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Collioure est une ville composée d’un petit port catalan, de rues étroites aux maisons serrées, de toits de tuiles rouges, d’une vie locale haute en couleurs, rythmée par la cadence régulière des barques de pêche et le balancement des voiles sur la mer. Et autour, la nature, le vert des vignes qui tapisse les flancs des coteaux, les pins, les oliviers et les genêts. Matisse y peint "à son aise" ce tableau, en effet il a loué sur le quai une chambre avec vue sur la mer.

Dans ce tableau les couleurs ont un rôle particulier, elles traduisent les sentiments et les émotions que suscitent la matière et non la réalité du paysage, Matisse efface donc les contraintes de la couleur réelle. Ainsi, on peut observer au premier et au dernier plan des champs de vignes et des montagnes peints de couleurs atypiques (rose, gris, orangé). On remarque de la même façon, au centre du tableau, un clocher d’une couleur rougeoyante. Au deuxième plan nous pouvons distinctement remarquer deux maisons grâce aux détails des fenêtres et des tuiles de couleur différentes. Tandis que les maisons en arrière-plan sont moins détaillées et plus abstraites, on retrouve ici le travail de Matisse sur l’abstraction et la simplicité. On retrouve dans ce tableau un mode personnel d’expression et la violence des couleurs du courant du fauvisme. De ce fait le peintre donne la possibilité au public de laisser libre cours à son imagination : les formes abstraites (le champ du premier plan) et les couleurs originales donnent cette impression. Matisse cherche à faire ressentir au public, à travers ses couleurs vives et/ou violentes, ce qu’il a éprouvé lors de la découverte du paysage (choc de la découverte).

En avant denier plan, on peut constater que Matisse a désiré laisser à la mer sa couleur naturelle. Ainsi seul le bleu de la mer et la couleur des maisons semblent être en accord avec la réalité du paysage.

Par ailleurs, on peut aisément remarquer les traits de pinceau ainsi plus on s’éloigne du tableau mieux on visualise le paysage. On peut donc penser encore une fois que cette technique participe au courant artistique du fauvisme à savoir l’abstraction et la simplicité ; et cette simplification par la technique et la couleur participe à la multiplicité des tons.

Enfin on remarque que le problème de la profondeur de l’illusion de l’espace est résolu par la puissance et le choix des couleurs vives : ainsi la couleur organise la discipline cette dernière est au centre du travail du peintre. Le fauvisme met davantage en valeur les techniques que l’esthétique. Ce tableau de Matisse illustre bien les envies et les attentes des artistes issus du courant du fauvisme.

Le séchage des voiles de Derain est de ce point de vue dans la même optique que le Paysage de Collioure de Matisse : on retrouve ainsi la même technique et la même façon de peindre. Par ailleurs le tableau de Derain a été peint dans la même ville et dans la même année que Paysage de Collioure. (cf. annexes)

2. Comparaison de deux peintures : Picasso et Matisse.

Paysage méditerranéen est une œuvre de Picasso peinte en 1952 représentant une villa au bord de l’eau. On remarque tout d’abord que les deux peintres ont choisis le même thème, à savoir un paysage méditerranéen, mais qu’il ne le traite pas de la même manière. Ainsi Matisse représente un vieux village de campagne avec son clocher et ses maisonnettes : il choisit donc un décor champêtre. Tandis que Picasso se concentre sur une grande villa et favorise la richesse et la modernité. Ensuite nous pouvons remarquer que Picasso favorise les couleurs chaude, (rouge, jaune, tons orangés) ce qui donne un certain dynamisme à la toile, là où Matisse privilégiait les couleurs pastels ce qui donnait à son tableau un aspect calme, doux voire apaisant. Or, le tableau de Picasso semble plus agressif. Par ailleurs, on constate que cette agressivité est renforcée par l’utilisation des formes géométriques dans le tableau de Picasso. Ainsi on peut voir de nombreux traits qui marquent la précision du décor, ainsi que plusieurs triangles de tous types, (sur le toit, les escaliers et les parterres de fleurs au premier plan). On peut ensuite s’intéresser au jeu des reliefs et des profondeurs, Picasso joue beaucoup sur les ombres et les couleurs froides (le bleu, le noir et le vert), ainsi tout comme Matisse, Picasso joue sur les différents tons de couleurs pour mettre en avant les reliefs. Cependant nous observons la présence de la couleur noir pour figurer certaines ombres et par conséquent des reliefs, procédés non utilisé dans le tableau de Matisse. On observe également chez Picasso un désir de vouloir contrôler la nature ainsi là où les