Dernier jeu d'un mort
Mémoire : Dernier jeu d'un mort. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Chroniggers • 28 Septembre 2017 • Mémoire • 3 358 Mots (14 Pages) • 816 Vues
Dernier jeu d’un mort:
Comme une halte, un dernier repos, une dernière envie, je m’efforçais d’attraper du bout des doigts le vieux livre poussiéreux posé sur l’étagère. Quand je l’eus saisi, malgré mon corps endolori, je m’adossais au mur et glissais à terre. Une lueur dorée qui s’était échappée d’une fenêtre fracturée vint caresser mon visage ensanglanté. Comme si le soleil, dans toute sa splendeur était descendu du ciel pour me tendre la main. J’abaissais la tête, ouvris l’ancien tome et soufflais entre les pages. S’éleva alors un épais nuage de poudre grise qui tourbillonna jusqu’à se déposer délicatement sur le plancher noirâtre. J’appréciais le grand calme plat qui régnait dans la pièce puis, enfin, mes yeux se posèrent sur les premières lignes du texte.
« Un jour viendra, ai-je lu, où l’humanité sombrera. Un jour viendra où il ne restera aucun être humain pour se rappeler de l’existence des hommes. Un jour viendra où il n’y aura plus personne pour se souvenir du chant des oiseaux ou de la brise matinale et encore moins de toi. Tout ce qui a été fait, construit, pensé, écrit et découvert, tout ça n’aura servi à rien. Ce jour viendra, bientôt ou dans des millions d’années. Quoi qu’il puisse arriver, même si nous survivons à la fin du soleil nous ne survivrons pas toujours. Du temps s’est écoulé avant que les organismes acquièrent une conscience et il s’en écoulera après. Alors, si l’oubli inéluctable de l’humanité t’inquiète, je te conseille de ne pas y penser. C’est ce que tout le monde fait.»
Soudain, s’élevèrent à l’extérieur de rauques voix. Elles paraissaient lointaines mais avançaient vite. Bientôt, elles pénétreraient dans la chapelle désaffectée dans laquelle j’avais trouvé refuge, perdue au beau milieu de la campagne. Il s’agissait à l’évidence de mes « chasseurs » venus chercher leur butin de guerre qui n’était autre que moi. Les voix résonnaient maintenant distinctement dans l’oratoire. J’entendais craquer les bouts de verres sous les pieds, puis, de lourd pas s’engageaient dans les escaliers et firent grincer le vieux chêne sur un fond de cliquetis de cristal brisé. Ils avançaient à grands pas bien décidés à m’abattre.
Je n’eus pas peur, j’étais trop fatigué pour cela. Ma respiration demeurait lente et profonde. Une perle de sang s’échappa de la commissure de mes lèvres et vint tâcher la page jaunie par le temps. Je n’avais plus la force de me mouvoir, ni même de réfléchir à une échappatoire, mon corps étant trop las. Mes yeux divaguaient, papillonnaient et je m’efforçais de les garder ouverts. J’attendais, là, que mes bourreaux viennent couper le fin fil de ma vie qui me tenait éveillé.
