La décolonisation de l’Asie, phénomènes précoce mais difficile
Documents Gratuits : La décolonisation de l’Asie, phénomènes précoce mais difficile. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresre. Les métropoles ont été affaiblies et la gestion de ces espaces lointains « à 12 000km de la métropole » (doc3), s’est révélée coûteuse malgré le prestige constitué par la possession de colonies. De plus, culture et sentiment d’appartenance à des civilisations souveraines ont conduit à une prise de conscience précoce d’une insupportable colonisation. C’est ainsi que dès la fin des années 40 pour le Royaume-Uni et les Pays-Bas et dans la 1ère moitié des années 50 pour la France, les colonies asiatiques du Sud ont accédé à leur indépendance. C’est-à-dire quelques années avant l’Afrique, qui ne s’engagera dans le processus qu’à la fin des années 50 voire au début de la décennie suivante. Cette précocité fait de l’Asie un véritable précurseur dans le processus d’émancipation, comme d’ailleurs dans celui de la prise de conscience des nouvelles possibilités et du nouveau rôle à jouer dans le monde des années 50, notamment à travers la conférence de Bandung en avril 1955, à l’initiative des asiatiques Sukarno et Nehru en particulier.
( L’attitude des deux métropoles est caractéristique d’une vision différente du processus de colonisation et de son achèvement. Le Royaume-Uni prend assez vite conscience des lacunes de la gestion de ces espaces et c’est donc progressivement que les gouvernements britanniques, relativement à l’écoute de mouvements nationalistes anciens comme le Parti du Congrès (1886), s’engagent dans l’idée qu’un transfert de pouvoir (un « self government » est mis en place par le Government of India Act de 1935) ne serait peut-être pas une catastrophe (doc2), d’autant plus que les affrontements interethniques et religieux entre hindous et musulmans s’aggravent . La fin de la guerre renforce les revendications des Indiens, appuyées par la diffusion de valeurs telles que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et stimulées notamment par la motion « Qut India » de Gandhi en 1942. Ainsi, le Premier ministre anglais Attlee, le Parlement et le Peuple ont estimé « qu’il appartenait au peuple indien lui-même de choisir son futur statut et sa constitution » (doc2). Ainsi ils chargent lord Mountbatten promu vice-roi des Indes, d’acheminer le pays vers l’indépendance, ce qui est fait le 15 août 1947. Les Britanniques se font donc les promoteurs de la démocratie en Inde, rassurés il est vrai par le fait que depuis 1931, la création du Commonwealth, maintient une certaine cohésion dans cet ensemble colonial et pérennise une certaine souveraineté britannique.
En revanche, la France est beaucoup moins pragmatique puisque c’est devant le refus réel de reconnaître un Vietnam indépendant, malgré des tergiversations et des négociations non dépourvues d’arrière-pensées, que la guerre est initiée contre la guérilla vietminh. La France n’est pas prête à lâcher une partie de son empire colonial fût-elle aussi lointaine. P. Mendès France reconnaît d’ailleurs la dramatique erreur de la France (doc3) qui n’a pas engagé de véritables pourparlers tant que la situation n’était encore pas trop à son désavantage, alors que la conduite adoptée se traduit par des accords de Genève peu glorieux pour la France qui doit quitter l’Indochine et négocier la situation de milliers de prionniers. Il n’aurait pas été question pour lui d’un « renoncement » mais de la mise en place d’une autre relation avec l’ancienne colonie, à l’image de ce que la France de de Gaulle tentera avec l’Afrique et l’Union française.
On le voit, deux attitudes, deux méthodes pour ces deux métropoles, avec des processus de décolonisation au final très différents.
