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Le juste et l'injuste : nature ou éducation?

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Par   •  13 Décembre 2020  •  Dissertation  •  2 764 Mots (12 Pages)  •  824 Vues

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Philosophie et rationalité  

Par : Catherine Duclos

Le juste et l’injuste : nature ou éducation?

Dans l’œuvre de La République, le but ultime de cette œuvre est d’arriver à concevoir ce qu’est la justice en elle-même, c’est-à-dire, son essence. On y questionne l’organisation de l’état, les effets sur les citoyens, le rapport qui existe entre ceux au pouvoir et les lois émises par ceux-ci, que les citoyens se doivent de respecter. Platon nous amène vers un questionnement du juste et de l’injuste. Il y déconstruit le système politique en place dans le but ultime de trouver une réponse à ce qu’est la justice en elle-même.  

Dans le livre 1 de la république, Platon aborde la justice sous un angle individuel. En effet, il veut savoir ce qu’est la justice pour l’individu. C’est lors de la lecture du livre 1 que nous pouvons lire une première définition du juste décrite par  Thrasymaque, il émet donc une première thèse qui est la suivante : «Je soutiens, moi que le juste n’est rien d’autre que l’intérêt du plus fort, et l’injuste constitue pour soi-même avantage et profit»[1]. Cette définition donnée par Thrasymaque amène Socrate à se questionner sur ce qu’est réellement  «l’homme juste». Puisque Thrasymaque définit la justice comme étant une puissance, elle ne définit donc pas la justice en elle-même. C’est la connaissance de ce qui est bon qui amène à déterminer ce qui est juste ou non. Puisque pour Socrate, le juste est une vertu.  

C’est donc à partir de cette thèse et idée que prendra forme mon texte. J’étudierai d’abord la thèse de Glaucon disant que la justice n’est qu’apparence et que l’homme n’est juste simplement en par peur de l’injuste et ses conséquences. Je prendrai ensuite la thèse amenée par Adimante selon laquelle l’homme serait injuste par l’éducation qu’il reçoit dès son jeune âge. L’analyse de ces thèses vont me permettre d’amener en terminant avec, ce que je crois, être l’apparence de ce que l’homme croît être justice, mais qu’au fond, n’est qu’illusion. Pouvons-nous, à l’aide de lois dictées par les gouvernements, en venir à une société juste? La justice existe-t-elle réellement?

Avec les questionnements de Socrate sur la nature du juste à la fin du livre 1, c’est en poursuivant ces questionnements que Glaucon fera son apparition. Glaucon nous fait par de différents types de bien  entre les lignes 357b et 358a. Le premier type de bien est celui que nous aimons pour ce qu’il est en soi, c’est-à-dire, par exemple, pour la joie qui en découle. Le deuxième est une sorte de bien que nous désirons pour eux-mêmes, mais aussi pour les conséquences qui en découlent, par exemple, nous désirons avoir la santé puisqu’elle nous permet d’être bien, et donc, nous accordons de l’important à la médecine et ce qui en découle. Les troisièmes sortes de bien, est celui que nous recherchons simplement pour le bien qui en découle, c’est-à-dire, comme le travail en échange d’un salaire par exemple. De ces explications, il nous dit de la justice que : «la plupart des gens la classent dans l’espèce des biens pénibles, une espèce dont il faut s’occuper en vue des salaires et de la bonne réputation que l’opinion lui confère, mais qu’il faut fuir en tant que telle en raison de son caractère difficile». Or, avec ces mots, il nous est impossible de définir la justice en elle-même, puisque ce n’est qu’une apparence et non la justice en soi puisqu’elle relève de conséquences.

Il poursuit son argumentation en disant que les lois  ont été créées dans le but de ne permettre à aucun citoyen de commettre l’injustice, ainsi, le gouvernement pense donc que ces lois sont « légalement justes ». Puisqu’on mentionne qu’il est injuste de désobéir aux lois, suivant ce concept, il serait juste de suivre les lois. Comme il le mentionne lui-même : « lorsque ceux qui sont incapables de fuir et subir le mal et de choisir le bien commenceront à édicter les lois et leurs conventions »[2]. Donc, nous pouvons en conclure que les lois ne sont qu’apparence de justice puisque ceux-ci ne sont pas basés sur le juste en soi, mais l’incapacité à commettre l’injustice. Il poursuit avec l'exemple du mythe de l'anneau de Gygès duquel nous pouvons en tirer un enseignement : «Accordons à l’homme juste et à l’homme injuste un même pouvoir de faire ce qu’ils souhaitent ; ensuite, accompagnons-les et regardons où le désir de chacun va les guider. Nous trouverons l’homme juste s’engageant à découvert sur le même chemin que l’homme injuste, mû par son appétit du gain»[3]. Donc, l’homme juste serait en effet influencé par son désir d’obtenir les conséquences avantageuses de l’homme injuste, et donc, il ne serait plus juste. L’anneau lui confèrerait le pouvoir de garder son apparence de juste tout en étant injuste. L’homme serait, selon Glaucon, naturellement injuste. Les hommes veulent toutefois paraître justes par peur d’être confrontés devant la justice, leurs lois.  

