Méthode de la dissertation

Méthode de la dissertation

Même esprit que les dissertations de français.

Se fait en trois moments : une introduction, un plan en plusieurs parties décomposées en plusieurs sous-parties (une idée importante) et une conclusion.

Le sujet est toujours sous la forme d'une question (pas une notion seule, donc pas "expliquer" ou "la cause"). L'essentiel en philo est de ne pas faire de hors-sujet mais de comprendre la question (ce qu'on a appris en cours est un entraînement à développer une pensée, il ne faut surtout pas réciter notre cours).

Introduction

En 3 moments :

amener le sujet pas par une forme bateau mais partir d'un événement, d'un cas particulier qui est intéressant pour amener notre lecteur à se poser la question (parfois, dans l'amorce, il y a un sous-entendu actuel mais s'en méfier)

poser le problème (ne consiste pas à répéter la question = règle de base) : montrer que le sujet pose un problème et donc montrer qu'on a compris la question. Amène au minimum à un travail de reformulation du sujet et voir qu'il y a un ou des problèmes (si la réponse nous paraît évidente, ce n'est pas une bonne chose ; essayer de redire autrement le sujet et qu'est-ce qui change entre ces deux formulations, essayer de reformuler de manière négative). Dans le sujet, tous les mots sont importants (ne pas regarder uniquement le mot du cours de philo et ne donc pas réciter notre cours). En réfléchissant sur le sujet, on va pouvoir orienter notre travail. Les questions sont là pour nous aider à condition de faire attention à tout. Il faut bien réfléchir sur tous les sens que peut avoir un mot dans la langue (parfois, il y a des ambiguïtés).

Faire un premier travail de définition qui vise à montrer de quoi il s'agit mais, en introduction, ne pas donner des définitions trop strictes des mots du sujet. En philo, le travail de définition se fait dans le travail de développement (un travail philosophique se fait en précisant le sens des mots). En sciences, on nous demande de connaître des concepts pour résoudre des problèmes. En philo, on part d'un problème et on définit mieux les mots pour le résoudre (ce que font les vrais scientifiques). Définir des mots en introduction ne veut pas dire donner des définitions précises des mots.

Au brouillon (dans l'introduction, garder ce qui est bien au brouillon), essayer de voir de quoi il est question (même si la philo est quelque chose d'abstrait, elle renvoie toujours à quelque chose de concret), réfléchir sur les mots et la grammaire de la phrase et ensuite, se demander dans ce que l'on sait, ce qui peut nous servir à traiter le sujet → travailler sur ces trois plans de manière indépendante. Une dissertation = poser un problème puis construire un développement pour le résoudre.

Énoncer notre problématique (= problème, se demander si ça peut être dit avec le mot "problème" au lieu de dire problématique), une certaine manière de traiter le problème pour pouvoir le résoudre donc dire comment on va s'y prendre pour résoudre le problème (série de questions posées en maths au préalable). Ensuite, énoncer notre plan (annoncer ce qu'on va faire dans notre copie). A partir d'un cas concret, dire le problème puis comment on va le régler. Il y a pleins de manières de résoudre les problèmes. Type de plan "passe-partout" : plan dialectique (thèse, antithèse, synthèse).

Développement du plan dialectique

Il faut partir de la réponse qui paraît la plus banale, la plus commune, admise (peut-être la notre, peut-être pas) et la justifier (arguments = sous-parties de la 1ère partie) ;

Puis remettre en cause la thèse de la 1ère partie, ce n'est pas si simple car ça pose des problèmes (objections) donc répondre de manière opposée. Si cette 2ème réponse nous plaît entièrement, s'arrêter là. Mais comme généralement, un problème de philo ne répond pas à la 1ère partie, elle ne répondra sûrement pas à la 2ème.

Dans la 3ème partie, critiquer notre 2ème partie donc élaborer une 3ème réponse.

La dissertation est une sorte de dialogue avec soi-même où on dit des choses puis on critique ce qu'on dit. Souvent, les sujets de philo nécessitent deux rebondissements dans notre développement. Si on n'arrive pas à trouver des idées pour une troisième partie, ne pas en faire (il vaut mieux ne rien dire que dire n'importe quoi). Parfois, se demander si notre 3ème partie ne devait pas en fait être avant la première. Ne pas faire une partie par notion/terme (car sinon, c'est un exposé sur chaque terme et en plus, les sujets notions sont beaucoup plus difficiles). Attention ! Les arguments qu'on donne ne doivent jamais nous paraître débiles. Faire un travail critique et faire attention à ne pas s'enthousiasmer sur le sujet et perdre le fil.

[Dissertation orale du prof sur "Est-ce que la liberté est nécessaire au bonheur?"]

Ce plan ne marche que pour les sujets pour lesquels on peut répondre par "oui" ou par "non" (contre-exemple : que gagne-t-on à travailler?).

Pour des questions partielles, trouver trois idées, raisons de faire puis refaire la même forme de plan (1ère partie → raisons bateaux, etc...)

Qu'est-ce que la dissertation ?

La dissertation est une démonstration avec des raisonnements. Le grand problème aujourd'hui pour les élèves, c'est qu'on a aucun sens du raisonnement (ne pas parsemer son devoir de "donc").

On est jugé pour avoir réussi à mener une démonstration cohérente.

Il faut aussi s'expliquer clairement en utilisant la langue courante, définir les mots employés et connaître les définitions des mots du sujet (faire des distinctions fines). Le travail philosophique veut qu'on aille vers les définitions (on ne part pas des définitions). Le but du raisonnement est d'établir une distinction.

On doit connaître les définitions (dans tous les usages de la langue) des termes du sujet et donner un sens aux mots qu'on utilise qui correspond un minimum à l'usage et expliquer le sens dans le cas où on les utilise.