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La violence de nos désirs est-elle acceptable ?

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Par   •  10 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 408 Mots (10 Pages)  •  899 Vues

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La violence de nos désirs

est-elle acceptable ?

Introduction

L'Homme a besoin, l'Homme souhaite, l'Homme désire. Ce sont ses passions qui font de lui ce qu'il est, qui rythment sa vie et qui lui donnent un sens. Seulement, l'Homme ne désire pas forcément ce dont il a besoin, ses désirs dépassent alors l'Homme qui veut et le poussent de plus en plus à vouloir, par une force qui devient violente en dépassant toute raison (l'Homme se laissant emporter).

Nous en arrivons à nous demander si la violence de nos désirs est raisonnable.

Le désir semble sans limite et difficile à arrêter, pourtant on sait que la violence (une partie est contenue dans le désir) est condamnée et nous entraîne vers la destruction. Heureusement l'Homme a une raison naturelle et se protège grâce à sa prudence. Le désir est-il si fort pour faire perdre à l'Homme toute sa raison ?

Nous expliquerons en quoi la violence de nos désirs est acceptable en revenant sur le principe de la quête du bonheur dans la vie de l'Homme par les caractéristiques du désir qui passe au dessus des limites de la raison, et nous verrons comment raisonner son désir en tant que sujet.

I la quête du bonheur

Depuis la nuit des temps, l'homme n'a qu'un but : trouver un sens à sa vie. Et ce sens c'est de trouver le bonheur, il désire trouver le bonheur absolu pour ça il désire toute sortes de choses pour enfin le trouver.

le désir est un manque fondamental, ses origines sont inscrites en nous, rythment nos vies

Étymologiquement, le « désir » signifie « peur d'être séparer ». Chez l'Homme, la peur est un instinct : c'est naturel, tout comme le principe de désirer : il désire ce qu'il n'a pas (ou plus). PLATON disait que le désir était un manque tellement profond qu'il serait impossible à combler entièrement : il l'illustre avec l'image d'êtres mixtes à l'origine des Hommes qui, étant très puissants, ont voulu défier les dieux, ce qui leur a valu de se faire couper en 2 par Zeus pour les punir. Destinés à ne jamais à retrouver leur moitié, ne pouvant jamais recréer ce que Dieu avait défait. (Discours d'Aristophane dans le Banquet, de PLATON). Cette profondeur du désir, inscrit en nous, entraîne alors une puissante force visant à combler ce manque . PASCAL l'appelait « gouffre infini » et affirmait qu'il « ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c'est à dire que par Dieu ». Cette force peut être très violente car elle emporte l'homme vers ce qu'il croit vouloir à tout prix, lui couvrant la vue vers ce « bonheur ». Ainsi nous ne pourrons jamais être satisfaits, nous enchaînerons désirs sur désirs dans le but de satisfaire ce manque inscrit. Même s'il ne sont jamais comblé, les désirs ont un rôle fondamental dans le sens de la vie d'un Homme. Ils le déterminent, le forgent et rythment son quotidien (étant présents dans toute situation).

nous cherchons le bonheur par la possession (avoir le bonheur et par être heureux)

Les désirs, déterminant la vie du sujet, s'enchaînent. Tout ça dans un même but : l'Homme cherche à trouver le bonheur, c'est la quête qu'il se fixe. Seulement il a tendance à se focaliser sur la possession et non vouloir « être » heureux. Une partie des désirs le fait vouloir et non devenir. Mais il y a cette force que les désirs nous procurent qui nous pousse à nous surpasser et donc à évoluer bien qu'une partie nous submerge. Sans désirer on ne saurait ce que sont la plupart des émotions : la peur, la joie, la douleur etc... ÉPICURE demande par exemple de rabattre le monde du désir à celui du besoin . Seulement il ne pourrait pas y avoir d'innovations, si les hommes s'arrêtaient à leur besoins. De plus, il est impossible de ne se satisfaire que d'eau, de pain et d'un peu de paille pour dormir quand on a la possibilité de confort. C'est cette optique qui est intéressante : ce que l'Homme va s'imaginer pour se sentir mieux, pouvant même désirer l'impossible emporté par cette violente force qu'elle le désir « Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait. » (Mark TWAIN). ROUSSEAU vient le rejoindre en disant « Malheur à celui qui n'a plus rien à désirer », ce qui confirme le fait que l'Homme désire naturellement et en plus en a besoin, sinon il s'expose au malheur. Le désir est un obstacle au bonheur, certes, mais sans lui, il est inexistant.

