Le Roi Et La Féodalité (Dissertation)
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L'intérêt du sujet est d'étudier les variations de l'autorité royale durant la période marquée par la féodalité et les liens féodo-vassaliques.
La question est donc savoir comment la royauté s'est affaiblie et par quels moyens elle a retrouvé son plein pouvoir, sa pleine autorité.
Dans ce sujet, nous découperons la période en deux grandes parties. Du IXème au XIIème siècle, nous étudierons la faiblesse du pouvoir royal dans le système féodal de l'époque (I). Puis dans une seconde partie nous verrons le déclin de la féodalité et le renouveau de la puissance royale à partir du XIIème siècle.
I. La faiblesse du pouvoir royal dans le système féodal du IXème au XIIème siècle
La faiblesse du pouvoir royal est dû à deux grandes étapes. D'une part, le morcellement territorial et la place du roi au sein de cette nouvelle organisation.
A. Le morcellement du territoire
Le morcellement territorial se traduit par la multiplication des seigneuries avec l'apparition de princes territoriaux et une autonomisation des seigneuries permise par l'usurpation des droits régaliens par les seigneurs qui exercent désormais les mêmes droits que le roi.
1. La multiplication des seigneuries
Le royaume va progressivement se fragmenter, se partager en une multitudes de seigneuries entre la fin du IXème siècle et la fin du XIème siècle. La première phase d'éclatement s'est directement exercée au dépend du pouvoir royal. Dès la fin du IXème et au début du Xème siècle, on constate que les Ducs et les Comtes qui étaient autrefois agents royaux, se sont transformés en seigneurs. Ils se sont appropriés les charges publiques, les ont rendu héréditaires et ils exercent désormais en leur nom les pouvoirs de puissance publique qu'ils tenaient autrefois du roi. C'est ainsi que vont se créer des principautés territoriales autonomes comme, dans le Nord, où l'on trouve le Comté de Flandre (regroupe 5 ou 6 comté), le duché de Bourgogne (douzaine d'anciens comtés), le duché de Normandie. Au Sud, nous avons le duché d'Aquitaine, de la Loire à la Garonne, le duché de Gascogne et le comté de Toulouse. Nous constatons que ces principautés territoriales forment de véritables Etats qui sont gouvernés souveraineté par des princes héréditaires. Elles tirent leur force de leur caractère ethnique. Le succés de ces principautés territoriales vient surtout qu'elles correspondent par leur dimensions, aux possibilités réelles d'exercice de l'autorité publique au tournant de l'an mil. Et pourtant, elles vont s'avérer fragiles et vont être victimes de dissociation. La deuxième phase se déroule au cours du Xème siècle, on assiste à l'émancipation de beaucoup de comtes et de vicomtes. Et le phénomène est surtout sensible dans les régions comprises entre la Flandre au Nord et l'Aquitaine au Sud et la Normandie et la bourgogne, que l'on appellera la France Mineure. Beaucoup de comtés vont s'ériger en entités politiques autonomes. Le Maine et l'Anjou, les comtés de Neverre, d'Auxerre. C'est au Xème siècle que la plupart des comtés trouvent leur origine. La troisième phase se déroule au XIème siècle. Le comté avait résisté au démembrement mais il finit par se disloquer à son tour, les vicomtes, se rendent à leur tour indépendant et cette ultime cascade d'émancipation donne naissance à ce que l'on appelle les seigneuries châtelaines ou (châtellenies). Il n'est gère possible de descendre plus bas et cette chetellenie va devenir la cellule de base, va devenir le cadre d'un nouvel ordre politique dans lequel l'autorité politique est tombé au plus bas et c'est dans ce cadre que l'essentiel des rapports sociaux se concentrent à cette époque.
2. L'usurpation des droits régaliens
Les pouvoirs publics sont devenus la propriété des seigneurs. Cette dispersion du droit de commander, du droit de rendre la justice, du droit de lever l’impôt, on la retrouve non seulement en surface mais aussi en profondeur. En effet, en surface, au XIème siècle le royaume est divisé en seigneuries de toutes les dimensions. Certaines englobent une province entière, les autres quelques terres, ou même parfois une simple rue. Les frontières entre ses seigneuries sont souvent très floues, elles présentent des enclaves. En profondeur, le seigneur peut concéder la puissance publique en totalité ou en partie à qui bon lui semble. D’où, sur une même terre plusieurs individus peuvent exercer des droits fractionnés. L’un percevra telle redevance et l’autre telle autre redevance. Ou encore sur un même territoire un seigneur conserve la haute justice et il concède à son vassal la basse justice.
