Qu'est ce qui confère de l'autorité à un discours?

Romane Villard                                                                                 1gt7

Question d’interprétation philosophique

Qu’est-ce qui confère de l’autorité à un discours ?

        Pour commencer, afin de définir l’autorité du discours il faut d’abord définir l’autorité ; en psychologie l’autorité est l’ascendant personnel ou la supériorité en vertu desquels on se fait croire, obéir et respecter ; en philosophie, l’autorité, c’est le pouvoir de se faire obéir légitime en raison de son statut. Dans les deux cas on s’impose au jugement, à la volonté et aux sentiments d’autrui. Exercer une autorité c’est pousser certains individus à penser ou agir d’une certaine manière sans pour autant user de violence ou de contrainte. Sachant cela nous nous demanderons : comment être autoritaire dans un discours ? Nous verrons en premier lieu l’inclusion de l’auditoire, ensuite l’acceptation de l’autorité, et puis le rôle de l’orateur.

        Dans un discours l’inclusion des auditeurs peut avoir un rôle très important pour la persuasion et la conviction. Par exemple dans la ferme des animaux de Orwell, l'orateur utilise la charge émotive en décrivant la condition de tous les animaux qu'il évoque. Le cochon cherche à toucher ses auditeurs : "et toi, Douce, où sont les 4 poulains que tu as portés, qui auraient été la consolation de tes vieux jours ?" avec cette phrase il ne peut que toucher la jument. On peut ainsi dire que la persuasion peut être un procédé utilisé par l'orateur pour exercer son pouvoir sur les autres. Ici nous ne pouvons dissocier convaincre et persuader, la vérité « la simple vérité » ne peut faire l'économie pour apparaitre à la conscience d'un discours chargé d'émotion et dont le but serait d'amener l'autre à la vérité. « Mais puisque telle est la triste réalité, pourquoi en sommes-nous toujours à végéter dans un état pitoyable ? » dans cet extrait l’auteur inclus tous les animaux et tous les auditeurs, il veut que ceux qui écoutent le discours se sentent représentés dans ce dernier. Etre présent dans le discours peut aider l’auditeur à acquiescer ce que dit l’orateur et peut le convaincre plus facilement.

L’autorité dans un discours ne peut s’exercer que si celle-ci est acceptée, il n’y a pas d’autorité sans une forme de respect. Le respect de l'autorité se base sur la reconnaissance préalable de cette dernière ; dans certains domaines comme l'enseignement, la parole du maître peut avoir du mal à s'imposer : elle est remise en question par les élèves qui confondent souvent autorité et contrainte.  Mais là où la force devient nécessaire, cela veut dire que l'autorité a échoué à s’imposer ; L'élève qui est puni pour un travail non rendu par exemple subit une forme de violence mais c'est parce qu'il n'a pas respecté le contrat donné par le maître. La violence se substitue alors à l'obéissance volontaire. C'est, le plus souvent, en fonction d'un pouvoir symbolique que des paroles sont investies d'une autorité. D’après la philosophe Hannah Arendt le savoir à besoin, pour être transmis, de se voir reconnaître une autorité sur les autres types de discours ; et c’est en ce sens qu’il faut parler de l’autorité des professeurs, en ce sens, l’élève modèle c’est celui qui accepte l’autorité de ses professeurs. Nous pouvons prendre pour exemple les poètes, qui dans l’Antiquité grecque, sont vu comme des artistes ayant reçu l’inspiration d’une muse. Il se plaçaient au –dessus des hommes parce qu’ils possédaient des dons divins, mais aussi parce qu’ils fabriquaient des œuvres. En effet l’étymologie du terme « poésie » vient du grec poieïn qui signifie « faire », « créer ». La parole du poète est une parole sacrée et autoritaire parce que la société de l’époque acceptait les dons divins reçu par les poètes.