« Enfin, ai-je pensé, j’ai perdu, tout est perdu. Ce jeu aura eu raison de moi. Je n’aurai pas eu l’existence que j’aurais aimé avoir. Mais comment ai-je pu en arriver la, tout est allé si vite… »
Je me replongeais alors, une dernière fois dans mes pensées…
21 décembre 2037, l’hiver marque le paysage de sa puissante morsure, les médias ne parlent que de la misère, n’interviennent que sur la bêtise humaine, et font d’incessants éloges aux pathétiques politiciens qui se vantent de changer le monde. Aussi, les inégalités n’ont jamais été aussi écrasantes, les gens sont aussi froids que la glace et la peur est universelle. C’est dans ce monde que moi, Isaac Owens, je vis. Je nichais dans un misérable appartement au fin fond d’une étroite ruelle humide et malodorante jonchée de détritus. Je résidais au premier étage avec ma petite amie, Frida, une belle brune à la peau blanche, d’une effroyable pureté, mais au regard si noir qu’il vous transperce de part en part. Elle était stripteaseuse dans un bar, le M’O, où elle vendait sa chair à des chiens-chiens assoiffés de libidos pour quelque sous. Moi, paradoxalement, j’étais gardien de prison, les conditions de travail n’étaient pas non plus à envier, dans un système où les prisonniers sont mieux traités que les gardiens. Les suicides de sentinelles étaient devenus fréquents à cause de l’étreinte que nous subissions. Les crachats, la corruption et les insultent faisaient partie intégrante de notre quotidien. Les faibles autorités du pays n’avaient aucun pouvoir sur les populations. J’étais un homme banal, comme il en court les rues. Nos salaires étaient misérables et les fins de mois difficiles, sans compter les divers problèmes dus à nos travaux respectifs. Il n’était pas rare que ma Frida rentre en pleurs le corps tremblant, parsemé de coups. Il était facile de perdre la foi en ce bas monde si vous n’aviez pas de quoi vous raccrocher à votre misérable et piteuse existence. Il était indispensable d’avoir un point de repère si vous ne vouliez pas devenir cinglé. Voyez-ça comme une compresse qu’il faudrait constamment appliquer sur une plaie pour freiner une hémorragie perpétuelle. Mon échappatoire à moi, c’était les livres. Bien que je n'eus jamais été brillant pendant mes courtes études, j’ai toujours aimé ânonner des bouquins de tout genre. Ils m’aidaient à m’évader, m’échapper. J’avais cette sensation, quand je lisais, d’être un nain juché sur des épaules de géants de tel sorte que je pouvais voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Non pas parce que ma vue était plus aiguë ou ma taille plus haute, mais parce qu’ils me portaient en l’air et m’élevaient de toute leur hauteur gigantesque. Ce soir là, j'avais terminé mon dur labeur dans le centre pénitencier et je sortais du grand bâtiment ceinturé de fils barbelés. La neige tombait vivement et la banlieue avait revêtue son épais manteau blanc, l’air était glacial. Je rentrais dans ma petite voiture démodée et filais vers mon foyer. Les routes étaient anormalement calmes et désertes. Etrange, pour une cité-dortoir où les atrocités et les horreurs pullulent dans les rues. Je n’eus pas vraiment le temps de me consacrer à cette réflexion que j’étais déjà arrivé. Je me garais, pris dans le coffre mes sacs et entrais chez moi. Aussitôt fait, je quittais mes grandes bottes ainsi que mon uniforme sans oublier mon ceinturon muni d’un revolver. Je constatais que Frida était déjà la, plantée devant la télévision. J’eus à peine le temps de la saluer qu’elle me fit un grand « chut » des plus désagréables. Elle était complètement absorbée par le petit écran. Je m’asseyais sur le canapé et commençais à visionner le programme par pure curiosité. « Oh non, ai-je dit tout fort, encore ce foutu jeu ?! ». Ce « jeu », comme je disais, était un amusement des plus…diabolique, sadique, et mortel qui soit. En effet, le concept odieux consistait à traquer un « rescapé », ou autrement dit un joueur, qui était une personne comme vous et moi, et à le tuer. Tout le monde pouvait participer, du plus jeune au plus vieux, chaque individu pouvais tuer, égorger, torturer ou exécuter le prétendant et ainsi empocher la jolie somme de 100 