Le hasard est-il une nécessité cachée?
Dissertation : Le hasard est-il une nécessité cachée?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar jokhagne • 18 Septembre 2016 • Dissertation • 958 Mots (4 Pages) • 1 221 Vues
Quand Jacques Monod, prix Nobel de médecine, écrit Le Hasard et la Nécessité, il met en évidence l’articulation entre deux notions qui, selon lui, partagent l’explication du vivant. Le hasard, imprévu ou imprévisible suggère la possibilité, par opposition à la nécessité, désignant tout ce qui ne peut pas ne pas être, l’inexorable (selon le Philèbe, de Platon).
La grande majorité des philosophes, ainsi que des scientifiques, réfutent l’idée d’un hasard absolu, pourtant c’est une notion omniprésente dans l’esprit des Hommes.
La raison peut-elle accepter le hasard et qu’est ce que l’idée du hasard apporte à l’Homme?
On analysera d’abord ce que suggèrent les notions de hasard et de déterminisme notamment, afin de s’interroger sur la liberté de l’Homme par rapport à ces notion.
De nature métaphysique mais également biologique, la question du hasard se pose à différentes échelles. Celui qui règne à l’échelle atomique et moléculaire (prédire le comportement d’un atome à un moment donné est au delà de nos possibilités d’analyse, même si cela constitue une majeure partie de la physique quantique). Il existe aussi le hasard qui nait de l’intersection de deux chaînes de causalités indépendantes, comme l’a définit Augustin Cournot. On parle souvent de coïncidence: soit un homme qui se fait renverser par un bus alors qu’il traversait pour se rendre ce jour la au théâtre. Les deux séries de causalités ont une indépendance pas certaine, il est par conséquent difficile d’affirmer le hasard comme absolu.
Le dernier « type » de hasard dépend d’un grand nombre de paramètres jouant sur le résultat: lors d’un tirage au loto, intégrer tous les facteurs souvent dépendants les uns des autres (vitesse, masse, orientation du mouvement) pour prédire le résultat est aujourd’hui presque impossible. De plus, une moindre modification des conditions initiales modifie drastiquement le résultat final, ce qui contribue à son imprévisibilité (c’est le cas des prévisions météorologiques). Le hasard se réduit aux probabilités, plus ou moins complexes, qui le représentent (espérance de gain à un tirage donné du loto, probabilité que la voiture rencontre le chemin de l’homme en fonction de sa vitesse et des trajectoires des deux corps).
On peut cependant imaginer une structure suffisamment complexe qui permettrait de prétendre gagner à tout coup le tirage loto, ce qui rejoint la théorie kantienne du déterminisme, selon laquelle on suppose une intelligence supérieure et omnisciente qui connait l’intégralité des phénomènes dans l’espace et dans le temps. Pour elle, il n’y aurait aucun hasard, tout serait absolument déterminé, suivant un principe de causalité (pas d’effet sans cause).
Tout phénomène, toute chose, toute décision obéit donc à une nécessité, qu’on en comprenne la cause, ou pas.
L’impression du hasard nait alors du caractère limité de la connaissance et de l’intelligence humaine, et donc de la capacité de l’Homme à comprendre. C’est ce qu’exprime Henri Poincaré quand il écrit « le hasard n’est que la mesure de notre ignorance »: le hasard est une apparence utilisée pour expliquer l’inexplicable.
Si le hasard absolu n’existe pas, qu’il y a cause à tout, et que notre vie est le fruit d’une longue chaîne dont les événements sont prédéterminés et dont le futur est tracé, quel est le sens de l’existence humaine?
La religion, comme les scientifiques (alors que presque tout les oppose) nie l’existence du hasard.
Dans les monothéismes, il n’y pas de hasard, il y a la providence divine: le concept selon lequel Dieu amène et décide tout ce qu’il se passe sur Terre (cela ne signifie cependant pas que l’on est capable d’interpréter tout phénomène), sauf la croyance de l’Homme en lui.
Chez
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