La Bétique. Fénelon

le = hommes qui assurent eux-mêmes leur subsistance par leur travail “presque tous bergers ou laboureurs” (l. 16), “adonnés à l’agriculture ou à conduire des troupeaux” (l. 18-19) même idée répétée de 2 façons ≠ - presque pas d’artisanat ou de commerce : “or et l’argent parmi eux employés aux mêmes usages que le fer, par exemple, pour des socs de charrue” (l. 14-15) (où l’on voit bien que c’est un pays utopique ; or = métal mou, un soc en or ne doit pas être très utile) “besoin d’aucune monnaie” (l. 16), “on voit en ce pays peu d’artisans” (l. 16-17) Bétique = pays idéal, évocation qui permet de mieux critiquer la société réelle du XVIIème s.

II. UNE CRITIQUE DE LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE En vantant un mode de vie très différent des fastes de la cour de Louis XIV (Versailles), Fénelon critique la société qui l’entoure et plus généralement le mode de vie des Européens. 1. Une critique des hommes en général - peuples qui ont renoncé à une vie frugale pour chercher le luxe ne sont jamais nommés : “des peuples” (l. 20), “ces peuples” (l. 22), “les hommes de ces pays” (l. 26), “ils” (l. 28) souhait d’échapper à la censure + intention de ne pas focaliser le lecteur sur des cas particuliers mais de l’amener à réfléchir sur les valeurs de l’Homme en général - phrases qui ressemblent à des vérités générales, à des proverbes : Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu’à rendre les hommes mauvais ? (l. 25-26) - énumération de défauts humains qui sont ceux des hommes en général : “l’ambition” (l. 29), “la crainte” (l. 29), “l’avarice” (l. 29) ; à noter les articles définis généralisants 2. Une critique par contraste - or méprisé par les habitants de la Bétique, il sert à faire des “socs de charrue” (l. 15) contraste avec “meubles d’or et d’argent” (l. 20-21) des Européens - énumération de tout ce qui a de la valeur pour les Européens : “des bâtiments superbes, des meubles d’or et d’argent, des étoffes ornées de broderies et de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l’harmonie charme” (l. 20-22) (vue, toucher, odorat, goût, ouïe) énumération longue qui fait contraste avec “arts nécessaires pour leur vie simple et frugale” (l. 19) sensualité malsaine opposée à austérité bénéfique - mots de sens opposés “libre” (l. 27) / “esclaves” (l. 30) ; “malheureux” (l. 27) / “bonheur” (l. 30), “nécessaires” (l. 19) / “superflu” (l. 25) 3. Un réquisitoire contre la société européenne a) Discours qui cherche à convaincre par des arguments - richesses = source de corruption , attisent les jalousies et engendrent les crimes : “corrompre” (l. 23), “injustice” (l. 25), “violence” (l. 25), ch. lexical de la dépravation - richesses n’apportent aucun bienfait physique : les hommes ne sont pas “plus sains” (l. 26), ni “plus robustes” (l. 26), ils ne vivent pas “plus longtemps” (l. 26-27) - richesses n’apportent aucun bienfait moral : les hommes ne sont pas “plus unis” (l. 27), leur vie n’est pas “plus libre, plus tranquille, plus gaie” (l.27) noter la répétition du mot “plus” qui revient 7 fois aux lignes 26 et 27 b) Discours qui cherche à persuader par des procédés oratoires - rythme ternaire : “amollit, enivre, tourmente” (l. 24), “plus libre, plus tranquille, plus gaie” (l.27) - hyperboles