000€. Le rescapé, lui devait simplement survivre pendant 24h, temps, où il pouvait se défendre comme il le pouvait. S’il y parvenait, alors les 100 000€ étaient pour lui. Tout était autorisé mise à part la fuite du pays pour l’échappé. Ce divertissement extrême était apparu il y a une dizaine d’année et faisait un vrai tabac. Même le gouvernement encourageait ce carnage et devait à l’évidence récolter une belle fortune ce qui faisait de ce « jeu » une activité des plus légale. Il y avait toujours des gens prêt à risquer leur vie pour pouvoir changer d’existence, partir loin, vivre dans de meilleures conditions. Aussi, cette fois-ci le challenger avait perdu et le présentateur clownesque ne cessait de demander au tueur les conditions dans lequel il avait péri, et le public en transe hurlait. Le gagnant, qui se faisait interviewer était un homme d’une trentaine d’années, plutôt bien habillé. Il était très calme, les mains sur les genoux et il expliquait tout, comment il s’y était pris, le regard scintillant. Il affirmait donc avoir taillé le corps du pauvre participant dans sa cuisine même avec une lame aussi acérée que le rasoir. Il insistait durement sur le tranchant de sa lame, des projections de sang sur les murs et des beuglements incessants de sa victime. On pouvait voir sur son visage se dessiner des traits d’euphorie, plus il avançait dans son discours. Un meurtre, légal, faisant le plus grand bonheur des pauvres gens de ce bas monde. En fin de compte, le programme aboutissait sur les belles paroles du présentateur qui revendiquait recruter un nouveau « joueur » pour une nouvelle saison de ce jeu de chasse à l’homme en accentuant bien quelle jolie somme il y avait à la clé. Le téléviseur s’éteignit et n’apparut alors que deux reflets immobiles dans l’écran. Un long silence oppressant se fit ressentir dans l’étroite pièce. Puis, Frida tourna sa tête vers moi et me tint des paroles entremêlées de sanglots : «l’huissier a appelé tout à l’heure, il veut l’argent dans une semaine ou il viendra tout prendre, je ne sais plus quoi faire ». Nous eûmes une longue discussion semée de pleurs et de consolation où elle et moi parlions de notre avenir incertain. Puis, comme une solution de dernier recours j’émis la possibilité d’aller à cette émission. Et c’est ainsi, que moi, Isaac Owens, acceptais la dure réalité. « Je me rendrais, ai-je dis, aux inscriptions demain matin ». Elle hocha la tête lentement mais ne dit aucun mot. Cette nuit-là je n’avais pas dormi, la peur m’avais envahi et je m’étais posé une multitude de question auxquelles je ne pouvais répondre. Vais-je réussir à nous sauver de ce monde, à changer de vie ? Comment en est-on arrivé à ces extrêmes limites ? Vais-je mourir ? Cette question, était celle qui revenait le plus souvent, elle me torturait l’esprit, me rongeais. De même que pour moi, Frida persistait éveillé, elle fumait cigarette sur cigarette sur le minuscule balcon. L’astre de la nuit était absolu et éclatant et le vacarme de la ville demeurait incessant. Pourtant, cette nuit qui semblait immortelle se terminait et la lune quittait doucement le ciel jusqu’à s’être fait entièrement enveloppée par le tout petit matin. Nous sortîmes de l’étroite chambre nous rendîmes en deux pas dans le salon qui faisait office de cuisine et nous posâmes tout deux sur des chaises. « Tu sais, tu n’es pas obligé de faire ça, me dit-elle, il est encore temps de renoncer, nous trouverons une solution comme toujours. ».Mon intention était grande et je renonçais de continuer de vivre dans de telles conditions et alors je fis une dernière fois mes adieux à ma brune et me rendis à mon auto, l’air déterminé. Je me souviens que mon cœur battait la chamade, mes mains étaient moites et mon souffle rapide. Le temps dans cette voiture passait effroyablement lentement, j’eus mille et une fois envie de faire demi-tour mais ma raison me retenait et l’espoir me raccrochait à cette pensée agréable d’une vie sans problème et sans contrainte. Ma motivation était d’autant plus nourrie par le paysage environnant. Une bagarre à chaque coin de rue, des lames dans chaque poche, la haine au fond du cœur dans une banlieue trop étroite