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Sens Et Non Sens

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'être intentionnel », et Spinoza concernant la « liberté acosmique ». Ne pas raconter la vie de l'auteur. Faire des transitions, une introduction et une conclusion. Soyez le plus précis possible dans l'analyse linéaire du texte.

Réponse

« Je ne suis pas spinoziste, parce que je ne peux pas croire que je suis un bloc de lave sur la lune ». Fichte, en qualifiant ainsi l'éthique de Spinoza, exprimait de façon un peu provocatrice le fait qu'un débat indécidable traverse l'histoire la philosophie au sujet de la question de la liberté : il semble y avoir autant d'arguments en faveur de la thèse d'un homme libre cause de son action et en faveur de la thèse réciproque d'un homme causé par l'ordre des faits et incapable d'agir librement. C'est, d'une certaine façon, le problème que pose le texte qui est ici soumis à notre étude. En effet, en distinguant les deux vues « classiques », l'auteur tente de montrer ce qu'il y a d'indécidable dans la position de la conscience humaine, qui se vit à la fois comme le produit des choses (elle est entièrement déterminée) et comme un « empire dans un empire », c'est-à-dire comme libre d'influer sur l'ordre de son action dans les choses. Ce qu'il y a de problématique dans ce texte est justement le fait qu'il ne cherche pas à décider. En ce sens, si le philosophe justifie le fait que la position de l'homme est indécidable, et qu'il est nécessaire de poser de façon concurrente l'hypothèse déterministe et l'hypothèse de la liberté, est-ce que cela ne revient pas à justifier toutes les situations possibles et à condamner toute compréhension de la situation de l'homme ? La position défendue n'est-elle pas trop dangereuse, en ce qu'elle autoriserait à expliquer l'existence humaine à la fois par la liberté et par le poids des choses, ce qui revient à ne pas avoir d'explication véritable. Nous chercherons tout d'abord à analyser dans un premier temps la position de l'alternative indécidable entre les deux hypothèses. Puis nous nous efforcerons de comprendre dans un second temps les raisons pour lesquelles l'auteur refuse de trancher entre les deux hypothèses. Enfin ,dans un troisième temps, nous isolerons trois caractéristiques particulières qui peuvent faire l'objet d'une discussion de la thèse générale du texte.

I. La première partie distingue deux hypothèses. Tout d'abord, il s'agit de l'hypothèse déterministe (a) selon laquelle l'homme serait une « chose » produite par les « influences [..] du dehors », c'est-à-dire d'une hypothèse selon laquelle l'homme possède un corps qui est soumis à al causalité physique des évènements du monde, causalité qui explique qu'il n'a pas le choix de ce qui lui arrive. Face à cette hypothèse, se trouve classiquement affirmée une seconde hypothèse (b) selon laquelle la conscience humaine construit une « représentation » qui permet la « liberté ». Il s'agit ici de dire que l'homme peut comprendre les causes physiques qui pèse sur son corps, et trouver les moyens rationnels de contrer ces influences et de devenir libre en s'arrachant au jeu de la causalité extérieure sur lui.

Ces deux hypothèses semblent également insatisfaisantes, dans la mesure où elles ne parviennent pas à expliquer réciproquement d'une part le fait que tout est explicable physiquement, mais que nous continuons à nous sentir libres (objections qui vont être développées).

II. La seconde partie détaille, en deux temps, ces objections. Tout d'abord (a), il s'agit de remarquer que nous avons conscience de nos actes et de notre rapport aux choses, c'est-à-dire que l'homme n'est jamais condamné à une immédiateté et à un présent indépassable. Il possède la capacité de surplomber le cours de évènements et de se poser comme volontaire, c'est-à-dire de développer son intention dans le cours de choses (il prévoit ses actes et pose des fins). Cependant, cette objection rencontre l'objection symétrique et inverse selon laquelle nous pouvons toujours expliquer nos comportements par l'ordre de la causalité des faits, c'est-à-dire que nous expliquons nos actes de façon objective en montrant que si nous avons agi d'une quelconque manière, c'est en raison de causes physiques ou sociales qui précédaient nos actes.

III. La thèse de ce texte semble toutefois problématique. Au plan théorique, il semble que nous avons alors deux modes d'explication du cours des choses : selon les causes objectives et selon les raisons subjectives : cela met en péril la possibilité de trouver une vérité acceptable (a). En outre, si nous ne pouvons nous mettre d'accord théoriquement sur nos modes d'explication des choses, nous sommes pratiquement bien en peine de fonder notre responsabilité : comment dire à une personne qu'elle aurait pu faire autrement si elle invoque le fait qu'elle était déterminée (b). Enfin, n'y a-t-il pas un risque psychologique trop grand à dévaloriser ainsi l'homme ? En effet, en supposant que nous maintenions les deux ordres d'explication, nous sommes constamment en mal de liberté, ou notre liberté est sans cesse contrariée par des causes objectives, ce qui engage une souffrance morale que désignait déjà Fichte indirectement en refusant de se prendre pour un bloc de lave sur la lune (c).

Merleau-Ponty critique et souligne les insuffisances des deux conceptions classiques de l'homme : le matérialisme et l'idéalisme.

— Contre le matérialisme : sans doute par son corps l'homme fait-il partie du monde (cf. Sartre : il est chose, parmi les choses, ustensile parmi les ustensiles). Cependant il est aussi une conscience, c'est-à-dire une intentionnalité capable de représentation.

— Contre l'idéalisme : l'homme ne peut être affirmé comme pur esprit puisqu'il est dans et par le monde.

• Les deux thèses classiques pèchent donc par excès de simplification et ne retiennent chacune qu'un des aspects de l'homme, qu'elles privilégient aux dépens de l'autre. Ainsi l'idéalisme néglige nos « attaches corporelles et sociales » et le matérialisme ne rend pas compte de la conscience « constituante du monde ».

MERLEAU-PONTY dénonce deux conceptions "classiques" de l'homme. Surtout, il essaie de suggérer une solution autre, intermédiaire, en faisant jouer les unes sur les autres les conséquences fausses auxquelles conduisent ces deux conceptions, pour qu'elles se redressent mutuellement.

C'esT-toute-la-difficulté-du-texte-:dégager des éléments POSITIFS pour la vraie conception de l'homme, à partir de la confrontation d'éléments NEGATIFS.

On ne pouvait attendre du candidat qu'il reconstitue la pensée

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