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L'art est-il inutile ?

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Par   •  13 Septembre 2023  •  Dissertation  •  2 308 Mots (10 Pages)  •  304 Vues

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L’art est-il inutile ?

• Si on demande à quelqu’un « à quoi sert une œuvre d’art ? », il serait légitime qu’il réponde «

à rien ». On peut en effet opposer l’art et la technique en ce que seule la deuxième à une fonction

utilitaire, liée au monde du travail et destinée à répondre à des besoins ce qui est utile= réponse

besoin ( ambigüité du mot « art » en français, artisan et artiste). Cependant, nous savons aussi

que les œuvres d’art ne nous laissent pas indifférents, qu’elles provoquent des effets de toutes

sortes : pour l’artiste qui la crée, pour le sujet qui les regarde, les écoute, les lit, et pour la société

dans laquelle elles naissent. Ainsi, que l’art ne soit pas utilitaire ne veut pas dire que les œuvres

d’art ne sont destinées qu’à un rôle de décoration ni que l’art ne se définisse que dans une sphère

autonome, sans influences de, ni sur le reste de la vie humaine.

De quel ordre est alors cette influence exercée par l’œuvre d’art sur nous ? En quel sens

peut-on parler d’une utilité de l’art ?

On peut remarquer par ailleurs que la question ne dit pas « une œuvre d’art est elle inutile ? »

mais « l’art est-il inutile» ? En effet, l’art ne présuppose pas nécessairement l’existence

d’œuvres d’art, c’est-à-dire d’objets très particuliers qui se caractérisent par une certaine idée

d’achèvement ou de perfection, et de durée. Tout l’art contemporain a mis en doute cette idée

en séparant l’idée d’art de celle d’œuvres d’art, à travers les pratiques de « Ready made », «

performances » ou « happenings », d’art éphémère, etc…qui font intervenir le hasard et le

spectateur dans la constitution de l’objet artistique. L’art different œuvre d’art

Or, si notre rapport à une œuvre d’art achevée, dans le sens de l’art classique, est

davantage un rapport de contemplation où la question de la finalité de l’œuvre est plus difficile

à cerner et où il semble que la seule finalité de l’œuvre soit « la beauté », difficile à définir, l’art

contemporain pose justement la question d’une autre finalité de l’art : celle non, de nous rendre

spectateurs d’un objet « beau », mais de nous faire réfléchir activement au sens de la réalité du

monde, voire de la réalité sociale dans laquelle nous vivons. Difference art contemporains

classique

Mais, même si la finalité critique de l’art contemporain semble plus marquée que celle

de l’art classique, ne peut-on pas dire que le propre de l’art est de provoquer dans l’esprit de

celui qui le pratique (au sens du créateur mais aussi du spectateur) un certain nombre de

changements qui sont donc « utiles » pour penser le monde et pour penser librement ?

I- Pourquoi pouvons nous défendre l’idée que l’art n’est pas utilitaire ?

• 1- Que veut dire « être utile » ?

Pour cela, analysons plus précisément la question qui est posée : la tournure provocatrice

est liée à l’idée que la valeur d’une chose est donnée par son utilité .sous entendu provocation

Idée courante, commune, où dire qu’une chose « ne sert à rien » équivaut à dire qu’elle n’a pas

de valeur, voire même de sens. Nous allons donc commence par analyser cette croyance.

Servir à quelque chose, c’est donc être utile. La question est celle de la finalité de

l’œuvre d’art : quelle est la finalité d’une œuvre d’art ? Est-ce de rendre un service ? De «

servir à quelque chose » ?

En effet, ce qui est utile, par définition est un moyen pour autre chose. On peut ainsi

opposer deux sortes de finalités, ce qui est une finalité en soi et ce qui est une finalité pour autre

chose. Aristote définissait ainsi le bonheur comme la finalité suprême de nos activités car c’est

la seule qui vaut pour elle même, qui n’est pas relative mais absolue (je veux de l’argent pour

avoir des objets, l’argent = moyen, finalité relative, mais je veux avoir des objets pour être

heureux= finalité absolue, le bonheur : le souverain bien ). Ainsi, considérer l’utilité comme

valeur suprême c’est oublier que ce qui est un moyen suppose l’existence d’une fin.

Ainsi, si l’art « sert à quelque chose », c’est qu’il est un moyen pour quelque chose

d’autre, car le propre d’un moyen est de s’effacer une fois qu’il a rendu service. L’œuvre d’art

ne serait alors qu’un instrument dont la valeur serait subordonnée au service qu’il rend.

Œuvre d art valeur depend du service quelle rend

• Or, l’art, bien qu’il puisse être défini comme appartenant à la sphère de la pratique, par

opposition à la spéculation pure, car une œuvre d’art est une transformation concrète d’une

matière à partir d’un « faire » de l’artiste, se distingue cependant de sa « sœur » dans le domaine

de la pratique, la technique. Pquoi ? l’art et la technique = meme principe de transformation de

matiere mais art et technique sont diff

Commençons par distinguer production et création : Une œuvre d’art n’est pas un «

produit ». C’est-à-dire le fruit d’un mode de production suivant certaines techniques, et destiné

à être consommé, ou échangé. Lart pas un produit

La raison d’être de la technique est celle de l’efficacité : comment arriver au meilleur

résultat de la manière la plus rapide, la plus économique. C’est pourquoi elle est à la base du

monde du travail, et de la production industrielle. Technique sert l’efficacité

La création d’une « œuvre » n’est pas simplement une reproduction stéréotypée à partir d’une

méthode ou d’une technique que l’on applique.

Elle suppose que la matière première qui est transformée par l’artiste le soit d’une

manière originale et que le résultat ne soit pas destiné à la consommation mais à la

contemplation, à l’attention, à l’interprétation d’un sujet. Lart est une création qui ne suit

pas un mode demploi

Ainsi, l’œuvre d’art est par définition inutile. On peut alors évoquer 3 façons

d’argumenter sur la valeur nécessairement non utilitaire d’une œuvre d’art, toutes très

différentes dans le type de philosophie et la place dans l’histoire de la philosophie, mais qui

pourtant définissent l’art par opposition à l’utilité : Kant ( XVIIIs ), Bergson ( début XXe), et

Goodman, mort récemment.

• 2- Le plaisir esthétique est désintéressé : Kant

Prenons d’abord l’idée de Kant selon qui le plaisir que l’on éprouve devant la beauté d’une

œuvre d’art a ceci de particulier qu’il est à la fois subjectif, désintéressé et universel. Nous

reviendrons sur l’idée d’universalité plus loin mais arrêtons nous sur l’idée de subjectivité et de

désintéressement :

Subjectivité : la beauté ne se prouve pas, elle s’éprouve.Je ne peux objectivement dire qu’une

chose est belle de la même manière que je peux dire qu’une

...

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