pour ces habitants. Le ciel, ce jour-là était noir de pollution et le froid pénétrait ma vieille voiture délabrée. Enfin, j’arrivais devant la grande bâtisse neuve, elle était immense et splendide et ne ressemblait en rien aux autres. Je pénétrais à l’intérieur, me renseignais à l’accueil et empruntais un ascenseur qui m’amena au dernier étage. Les portes s’ouvrirent, et au fond d’un long couloir se dressait une grande porte en bois pleine de gravures en forme de spirale. Je frappais trois fois. On me fit entrer et asseoir. La pièce était grande, spacieuse contraire à tout ce qu’il y avait dehors. Un type en costard se tenait debout, face à la grande vitre qui donnait sur l’extérieur. « Que voulez-vous ? » avait-t-il dit d’un ton sec. Je lui ai expliqué la situation en quelques mots l’air soucieux. Puis, comme si j’avais prononcé une formule magique, il fit volte-face, son visage s’illumina et il sourit à s’en abîmer les zygomatiques. Nous eûmes une longue discussion inondée de papiers à signer dont je ne pris pas connaissance, mon esprit était trop loin pour ça aussi, il me prit en photo pour enfin, glisser sur le bureau le dernier formulaire officiel, celui de début de « jeu ». Je pris le stylo et approchais progressivement ma main jusqu’au formulaire, je sentais mon cœur palpiter j’eus des sueurs froides et mes mains tremblaient. J’étais scruté par l’homme en costard qui souriait de plus belle en plus belle puis ma main se rapprochait, puis, comme un abandon je cessais de réfléchir et déposais ma signature en bas du long papier. Il me donna une petite caméra embarquée que je devais garder pendant ces 24h. « Bien, me dit-il calmement, vous avez 2h pour vous éclipser, passé ce délai je posterai une photo de vous partout, médias, réseaux sociaux et dans les rues, soyez sûr que tout le monde saura qui vous êtes monsieur Isaac, bonne chance. » Le pacte avec le diable avait été fait, l’homme appuya sur un bouton sous son bureau et les aiguilles d’un grand compteur accroché au mur commençaient à tourner. Je sortais en vitesse de la pièce, repris l’ascenseur et avant que les portes ne s’ouvrent je mis ma capuche afin de cacher mon visage. Je retournais dans ma voiture, et fila à vive allure vers la sortie de la ville. Malheureusement pour moi, les routes étaient pleines et je fus contrains de quitter mon auto pour ne pas perdre de temps. Je pris soin de m’équiper de mon ceinturon muni d’un revolver que j’avais masqué sous ma veste et partis à pied. J’avais froid, et mes yeux balayaient les moindres recoins de chaque ruelle. J’avançais vite, à grandes enjambées, mon cœur s’emballait et la neige commençait à tomber une nouvelle fois. Cela faisait maintenant bien plus d’une heure que je marchais, le froid me pénétrait et la peur m’envahissait un peu plus à chaque pas. Soudain, une grande sirène retentit dans toute la ville tel un signal. Le calme régna un court instant puis, les gens se précipitèrent vers les vitrines de magasin de télévision ou encore sur leur portable. Mon identité fut bramée dans tous les hauts parleurs de la ville, c’était le début de l’enfer. Dans la peur la plus absolue je décidais de couper par l’ancienne banlieue abandonnée. Je me précipitais, quoique discrètement au pied d’un mur que j’escaladais difficilement à cause de mes mains engourdies par le froid. Je glissais maladroitement sur l’autre coté de la façade et retombais lourdement sur mes pieds. Une forte douleur m’envahit au genou. Je me redressais et me précipitais dans la ruelle dépeuplée. Enfin, j’aboutissais à une intersection assez dégagée mais étroite. La neige tombait de plus en plus rudement. J’aperçus un groupe de trois personnes assises sur le trottoir qui se réchauffaient auprès d’un bidon dont l’intérieur était en feu. Je pris mon souffle et marchais en leur direction. Je les dépassais puis, l’un d’eux me siffla. Je continuais mon chemin en marchant de plus en plus vite. Ils se levèrent également et ont commencé à me suivre. Ils m’interpellaient, de plus en plus fort jusqu’à que l’un d’eux ne se dresse devant moi. Je gardais la tête baissée pour ne pas que l’on puisse me reconnaître sous mon capuchon. « Qu’est-ce qui se cache