La tradition est-elle compatible avec les grands concepts et enjeux contemporains ?
Dissertation : La tradition est-elle compatible avec les grands concepts et enjeux contemporains ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Victor Laure • 10 Octobre 2018 • Dissertation • 2 002 Mots (9 Pages) • 738 Vues
Il est évident que la tradition se rapporte à l’histoire, elle nous permet, par sa pratique, de préserver les faits et connaissances du passé de l'humanité et des sociétés humaines pour nous rattacher au processus anthropologique propre à notre existence. Du latin traditio « acte de transmettre » elle serait donc la transmission de générations en générations d’un ensemble de pratiques, de connaissances, devenus rituels conscients et inconscients de notre réalité construite elle-même sous l’égide de la reproduction du passé mais également du renouveau.
Mémoire et projection semblent alors avancer en harmonie, la tradition est complémentaire au progrès, l’un semble nécessaire à la formation et l’enseignement tandis que l’autre est projet d’avenir.
Cependant en vue de la rapidité des changements qu’a connu le monde ce dernier siécle, autant sur les plans politique, social, culturelle et économique, certains grands piliers de l’histoire de l’humanité perpétués par la tradition tel que les fondements du catholicisme, semblent en inadéquation avec une société capitalisée tournée vers le futur. La tradition est-elle donc compatible avec les grands concepts et enjeux contemporains ?
A t’elle encore un sens et une place dans l’enseignement aujourd’hui ? Doit-elle être mise de coté ou au contraire est-elle essentielle à la construction de l’homme moderne ?
Nous interrogerons ce concept dans une première partie où il s’agira de définir et comprendre ce qu’est la tradition pour ensuite se demander si elle ne s’oppose pas d’une certaine manière au progrès. Nous finirons par montrer son aspect essentiel bien que parfois inopportun.
À travers l’évangile proclamé par le Christ s’est révélé à l’Eglise chrétienne une ligne de conduite dictée par les textes sacrés. Son message, retranscris dans les Saintes Écritures s’interprète et s’approprie par les générations chrétiennes au fil des siècles. Intemporels, détenteurs d’une vérité universelle pour l’homme de foi, les versets bibliques sont à l’origine d’une Tradition façonnant le monde chrétiens depuis des siècles.
La Tradition religieuse, originelle du mot, est l’exemple le plus flagrant des formes de celle-ci, perdurant depuis des millénaires, transmise culturellement jusqu’à aujourd’hui, c’est par voix orale qu’elle prend sens dans l’acte de transmettre cette connaissance des faits historiques, des doctrines religieuses, des légendes…
La tradition est donc un produit passé mais qui a une actualité, qui s’inscrit dans la modernité parce qu’elle l’a construite, l’a enrichie, elle demeure ainsi agissante car acceptée au sein de la société. Elle s’accorde alors à tous les domaines possibles, héritage du passé elle s’oppose à l’oublie. Elle nous empêche alors de délaisser le patrimoine passé essentiel à notre construction future.
La tradition se présente alors comme un enseignement, une transmissions de connaissances, une éducation aux valeurs, rites et coutumes propres à chaque civilisations. Tout comme n’importe quel apport à la construction de l’homme de raison et de conscience, la tradition doit être appréhendé, réfléchie et approprié personnellement.
Il s’agit alors de savoir de quel type de société nous voulons construire car la tradition doit rester dans le temps fidèle à une morale elle même éternelle. Dans le cas contraire il ne s’agira plus de transmettre ce qui n’est pas jugé bon pour le bien-être collectif, ainsi elle est autorégulatrice dans le temps, s’éteignent elle même si obsolète à une époque. Pour Kant le but de l’éducation n’est pas d’adapter les enfants au monde dans lequel ils vivent mais de les éduquer pour le rendre meilleur. Il en est de même pour la tradition qui elle même doit être utilisé comme outil à l’entendement par son aspect moralisateur discernant bien et mal et permet ainsi à l’homme de tiré de ces constants rappels du passé une vision bénéfique du présent et du futur. C’est pourquoi ce que ne nous dit la tradition doit être bien interprété et qu’il est important de ne pas se fier aveuglement dans ce qui se revendique être traditionnel, mais n’est que le produit d’une justification contrefaite. Je pense ci aux actes terroristes qui disent obéir aux textes sacrés tel que le Coran qui n’autorise en aucun cas de tuer des innocents.
Il est cependant important de nuancer ce concept jusqu’ici présenté à échelle universelle ou propre à une grande communauté, qui correspond plus à un état d’esprit qui entoure des faits. Mais la tradition peut aussi être envisager comme la simple transmission ou la mise en place d’habitudes, coutumes inter ou intra générationnel mais sur une période plus courte et sans valeurs particulières véhiculées. Celle ci correspond donc à une manière d’agir établie par l’usage au sein d’une famille ou d’un groupe social. Manger des pizzas devant un téléfilm le samedi soir en est un exemple. Dans le cadre communautaire la tradition permet de maintenir des liens sociaux et évite d’une certaine manière la désaffiliation des individus. Dans une société moderne où l’individualisme est mis en avant, la tradition permet, parce que la Tradition familiale notamment à toujours une forte importance, de préserver une forme de solidarité entre les individus.
Le terme traditionalisme relève directement de la tradition même si il n’est pas directement liée à sa définition première il est intéressant d’observer qu’il est l’opposé du progressisme. Peut on alors envisager la tradition comme réfractaire à la modernité et au progrès ? Peut on considérer certaines doctrines traditionnelles comme anachroniques ? Ou au contraire la tradition garde t’elle une importance dans les concepts et enjeux de l’homme moderne tourné vers le futur ?
Demandons nous alors si il est nécessaire de se séparer de la tradition aujourd’hui ?
Sommes-nous des gardiens du passé dont la mission serait de préserver notre héritage de toute altération à tout prix? Ou bien sommes nous des révolutionnaires, des réformateurs, prêt a ébranler les choses pré-établies afin de sortir des préjugés qui nous aveuglent et nous empêchent de voir la vérité et les solutions à apporter aux problèmes sociétaux. Car en effet la tradition peut être perçu comme conservatrice à des valeurs qui ont évoluées mais qui sont pourtant toujours traditionnellement présentes.
Au sein de la famille, on constate depuis les années 1990, une plus grande indifférenciation des rôles masculins et féminins, dont témoigne la reconnaissance progressive de l’homoparentalité. Les modes de vie se sont donc éloignés du modèle de répartition des rôles « traditionnels » prônés par exemple de manière presque caricaturale dans « Le guide de la bonne épouse » de 1955 qui dictait les bonnes règles de conduite que la femme devait adopter telles que : « Pendant les mois les plus froids de l’année, il vous faudra préparer et allumer un feu dans la cheminée, auprès duquel il puisse se détendre » (le mari) ou « réduisez tous les bruits au minimum » ou encore « ne vous plaignez jamais si il rentre tard à la maison ».Nous constatons donc bien en ces mots le décalage de perception de la famille d’une génération à l’autre, le terme « traditionnel » de ce modèle de vie dans la famille se doit d’être renommé puisqu’il ne s’inscrit plus dans la tradition actuelle. Malgré tous, à travers les préjugés encore présents la tradition, dans le cas présent et d’autres cas comparables, montre un aspect négatif sur la société. Il pourrait alors sembler logique de la remettre en question ou même de la rejeter
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