À l’opposé, Adimante pense pour sa part que l’éducation transmise aux jeunes gens par leurs pères, les poètes, qui souhaitent leur apprendre le juste, est à la base de l’injustice chez l’homme. Il soutient que :  : «Tous ces discours (…) nous exposent leurs valeurs selon les hommes et les dieux (…) tirer un raisonnement concluant sur le genre d’homme qu’ils doivent devenir et sur le moyen de conduire son existence pour qu’elle soit la meilleure?  »[4]. Adimante souhaite donc démontrer que les fables et l’éducation reçue par les pères ont des conséquences sur l’âme des jeunes gens. Il ajoute ensuite : « Ils font croire, non seulement aux individus, mais aussi aux cités, qu'on peut être délivré et purifié de ses injustices par des sacrifices et des plaisirs innocents, que ce soit au cours de sa vie et même après la mort. Ils appellent initiations les rites qui nous délivrent des maux de là-bas; et ceux qui n'offrent pas de sacrifices, des choses terrifiantes les attendent. »[5]. De ce fait, nous pouvons conclure qu’Adimante pense que les jeunes gens apprennent qu’être injuste, peut-être pardonner par des sacrifices, mais alors, quel est l’importance d’être juste si tout acte peut être pardonné par la suite?

Par cette analyse des thèses proposées par ceux-ci, j’en déduis des questionnements. Est-ce qu’une cité qui repose sur un régime de pouvoir et de dictature de conduite est réellement justice? Pour changer la «nature» de l’homme, qu’on dit injuste, l’éducation serait un bon point de départ. Par contre, est-ce que celui au pouvoir et donc, celui qui décide du juste et l’injuste est naturellement justes ou injustes? S’il prétend être juste, sera-t-il juste pour lui-même et pour les avantages qui en découlent, ou alors, sera-t-il juste en fonction de la société qu’il dirige ? J’en conclus qu’il peut exister deux types de justice. Soit, la justice idéale perçut comme idéal selon ce que certains pensent être juste et injuste. De l’autre, la justice «légal», celle fondée par des dirigeants qui appliquent des règles de conduite aux citoyens qui se doivent d’obéir pour ne pas être jugé «injuste».

Puisque ces lois sont donc, ce qui semble être la base de ce qui est juste ou non, devrait-on alors crée les lois selon le juste, ou le juste selon les lois? Les lois en elles-mêmes ne seraient donc que convention? Si tel est le cas, comment arriver à une justice qui, dans tous les cas, est perçue comme étant juste ? On dit dans la république : «la punition la plus sévère est d’être commandé par quelqu’un de plus médiocre que soi, si on ne consent pas à gouverner soi-même»[6]. Si tu ne diriges pas toi-même , as-tu toi aussi un pouvoir ou es-tu simplement soumis à des conventions sociales?

La puissance que l’homme peut avoir à conserver les apparences d’être juste sans se faire prendre par autrui. Celui qui réussit à se faire voir comme étant juste, qui est assez habile à parler pour convaincre les autres que ce qu’il dit est juste, est bien plus puissant qu’un autre. Or , cette relation entre dirigeant et citoyens démontre une inégalité liée à la force et au poids que les paroles d’un ont par rapport à l’autre, ce qui n’est pas juste en soi.  

J’en conclus donc, que je n’ai aucune idée de ce qu’est la justice. J’ai une idée assez claire de ce qu’elle n’est certainement pas. Plus je pense au juste et à l’injuste, plus je suis confuse face à mes propres conclusions. Le juste semble être transmis par les autres et pour les autres. L’injuste quant à lui, semble être vu comme un mal, si seulement tu ne te fais pas prendre par autrui. Comment arriver à une société juste, si même le rationnelle qui nous permet de prendre des décisions basées sur la raison, est influence lui-même, par ce qui est juste selon les conventions établies, les valeurs partagées en société, en plus des classes sociales qui n’ont pas la même égalité des chances.

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