derrière cette capuche, répliqua le premier, montre nous ta tête l’ami ». Ils sortirent tous un couteau de leur poche et commencèrent à me menacer. Je saisis mon revolver tellement brusquement de mon ceinturon qu’ils n’avaient même pas eu le temps de bouger. « Putain, dit l’un, on a trouvé le gars qui vaut 100 000€ les gars », « Tu ne crois quand même pas qu’un simple flingue va nous faire peur l’ami ? On a rien à bouffer ici, que des rats, on a nul part où aller, notre vie c’est la misère, cria un autre », « L’état a abandonné notre ville, la laissant en ruine et nous avec, mais la, il nous offre la possibilité de changer de vie, répliqua le dernier, on a plus rien à perdre. » Je n’eus même pas le temps de répondre que l’un d’eux courut vers moi. Le coup partit tout seul et le son résonna dans toute la ville. L’homme tomba, raide mort et vint rougir la neige. Les deux autres saisirent leur chance, et, dans la confusion la plus totale une lame vint trancher mon torse faisant ainsi gicler au sol des étincelles rouges. Je tirais une seconde fois, dans l’épaule de celui qui m’avait atteint, l’amenant au sol, le mettant hors d’état de nuire. Le dernier réussi à me planter son fer dans le bras ce qui me fit lâcher mon arme puis, il l’a retira brutalement de ma plaie. Alors, il ramassa mon pistolet, et me pointa lentement avec. Il commençait à rire, un rire nerveux, psychosomatique, il se tordait le cou et remerciait le bon dieu de l’avoir aidé. Retentit alors dans la ruelle un coup de fusil étourdissant. La balle vint se loger directement dans le dos du pirate. Il fut projeté en avant et tomba face contre terre à mes pieds. Dans l’action je fis volte face et repris mon chemin en prenant mes jambes à mon cou. Une balle fusa sur ma droite, puis une autre sur ma gauche qui elle, vint éclater une cloison un peu plus en face de moi. J’arrivais à une intersection et pris derechef la direction gauche à grande enjambées. J’aperçus la, une femme assez vulgaire adossée contre sa voiture sans même réfléchir je m’emparais des clés dans sa main la poussais et entrais dans la voiture. Je démarrais quand soudain une balle brisa le pare brise arrière et projeta ainsi des éclats de verres à l’avant de la voiture. Je partis rapidement et vins couper une ruelle pour finalement retomber sur la route principale où, j’aperçus la sortie de la ville. Je roulais à vive allure et zigzaguais parmi les nombreuses voitures. Enfin ! Je sortais de la ville et pus reprendre mon souffle, aussi court fut ce moment. Soudainement, la tête de la banquette passagère explosa littéralement et répandit une mousse malodorante partout dans l’habitacle. Pris de panique, je tournais le volant brusquement et pris un petit chemin qui montait dans les hauteurs. Des rafales de balles venaient ricocher sur la voiture, puis l’une d’elles vint perforer un pneu, je perdis le contrôle de la voiture et vins percuter violemment un arbre sur le bord du chemin. Ce moment-là est assez flou dans mon esprit, je me souviens que ma vue était brouillée, que du sang sortait de mes oreilles et mon nez était venu se fracasser contre le volant. Je sortais lentement du véhicule, ma tête vacillait, la douleur me pénétrait dans chaque parcelle de mon corps jusqu’à chacune de mes extrémités. Je pris la fuite dans le petit bois dénué de verdure tout en boitant. La, je vis une vieille bâtisse en ruine, une chapelle abandonnée depuis bien longtemps. Je pénétrais dedans, et vis que le sol était recouvert de bout de verre, les murs étaient tagués, les fenêtres brisées. Au milieu de la pièce ce trouvait un imposant escalier en colimaçon fait de bois. Je m’agrippais férocement à la rampe et commençais à monter difficilement. La douleur était insoutenable, à chaque pas que je faisais, un épais filet de sang venait se déposer sur le sol. Je gémissais, titubais, mes pas étaient hésitants et lourds. Aussi, j’arrivais enfin à l’étage où de grandes bibliothèques étaient exposées. Je m’approchais alors lentement de l’une d’entre elle, et, pris de désir je voulus attraper un gros livre qui se trouvait sur une étagère. Vous connaissez la suite…
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