( La guerre d’Indochine s’est déroulée dans un contexte troublé dès le début. En effet, alors que Hô Chi Minh proclame l’indépendance début septembre 1945, la France de de Gaulle souhaite ne pas perdre cette région. C’est pourquoi les négociations aboutissent à une reconnaissance de la République du Vietnam mais dans le cadre de l’Union française. Ces ont les accords Ho Chi Minh – Sainteny. Les trois kys du Tonkin, de l’Annam et de Cochinchine devront se déterminer par référendum à propos de leur intégration. Or, cette consultation n’aura jamais lieu notamment à cause du difficile maintien des accords prévus et surtout à cause du renforcement du protectorat français en Cochinchine par Thierry d’Argenlieu. Ce dernier, qui refuse la politique d’abandon du gouvernement, prétexte des incidents nationalistes et fait bombarder le port de Haïphong le 23 novembre 1946, ce à quoi le Viêt-minh répond en attaquant Hanoï le mois d’après. La France entre ainsi dans une guerre très difficile, loin de chez elle (doc3). Les armées françaises, constituées de soldats de métier, malgré leur équipement moderne, renforcées par les Etats-Unis, auront du mal à se sortir de la guérilla que le Viêt-minh, rapidement aidé par la Chine et l’URSS, leur impose, dans un milieu éprouvant. La résistance du Viêt-minh est d’ailleurs efficace puisque les Français se font prendre au piège par les troupes du général Giap dans la cuvette de Diên Biên Phu le 7 mai 1954, sensée être imprenable.
La portée de cette défaite est lourde au niveau national puisque la population, qui accepte de moins en moins les efforts à consentir pour cette guerre impopulaire fait pression sur le gouvernement (doc3) pour qu’il trouve une solution.
Le contexte difficile, la durée de ce conflit, son impopularité en métropole, le nombre de victimes et la résistance du Viêt-minh contribuent ainsi à en faire une « sale guerre ».
( L’Inde et l’Indochine ne connaissent pas le même processus de décolonisation, nous l’avons vu. Or, ces deux pays sont marqués après leur indépendance par des troubles puissants facteurs de déstabilisation. L’Inde par exemple connaît des affrontements ethniques dans le cade de la création du Pakistan. En effet, le plan de partition demandé par la Ligue musulmane d’Ali Jinnah afin de ne pas être « noyé » dans une Inde majoritairement hindou, prévoit la création d’une Union indienne laïquze mais à majorité hindoue et d’un Pakistan majoritairement musulman. Non seulement les déplacements de populations sont importants dans les deux sens, notamment par les musulmans d’Inde qui veulent se rendre au Pakistan (oriental ou occidental distants de + de 1000km) ou par les hindous qui gagnent l’Union indienne. On compte 12 millions de déplacés. Le tout se déroule dans un climat d’affrontement entre musulmans et hindous qui se chiffre par au moins deux million de morts dans tout le pays (doc4) et qui provoque l’assassinat du leader indépendantiste pacifiste Gandhi le 34 janvier 1948. En plus, dans ces pays nouvellement créés, les revendications territoriales vont rapidement prendre une ampleur problématique notamment à propos du Cachemire, tiraillée entre l’Inde, le Pakistan et la Chine. De même, l’indépendance de la Birmanie en janvier 1948 se fait après une guerre source de violences internes. Cette région est encore aujourd’hui un des points chauds de la région, entre des pays devenus puissances nucléaires.
Pour la France, la question des troubles postcoloniaux est au moins aussi forte puisque son refus de négocier franchement avec le Viêt-minh a provoqué une guerre que la France a eu beaucoup de mal à gérer, qui se termine par la tragédie de Dien Bien Phu et la conférence de Genève qui divise le Vietnam en 2 le long du 17ème parallèle. Au nord un régime communiste se et en place tandis que le sud du nationalisme Diêm s’organise sous la protection des Etats-Unis. On parle du « rideau de bambou ». Cet événement a des conséquences importantes puisque non seulement le gouvernement français de l’époque est fortement déstabilisé mais encore au niveau international puisqu’il s’agit ici de la première défaite de Blancs contre des Jaunes, considérés comme inférieurs. La France est humiliée par la défaite mais surtout par la capture de plusieurs milliers de prisonniers
...