DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Mlancholia

Mémoire : Mlancholia. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 8

de modèle de la fable ? Nous verrons d’abord que ce texte se présente comme un petit récit distrayant, puis nous analyserons les éléments de la « leçon ». (Enfin on annonce le projet de lecture et le plan en structurant fermement cette annonce).

I .Un petit récit distrayant.

Rappel : le paragraphe doit être composé ainsi :

• idée directrice du paragraphe (=mon titre)

• R = l’exemple que je cite entre guillemets qui permet de soutenir l’idée

• P = le procédé doit être nommé

• I = le relevé et le procédé doivent être soigneusement analysés ;

La logique de construction de chaque axe doit être soulignée par des connecteurs.

Observons dans un premier temps

1. L’art de la concision.

18 vers, deux personnages rapidement présentés (v.1 et 2), absence de description mais réponses aux questions qui ? Où (lexique de la forêt) et quand (cf. temps verbaux) ? L’univers du conte est installé avec une grande économie de moyens pour ne pas lasser le lecteur et le plonger au plus vite dans l’univers du merveilleux.

Voyons à présent

2. Le recours au merveilleux et la théâtralisation du récit.

Place importante du discours direct et indirect (dernier vers), les animaux sont personnifiés. Le recours au merveilleux plaît car il fait rêver petits et grands. De plus, comme au théâtre, la parole remplace le récit. La Fontaine sait le goût des mondains pour l’art théâtral et cherche ainsi à satisfaire le public.

Intéressons-nous enfin à

3. L’art du poète.

Une réécriture, mais aussi un exercice pour rivaliser avec les Anciens. Goût de l’aemulatio typique du Grand Siècle (= 17ème s.) (Voir manuel sur le classicisme). Ce récit est emprunté aux Anciens : l’important n’est pas l’originalité du sujet, mais la façon il le développe pour le donner plus de pittoresque. Travail sur le style : variété des mètres dans une alternance irrégulière, système de vers particulièrement complexe toujours pour donner au récit davantage de variété. Similitude de structures de certains vers, langage fleuri du renard, référence mythologique, jeu sur le rythme (voir l’emphase du discours du renard mimé par l’ampleur du vers). Goût du public pour la poésie et la rhétorique que satisfait La Fontaine.

II. Les éléments de la leçon.

1. La leçon explicite.

Elle est donnée au style direct par le renard et est ainsi mise en valeur. L’emploi du registre didactique et le vocabulaire de l’enseignement concourent aussi à sa visibilité, mais elle n’est pas assumée par le narrateur, c’est le renard qui la donne. Une « moralité » peut –elle être délivrée par un personnage qui n’est pas moralement irréprochable ?

2. Le renard, allégorie des Flatteurs.

Personnification qui permet l’assimilation à l’humain. Discours emphatique : « Monsieur du Corbeau », formule de politesse exagérée qui fait de l’animal un Noble ; insistance sur la beauté cf. lexique, exclamatives qui traduisent l’admiration, métaphore exagérée du « phénix », l’ironique « sans mentir », emphase soulignée par le mètre v.6 et 9 plus longs que les autres, pour mettre en évidence l’exagération. Assonances en (a) qui fait entendre cette admiration feinte. Clé du comportement donnée d’emblée par l’antéposition peu naturelle, donc fort visible, du complément de cause « par l’odeur alléché » ; leçon finale comme rappel : « flatteur ». Donc un comportement mis en lumière et condamné implicitement par le fabuliste qui critique sans doute les nombreux parasites de la Cour, qui flattent le Roi pour être récompensés.

3. Le corbeau, allégorie des Vaniteux.

Personnification du Corbeau par les titres et lexique de la parole et des sentiments. Dans la fable, n’agit pas, il écoute, sans se récrier…Il croit le renard cf. ironique commentaire du fabuliste « belle voix », assonance en –oi qui la fait entendre en le mimant le cri du corbeau. Condamnation par les deux adjectifs péjoratifs »honteux et confus » : le fabuliste montre ici que le corbeau n’est pas une victime, mais paie pour sa fatuité. Comment a-t-il pu croire de tels mensonges ? Une autre leçon qui rejoint celle énoncée par le renard : les flatteurs vivent aux dépens de ceux qui sont trop vaniteux pour ne pas s’en méfier. Une attaque indirecte des Grands (le Roi et tous les nobles) qui entretiennent des parasites parce qu’ils sont fats, les croient et même les encouragent à cette flagornerie.

Conclusion : Le fabuliste ici emploie donc plusieurs moyens pour emporter l’adhésion du lecteur : le discours narratif et le discours argumentatif. La fable semble conseiller d’user de la ruse pour parvenir à ses fins. La leçon sur les courtisans qui ne sont jamais francs est proche de celle donnée par Montaigne. Cette fable est si connue qu’elle semble se dérober à l’analyse ; elle montre pourtant l’intérêt à s’interroger sur la moralité. Le fait que ce soit le flatteur qui tire parti de la situation et qui formule la leçon invite à la réflexion sur le rôle du fabuliste et sur sa position par rapport aux situations qu’il met en scène. N’est-ce pas dangereux, comme le pense Rousseau, que le renard suscite notre admiration en parvenant à ses fins ? Ne peut-on voir dans cette leçon de pragmatisme plus qu’une condamnation des nobles qui vivent aux crochets du Roi, mais une observation du fonctionnement social qui oblige les artistes, comme La Fontaine, à flatter leurs protecteurs pour avoir de quoi vivre ? Quelle est alors la vocation des fables : recommander un comportement adapté aux temps mais peu moral, ou faire le constat d’un fonctionnement social et humain éternel ?

L’écriture d’invention.

Feuille de route après analyse du sujet.

Forme : une fable.

La définition du genre : récit de fiction généralement court qui peut intégrer des éléments de merveilleux (NPF p. 171).

Donc : le vers n’est en rien nécessaire ; La Fontaine emploie des vers libres, toujours pairs, mais cela n’était en rien nécessaire pour traiter le sujet. Les animaux ne sont pas non plus indispensables (La Fontaine met en scène un bûcheron, un curé, un roi, une jeune veuve, un philosophe

...

Télécharger au format  txt (10.7 Kb)   pdf (102 Kb)   docx (10 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com