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Ohammed Khaïr

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tes les conditions : le bonheur est un apprentissage, un mode de vie et non un sentiment. Une obligation et non un choix. La femme à l’époque n’existait que dans l’ombre et devait accepter son sort d’épouse fidèle et heureuse :

« -Je dois t’apprendre une chose, femme , dit le vieux. Une chose très importante. On est heureux ensemble, n’est ce pas ?

-Oui, mais sans enfants…

-Bah ! C’est mieux ainsi. Dieu l’a voulu, la lignée est finie. Même des rois ont subi ce sort.» (p.37)

Dans ce passage, la stérilité d’un homme n’est pas discutable. La femme ici, doit confirmer son bonheur même si elle ne pourra jamais être mère ou grand-mère. Pourtant, la stérilité d’une femme est une honte, une chose inexcusable. En effet, la société ne pardonne jamais une femme inféconde, qui doit remarier son mari et lui trouver une autre femme. Dieu dans ce sens aura d’autres choses à dire. Mohammed Khair-Eddine traite ici un problème socioculturel d’une manière dérisoire et met ainsi le bonheur de ce couple entre parenthèses. Ce qui nous pousse autant que lecteurs réels, à poser la question : Y- a- t- il vraiment un vieux couple heureux ? N’oublions pas que l’auteur n’a pas avancé le non de la vieille, qui sombre dans l’anonymat. D’ailleurs, Mohammed Khaïr –Eddine dans un style à détour semble bien répondre à cette question.

L’argent devient la règle du jeu

Dans son roman : Il était une fois un vieux couple heureux, Mohammed Khaïr –Eddine signale le changement que la société a subi à cause de l’intervention européenne et américaine. Les gens sont devenus avides d’argent. Les principes et les valeurs humaines deviennent une mode archaïque sans importance. Cela veut dire, que Mohammed Khaïr -Eddine a remarqué cette évolution matérielle, qui pénétrait nos foyers et bouleversait nos convictions. La foi des anciens n’a plus de place dans un monde où :

« On va bientôt renier père et mère pour de l’or » (p.45)

« Les gens ne sont plus eux-mêmes. Ils ne respectent plus que l’argent. L’argent et encore l’argent ! Ils vendraient tout pour de l’argent… » (p.45) « Certes. Comme je l’ai toujours dit, nous sommes les garants de la tradition. Mais vieille bien sûr ces pièces d’argent. Il y a des trafiquants d’objets rares partout. Tout quitte le pays, s’en va ailleurs on ne sait comment…même les anciens coffres de bois. Il faut se méfier des camelots qui passent… » (p.44)

Vendre sa culture, son histoire, son patrimoine pour l’argent. Aujourd’hui les jeunes cherchent à se vendre pour l’argent, pour se trouver à l’autre côté du rive. Le talent du sociologue qui cherche à analyser les causes et les effets se voient dans les conversations interactionnelles entre le vieux et sa vieille, qui essayent d’approcher les phénomènes socioculturels, qui les inquiétaient et qui nécessitaient une étude urgente. Quoique ces conversations semblent ordinaires elles sont lourdes au niveau sémantique, surtout lorsqu’elles traitent les maux et les soucis Historiques ou lorsqu’elles s’expriment sur le conflit des générations, la crise de l’identité ou autres.

Le conflit des générations

Un phénomène socioculturel évident qui distingue chaque époque et que Mohammed Khaïr -Eddine prend le temps d’exposer et d’analyser dans son roman : Il était une fois un vieux couple heureux, est celui du conflit des générations. D’abord, il met l’accent sur la solidarité qui n’existe plus même entre les membres de la même famille. Cette tendance de l’individualité égocentrique qui caractérise désormais la société marocaine. Cette envie de voler avec ses propres ailes, de partir, de vivre ailleurs, de s’enrichir loin du pouvoir paternel, d’imiter les européens, de trouver d’autres manières d’exister… :

« Seuls les jeunes écervelés, voulaient imiter à tout prix leurs aînés, allaient se perdre ailleurs, abandonnant à la fraiche les terres qui les avaient nourris et vu grandir… » (p.58)

Pour les anciens, les jeunes sont des ingrats. Pour les jeunes, ils ont le droit de changer leur situation au lieu de rester coller à la terre qui nécessite un travail fou et régulier. Les villageois trouvent que les jeunes nés en Europe sont encore pires :

« Ces enfants nés en Europe sont les pires qui soient, dit le vieux Bouchaïb. Ils ne respectent même pas les morts. J’en ai vu une bande qui profanait les tombes. Ils ne parlent même pas notre langue ? » (p.59)

En effet, il y a un grand problème de communication entre les générations. Les jeunes sont mal copris et mal vus par les anciens qui n’arrivent pas à saisir leur pensée, leurs transformations subites, leurs tentatives de se trouver dans un monde sans frontières où tout se complique et se croise. Mohammed Khaïr – Eddine a bien indiqué ces mutations que les jeunes subissent sans arrêt et qui modifient leur façon d’agir et de voir les choses. Il anticipe déjà sur le rôle de la technologie et la place qu’elle va occuper dans la société.