le désir comme passion (entraine vers l'impuissance , est très violent)

Certains désirs sont plus puissants que d'autres et semblent nous mener plus vite à notre Bonheur Absolu (comme l'appelle MALBRANCHE) tant désiré : La passion. La passion est un désir sans limites qui nous emporte violemment vers un but qu'on perd de vue dans une course effrénée . Mais attention, le désir est dangereux, il est aveugle mais très puissant : il casse les murs car il ne voit pas les portes. Dans certaines situations, il peut nous mener, dans un violent engouement, à notre perte : comme dans la tragédie de SHAKESPEARE « Roméo et Juliette » où les deux êtres passionnés s'adonnent à la fatalité. On ne peut délaisser les effets positifs de cette force violente qu'est la passion par le risque de fatalité et puis il faut surtout être déjà passé par cette violence pour l'éviter ensuite.

C'est une obsession forte qui devient le moteur des grandes actions. En effet, elle nous oblige à nous surpasser, dépasser nos limites pour arriver à nos fins. Napoléon BONAPARTE, Jules CESAR ou encore Alexandre LEGRAND étaient animés par cette violente passion ce qui leur a permis d'accomplir leur but ( obtenir le pouvoir) « Rien de grand ne s'accompli dans ce monde sans passion » disait HEGEL. Il ne faut surtout pas renoncer au désir, (on pourrait vouloir y renoncer de par sa violence qu'on voudrait éviter n'étant pas raisonnable) , au contraire, il faut se réjouir de toutes les émotions qu'il nous apporte et de sa puissance créatrice.

il enclenche alors des mécanismes (violence,idéalisation, déception, frustration)

Le désir est un manque fondamental. L'Homme cherche à combler un manque si important qu'il place l'objet à la hauteur de ses espérances (c'est à dire beaucoup trop haut). Il va alors l'idéaliser, comme le théorise STENDHAL dans « De l'Amour » avec le principe de cristallisation qui va venir remplacer l'objet initial par une version imaginée et idéalisée . L'objet se rapproche dans notre imaginaire de la perfection alors notre désir s'intensifie et devient très puissant, voire violent. Il n'a plus aucune limite, ni mesure, il est anomique . La violence qu'il contient est indissociable de lui . On devrait donc accepter le désir avec toutes ses caractéristiques car il nous est propre, il nous est nécessaire. Mais comme il est imprudent il se heurte à une limite : la raison.

II La raison est tournée vers le bonheur (accepte t'elle?)

La raison fait partie de l'Homme tout comme les désirs

La raison est depuis toujours ce qui régit l'Homme dans sa vie. Elle aussi est en quête de bonheur mais par une voie plus sécurisée : elle lui permet de prendre des décisions, mais surtout de se protéger grâce à sa lucidité qui lui fait repérer les dangers autour de lui. « La raison ne demande rien qui soit contre la nature . Elle demande donc que chacun s'aime lui-même, tende vers ce qui conduit réellement l'Homme à une perfection plus grande et absolument parlant que chacun s'efforce de conserver son être » : SPINOZA nous dit que l'Homme a besoin d'être rassuré en maîtrisant la situation, en se maîtrisant lui même pour être heureux. Le désir bloque ici la raison, car il cède à tout mais ne s'abandonne à rien (comme disait DIDEROT). « L'Homme est un animal politique fait pour vivre avec les autres en bonne harmonie » disait ARISTOTE dans « Politique » cela signifie que l'Homme est fait pour vivre avec les autres et pour ça il est doté d'une raison qui limite sa liberté à celle des autres : dès qu'on vit ensemble, on se modère. Mais cela s'avère difficile lorsque le désire s'empare de nous.

La violence n'est pas admise par la raison

Le désir est violent, mais la prudence de la raison du sujet évite naturellement la violence. Cependant comment éviter ici une force provenant de nous même ? La raison ne tolère pas le danger, elle est prudente et se protège. Face au désir elle a tendance à se laisser submerger par ce dernier surtout lorsqu'il est violent. Ici on ne peut pas parler de si on « accepte » la violence du désir, car on a pas les moyens de l'accepter ou non. Mais on peut essayer de faire appel à notre volonté pour contrer cette passivité dont on fait parfois preuve face

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