Les seigneuries sont donc en quasi-autonomie par rapport au pouvoir royal. Le roi, lui, est devenu un simple seigneur dispensant donc d'une terre et des mêmes droits que les princes territoriaux.
B. Le roi comme simple seigneur
Face aux grands le roi est faible. En effet, le roi n’exerce pas partout la même autorité. Il faut distinguer le domaine royal et le royaume. En effet, le roi n’exerce d’autorité réelle que sur son domaine c'est-à-dire sur la partie du royaume qui lui est directement soumise sans l’interposition d’un grand seigneur entre lui et ses sujets. Le royaume est réparti entre des seigneuries quasiment indépendantes dirigées par des chef qui sont souvent plus puissant que le roi.
1. Le domaine et la géographie de la puissance royale
Sur son domaine, le roi a conservé un pouvoir à peu près intact, et c'est un pouvoir qu'il exerce à la manière d'un seigneur. Le roi est lui même un seigneur et on doit considérer le domaine royal comme une seigneurie mais une seigneurie que le roi tient d'aucun seigneur. Ce domaine royal est minuscule, il comprend les derniers restes du patrimoine carolingien autour de la ville de Laon et s'y ajoute les possessions personnelles des Robertiens qui sont situées entre la Seine et la Loire, plus précisement de la région de Senlis à celle d'Orleans. Mais cet ensemble de seigneuries ne forme pas un territoire d'un seul tenant car il y a des seigneuries indépendantes qui y sont enclavées comme celle de Montmorency, le domaine de Monfort-l'Amaury. Si le roi domine pendant longtemps dans cette région, il aura des difficultés pour se faire obéir. Ce n'est qu'à partir de Louis VI que l'ordre royal sera définitivement établie.Le domaine va donc devenir le noyau de la puissance des Capétiens grâce auquel ils vont étendre leur autorité à l'ensemble du royaume. Au delà de l'Ile de France, l'autorité royale est presque inexistante. Jean François Lemarignier, historien, a chercher à voir dans quelle région s'établissait l'autorité royale, son influence. Il a eu l'idée d'étudier la chronologie En 987, il y a déjà 3 régions, l'Aquitaine, la Bretagne et qui échappe à l'action royale car on y trouve aucune charte royale. Avec Hugues Capet, la situation se détériore, l'influence royale disparait dans toutes les régions méridionales. Sous Henry 1 (1031-1060) c'est au tour de la Normandie, Tourraine et la Bourgogne échappent maintenant à l'action monarchique. Et enfin sous Philippe 1 (1060 1108), l'influence royale se limite au domaine. Il y a un rétrecissement constant du champs d'action des Capétiens qui montre clairement la faiblesse de la royauté et ce rétrecissement est également frappant lorsqu'on examine les rapports entre le Roi et les féodaux.
2. Les rapports en le roi et les princes territoriaux
En Ile-de-France, le domaine royal, le roi recrute ses vassaux très bas dans l'échelle sociale, jusqu'au niveau des tous petits seigneurs. le roi exerce dans cette région une autorité réelle. Dans la France mineure situé autour de l'Ile-de-France, on constate que la vassalité royale pénétre plus difficilement. Le plus souvent, le recrutement des vassaux s'arrête assez haut dans l'échelle sociale. au niveau des comtes. Et ces comtes ont eux mêmes une clientèle vassalique qui leur est propre. Et donc l'emprise royale est beaucoup moins forte. Le roi ne reçoit pas toujours de ses vassaux (Comtes) l'aide et le conseil qui lui sont dû en tant que seigneur. Cependant, il y a là, une situation juridique favorable, renforcée par le voisinage dont la royauté saura tirer avantage. La situation est très différente dans le reste du Royaume. Jusqu'au 12ème siècle, la réponse est négative, les princes territoriaux ne sont en général pas les vassaux du Roi. Entre 888 et 987, pendant l'époque où les Carolingiens et les Robertiens alternent au pouvoir (avec l'élection), les Grands succombent au vertige de l'indépendance. C'est l'époque où les princes territoriaux rendent leur fonction héréditaire alors que la royauté elle est redevenue élective. On constate que les Grands du Nord ne prettent hommage au Roi que tardivement à l'occasion d'alliance et non plus devant le sacre. Les princes du Midi ignorent complètement le Roi. Dans l'anarchie du royaume au Xème siècle,
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