Les fidèles : Caesonia, Hélicon
Documents Gratuits : Les fidèles : Caesonia, Hélicon. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireses se limite aux intérêts personnels des uns et des autres. Il souhaite par-dessus tout « qu’on [le] laisse à [s]es livres » (p. 22). Ce propos trahit un certain mépris des autres hommes, à l’égard desquels il nourrit un indéniable sentiment de supériorité. Avant sa transformation, Caligula lui semblait parfait parce que « sans expérience » (p. 19), autrement dit manipulable, et il dit apprécier les empereurs qui « ont eu le bon goût de rester des fonctionnaires » (p. 21). Avec son nouveau regard sur la réalité, Caligula le prive désormais de sa position éminente. Il habille sa volonté de tuer l’empereur au moyen d’un alibi philosophique – il s’agirait de « retrouver la paix dans un monde à nouveau cohérent » (p. 52) –, qui ne trompe guère : « Tu es très fort, lui assène Hélicon, (…). Faux comme un honnête homme. Mais fort » (p. 126).
• Scipion. Le personnage est en fait double. Dans l’Acte I, nous voyons le père, qui apprécie le Caligula d’avant, autant pour les valeurs qu’il lui prêtait – la religion, l’art, l’amour – que pour ses bienfaits : « Je l’aime, explique-t-il à Caesoni. Il était bon pour moi. » (p. 30) L’amitié étant une illusion, selon le nouveau Caligula, Scipion le père est bien vite mis à mort, et c’est son fils qui apparait à partir de l’Acte II : un fils plein de haine et désireux de tuer Caligula : « Ce que j’ai de meilleur en moi, c’est ma haine » (p. 74), dit-il. Mais sa confrontation avec l’empereur n’aura pas l’effet escompté. Le jeune Scipion, épris de poésie, découvre chez Caligula la même soif d’absolu que chez lui : « nous aimons les mêmes vérités » (p. 80), lui dira Caligula, avant d’ajouter : « Tu es pur dans le bien, comme je suis pur dans le mal » (p. 80-81). D’ailleurs, progressivement, le jeune Scipion en viendra à comprendre la logique désespérée de l’empereur, qui s’étonnera qu’un être aussi jeune que lui « conna[isse] les vraies leçons de la mort »
(p. 139). Et ceci l’empêchera de prendre part à l’assassinat de Caligula.
Les patriciens
Ils constituent la principale cible de Caligula. Dans la première scène de l’Acte II, ils appliquent à l’empereur des
qualificatifs qui, ironiquement, les caractérisent eux : « lâche » (p. 48), « cynique » (p. 48), « comédien » (p. 49),
« impuissant » (p. 49). De fait, ce sont des êtres craintifs, soucieux de maintenir le confort de leur existence, sans s’appesantir sur les compromissions et les mensonges que cela suppose. Ils ont, selon Hélicon, « l’odeur fade de ceux qui n’ont jamais rien souffert ni risqué » (p. 126), dissimulant leur égoïsme et leur lâcheté derrière de grands alibis vertueux. Et ils « mour[ront] dans l’effroi, ricane Hélicon, sans même savoir qu[’ils ont] menti toute [leur] vie » (p. 126).
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