La crise de l’identité

Mohammed Khaïr Eddine évoque dans son œuvre : Il était une fois un vieux couple heureux, la crise de l’identité des jeunes marocains nés en Europe. Il semble que ces derniers sont perdus dans un monde qui leur est complètement étranger mais dont-il appartient par naissance. Déraillés, perdus, égarés entre deux pays, deux origines, deux cultures, ils sont devenus des délinquants, des voleurs, des trafiquants :

« Ils étaient passées du tiers –monde au quart monde sans même s’en rendre compte. Condamnés à subir leur échéance en Europe, ils ne pouvaient plus revenir au pays d’où ils s’étaient exilés. Leurs enfants, incultes comme eux, rééditèrent le même topo en l’amplifiant. Ils constituaient désormais l’essentiel de la population délinquante et carcérale des pays d4europe, car le trafic de stupéfiants et le vol étaient le seul métier où ils excellaient. Un métier à la portée des exclus de la société industrielle, qui rejetait ces indésirables en des banlieues surpeuplées, dangereuses et sinistres. » (p.59)

Une de--xx--ion loin de toutes imaginations fictives, qui montre la réalité des jeunes immigrés qui n’ont pas de place dans une société de compétences, de savoir, de civilisation et de chances. Ces jeunes français-marocains doivent supporter la conséquence de leur double identité, de leur couleur et leurs traits qui les relèguent au second plan. Un récit qui met les points sur les « i », qui montre la réalité d’une génération qui souffre pour trouver un sens à son existence, pour tracer les piliers d’un futur sombre et sans issue. Un peuple errant qui a le mal de vivre et de s’adapter à une patrie inaccessible.

L’isolement du milieu rural

Mohammed Khaïr –Eddine n’oublie pas de dévoiler la réalité du milieu rural. Derrière le village paisible et beau se cachent d’autres réalités atroces. La vie difficile des villageois qui doivent subir seuls les malheurs des années de sécheresse. La pauvreté attaque le village autrefois fascinant et prodigieux. Un milieu isolé sans école, sans route… :

« Même les vagabonds de jadis avaient déserté la région. »(p.150)

Pour Mohammed Khaïr –Eddine : « L’Etat doit procéder à des fourrages coûteux. Mais l’Etat est bien loin d’ici. Il ne nous entend pas et nous voit encore moins. » (p.151)

Pour Mohammed Khaïr –Eddine, les villageois n’ont pas d’avenir en ville. Seuls quelques malins y parviennent (p.151). Pour lui, il y aura sûrement une explosion sociale relative à cette immigration illogique et collective des villageois vers les villes.

Il trouve que ce phénomène n’est qu’une bombe à retardement. (p.152)

Vers la fin de son œuvre : Il était une fois un vieux couple heureux, Mohammed Khaïr- Eddine, nous incite à travailler. Ce qui nous rappelle Le jardin mythique de Voltaire. Le travail de la terre inféconde, travailler pour vivre même dans le désert le plus aride est l’unique solution car, selon lui le plus heureux est celui qui attend, qui reste tranquille et travaille pour vivre là où il se trouve. (p152-153)

*Les personnages :

- Bouchaib :un vieux , c’est le héros du roman ,il a beaucoup voyagé au Maroc (nord) et en Europe à la recherche d’une vie aisée mais en vain .C’est un personnage lettré et croyant

C’est l’Anflouss du village

-Talouquit : une vieille ,aimée et estimée par les voisins .Elle sait lire et écrire couramment l’arabe classique et surtout elle maitrisait la pharmacopée de l’époque ce qui lui a permis de soigner les souffrants .

- Le Mokhazni et le Mokadem représentent l’autorité. Ce dernier ex prisonnier pour avoir commercé dans le kif , marié à une arabe qu’il a berberisé

-Hmad :personnage craint par les habitants .

- L Imam :respectueux et homme de confiance ;

-Le guide touristique : polyglotte, marié à trois

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