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Otto Dix, La Guerre, Histoire Des Arts

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s peintres expressionnistes. La vision des peintres expressionnistes est souvent pessimiste et retranscrit les angoisses liées à leur époque.

L’ « expressionnisme » est un courant artistique caractérisé par une vision émotionnelle du monde. Ce courant donne une consistance à la représentation dans l’intensité de l’expression. Otto Dix exprime ses sentiments de révolte face à la guerre et aux souffrances des hommes, en s’appuyant sur la réalité mais aussi en la caricaturant.

Contexte historique

Après la première guerre mondiale, de 1918 à 1929, c’est une période de reconstruction, de prospérité. Mais cette période va être brisée par un krach boursier à New York dû essentiellement à la surproduction. Cette crise économique qui va suivre ce krach va devenir une crise mondiale, provoquant une baisse des prix, une réduction de la production industrielle et du chômage de masse. Cette crise va être un support pour les artistes qui vont rappeler au travers de leurs œuvres la misère, la mort et aussi la guerre qui semblait être oubliée.

Otto Dix réalisa sa toile « la guerre » durant cette période de crise, entre 1929 et 1932, juste avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

Présentation de l’œuvre

Tout d’abord, le titre de cette œuvre est déjà utilisée par Otto Dix et donc cette œuvre qui est réalisée après peut être entendu comme étant « un résumé » de l’ensemble de ses dessins et croquis réalisés sur le champ de bataille.

Description de l’œuvre

«La guerre » est composé d’un triptyque, c'est-à-dire un tableau en trois partie et d’une prédelle, le socle du tableau. Cette œuvre rappelle la forme des retables. Dans une église, un retable est un tableau placé sur un autel et sur lequel sont représentés les épisodes de la vie du christ et des saints de la Renaissance.

Construction de l’œuvre

Cette œuvre est une huile sur bois : la technique de l’huile sur bois est une technique qui remonte à la Renaissance. A l’époque de la création de l’œuvre, la plupart des peintures sont des huiles sur toile. On peut donc penser que Otto Dix veut s’inscrire dans les retables du 15ème siècle.

Les dimensions de l’œuvre sont imposantes les panneaux latéraux mesure 102 sur 204cm, le panneau central est un carré de 204cm de côté et la prédelle mesure 204cm sur 60. Les personnages sont donc représentés à taille réelle ce qui intensifie la force de l’œuvre.

Ce triptyque d’Otto Dix met en scène une journée sur le champ de bataille : tout d’abord la marche des soldats dans les brouillards de l’aube ; suivi du paroxysme des combats du jour ; puis du crépuscule avec ses blessés et le calme ; et enfin la nuit dans les tranchées.

Cette effet est accentué par les jeux de lumière : dans le premier tableau, c’est la lumière du matin, noyée dans les brumes donnant une sensation d’inconnu vers lequel vont les soldats ; dans le panneau central, c’est la lumière du jour en partie cachée par les nuages noirs, c’est peut être la fin de journée ; et dans le panneau de droite, c’est une lumière froide et crue montrant un rescapé à la recherche de blessés.

Analyse détaillée de cette œuvre

Pour interpréter ce tableau, on a choisi d’en faire une lecture comme une bande dessinée puisqu’il s’agit d’une lecture que l’on pratique de temps en temps.

Ce que l’on voit, ce qui est représenté sur les différents panneaux montre différents plans, cadrage et angle de vue utilisés dans la bande dessiné.

Nous allons donc dans un premier temps étudié les tableaux à travers ces différentes techniques et dans un second temps, on évoquera les ellipses temporelles et spatiales créés par l’espace entre les tableaux.

Le premier tableau décrit des soldats en arme portant leur sac sur le dos. Ils tournent le dos au spectateur, marchant dans la brume et formant ainsi une armée humaine sans visage, sans identité, une masse aveugle avançant d’un même pas vers le front. Ce tableau a donc une valeur narrative, il raconte la marche d’une troupe de soldats. En utilisant comme cadrage, le plan moyen , le peintre isole ceux qui sont directement concernés par l’action. De même, en utilisant comme angle de vue de niveau, on est mis au même niveau que les personnages du tableau, on pourrait donc s’identifier à ces soldats. De part ce plan moyen, le spectateur plante le déroulement de la scène.

Le deuxième tableau décrit une scène de carnage, un moment d’après affrontement. Il s’agit d’un plan général qui plante le décor, il a une valeur descriptive. Sur ce tableau, on observe en arrière plan des maisons écroulées ou brûlées où aucune trace de présence humaine ne subsiste. Ceci évoque les ravages causés par les bombardements. Sur cet arrière plan se greffe un squelette « embroché » sur un arbre calciné ou un résidu d’architecture. Il pointe du doigt les ruines de cet arrière plan, laissant sous entendre au spectateur que ce champ de ruine est aussi un champ de cadavres. A l’inverse au premier plan, c’est la tranchée dans toute son horreur et son inhumanité qui est évoquée. On voit les cadavres empilés, des corps déchiquetés et éventrés. Les jambes du cadavre surplombant les autres sont troués de balles ou alors criblées de pustules déplorant ainsi les conditions déplorables de la vie dans les tranchées. Ces conditions sont aussi mises en avant par l’utilisation de couleurs marrons, noires comme le brun de la terre des tranchées, relatant ainsi l’environnement quotidien et unique horizon des soldats de la première guerre mondiale. Le rouge est aussi utilisé pour représenter le sang mais aussi symbole de la violence et parfois la mort. Ces couleurs donnent une sensation désagréable, insupportable d’oppression. Derrière cette tranchée dévastée, on aperçoit, caché sous sa cape et derrière son masque à gaz, un survivant. Il donne l’impression d’être un observateur de cette scène de carnage. Cet observateur est certainement un allemand car il porte un masque à gaz et que les premières utilisations des gaz (notamment le gaz moutarde) ont été faites par les allemands. Le peintre se représente peut être, montrant ainsi au spectateur sa non adhésion à la guerre et dénonce les horreurs provoquées. De même, par ce tableau, il semble rendre hommage à tous ceux qui sont morts lors des combats et que lui a survécu.

Le troisième tableau a pour angle de vue une contre plongée traduisant la supériorité d’un des deux protagonistes. Cet angle de vue est accentué par le cadrage qui est à nouveau un plan moyen montrant ainsi le personnage directement concerné par l’action. En effet, on distingue un autoportrait d’Otto Dix comme sauveur, transportant dans ses bras un blessé sorti de l’amas de cadavre. Cet scène fait suite à la précédente, l’observateur est devenu sauveur. La position donné au sauveur, à l’oblique, donne une impression de mouvement et d’effort. De plus, ce personnage, dénote par rapport aux restes, il ne porte pas tout l’attirail du soldat en guerre et c’est le seul à faire face au spectateur. il ne semble pas avoir peur d’une attaque ennemie et ne semble pas non plus vouloir se défendre. Ce troisième tableau est le seul à présenter une part d’espoir et de vie. Les couleurs participent aussi à cet espoir. En effet, le sauveur est la source de lumière, il éclaire le reste du tableau et est opposé au rouge de l’arrière plan dénonçant l’horreur.

Enfin la prédelle peut être la suite des trois autres tableaux dans une lecture de bande dessinée. Après cette journée de guerre, les soldats retournent dans leur tranchée l’espace d’une nuit avant de retourner au combat. Il s’agit d’un gros plan sur des personnes qui dorment, protégées par une toile au dessus d’eux. Les couleurs sont sombres du fait de la nuit

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