanent, s’il prend goût à sa propre dépendance. Peut-être n’y a-t-il que peu d’hommes qui parviennent vraiment à se défaire de leur passivité pour accéder au libre exercice de leur raison, qui parviennent à «  s'aventurer seul ». Selon Kant, cette dépendance s’explique tout d’abord par la lâcheté et la paresse humaine : il est certes beaucoup plus facile et confortable de ne pas penser soi-même, de s’en remettre aux autres. C’est peut être par souci du moindre effort, par manque de courage que l’homme préfère se décharger du poids , du fardeau de sa propre liberté. Il est plus sécurisant de ne pas décider soi-même, de s’en remettre aux chemins que les autres veulent nous faire prendre. La liberté au contraire est toujours plus difficile : elle implique une hésitation, une angoisse devant le choix. Pour fuir cette difficulté, pour éviter le risque d’avoir à décider soi-même, on préfère alors se décharger de sa responsabilité. « Il est si aisé d'être mineur ! » ; « je n'ai pas vraiment besoin de me donner peine moi-même » dit Kant et cela le désole car  il ne faut pas soumettre sa pensée aux livres, aux directeurs de consciences et même au médecin ou tout simplement à toute autorité extérieure sans réfléchir, s'informer, critiquer, questionner. Il fallait donc ici s’interroger sur les raisons pour lesquelles la liberté peut faire peur : être libre c’est évidemment avoir à choisir seul comment vivre et comment penser mais le plus souvent c’est la règle du conformisme qui l’emporte, celle de l’instinct grégaire, qui empêche l’originalité et la différence de celui qui suit son propre chemin. On peut s’effrayer d’avoir à quitter son univers, ses habitudes, la vision que l’on avait de soi et du monde, et de ne plus savoir dans la liberté qui on est vraiment puisqu’il faut s’inventer et choisir sa vie en permanence. Dans la liberté, une telle responsabilité, un tel risque de changement peut dissuader et soumettre les hommes à l’opinion majoritaire, à l’idéologie ambiante.

                Dans un deuxième temps, Kant va expliquer et justifier pourquoi la paresse conduit la plupart des hommes à adopter cette attitude de servitude volontaire. Il faut tout d'abord rappeler que cette situation de domination s’explique aussi par le contexte historique du siècle dans lequel vivait Kant. Philosophe du XVIIIème, la monarchie est un système encore dominant à l’époque qui n’encourage guère la liberté d'agir seul .   La servitude des hommes s’explique aussi selon Kant par les « tuteurs » qui cherchent à maintenir les hommes dans cet état de dépendance: « Après avoir rendu bien sot leur bétail […], ils leur montrent le danger qui les menace ». Kant fait référence au bétail en parlant évidemment du peuple dont la monarchie méprise la liberté, des citoyens que le despotisme traite comme du bétail.

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