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Selon mauriac le rôle du romanicer soit d'etre le dieu de ses personnages

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ge (Rastignac/Balzac) rappelle la création de l’homme par Dieu. Non seulement le romancier donne vie à son personnage mais encore il connait tout du personnage, il connait leurs pensées, leurs sentiments, leur passé, leur avenir et il est capable de dire ce qui se passe dans plusieurs endroits à la fois. même ce que celui-ci ne sait pas. Certains romanciers exposent leur « pouvoir absolue » comme Mauriac dans « Thérèse … » émet son avis supérieur sur ce qui se passe, « Thérèse s’interrompit alors au milieu d’une phrase (car sa bonne foi était entière). », il donne ici une précision sur la raison de l’acte de Thérèse « car sa bonne foi tait entière » ce qui montre que l’auteur connait son personnage intérieurement sans pour autant que Thérèse elle-même sache vraiment pourquoi elle s’interrompit. Dans l’incipit de Modeste Mignon, Balzac décrit la situation dans chaque détail en passant d’une description simple de ce qu’il voit : « Vers le milieu du mois d’octobre 1829, monsieur Simon Babylas Latournelle, un notaire, montait du Havre à Ingouville, bras dessus bras dessous avec son fils, et accompagné de sa femme, près de laquelle allait, comme un page, le premier clerc de l’Étude, un petit bossu nommé Jean Butscha.. » à un discours plus interne : » Quand ces quatre personnages, dont deux au moins faisaient ce chemin tous les soirs, arrivèrent au coude de la route qui tourne sur elle-même comme celles que les Italiens appellent des corniches, le notaire examina si personne ne pouvait l’écouter du haut d’une terrasse, en arrière ou en avant d’eux, et il prit le médium de sa voix par excès de précaution. » .De plus le romancier guide ses personnages, fait avancer l’intrigue et la conduit à terme. En effet, le romancier se doit de faire avancer l’histoire, il contrôle les faits et gestes de ses personnages et les conduit à un destin dont les personnages ne peuvent se défaire. Dans « L’étranger » Camus donne au personnage de Meursault une conscience mûre de la vie, du langage, des convictions sociales, mais celui-ci est englué dans son quotidien, il subit les évènements sans jamais se révolter. Mais aussi dans « La Curée »de Emile zola ,qui croit en un déterminisme génétique, le personnage de Maxime Saccard est « condamné » par l’hérédité ( par le choix du romancier ) à agir comme son père. Ici l’auteur conduit son personnage à un destin fatal qu’il ne peut éviter, comme si le romancier était Dieu qui conduisait ses créatures sur le chemin du salut.

Les romanciers sont donc des créateurs au sens plein du terme : ils donnent naissance à des êtres de fictions, leur donne un nom, un corps, la parole. Ils sont les maîtres de leur destin, les juges de leurs gestes et conduisent à terme leur histoire. On peut donc affirmer que le romancier est comparable à un Dieu pour ses personnages.

Pendant que Mauriac dit du romancier qu’il «est de tous les hommes celui qui ressemble le plus à Dieu de ses personnages », Tchekhov comme de nombreux écrivains affirme que « l’artiste devrait être non pas le juge de ses personnages et de leurs dires mais seulement un témoin impartial »

II- Si le romancier était le seul Dieu de ses personnages , il leur priverait de leur liberté ainsi que de celle du lecteur, il ne possède pas à lui seul le pouvoir de création de ses personnages.

Certes le romancier créer les personnages en leur donnant un nom, un portrait, un statut social, mais il n’est pas le seul à donner vie à ses personnages qui possèdent un caractère: "un visage qui le reflète, un passé qui a modelé celui-ci et celui-là. Son caractère dicte ses actions, le fait réagir de façon déterminée à chaque événement".. En effet, tous ses éléments permettent au lecteur de le juger, de l'aimer, de le haïr. "C'est grâce à ce caractère qu'il léguera un jour son nom à un type humain, qui attendait, dirait-on, la consécration de ce baptême" (Flaubert qui donnera un nom au "bovarysme"). Le lecteur en fait sa propre opinion suivant ses émotions, son vécu. Cette vérité est ce que Kundera declare etre la « sagesse du roman » que l’on retrouve dans « Don Quichotte » -> l’œuvre se détache de son auteur et aura autant d’interprétations que de lecteurs. Le lecteur participe également à la naissance des personnages, le romancier n’est pas leur seul créateur.

Cette interprétation du lecteur va lui permettre d’explorer le personnage dans son intégralité, donc de donner plus de vie à l’intrigue, plus de suspense et de lui permettre d’adhérer plus facilement à l’histoire en s’identifiant au personnage grâce à un point de vue plus interne. Le romancier se doit de donner une certaine liberté au lecteur, se contenter de décrire des gestes, rapporter des paroles, constater une situation, et non émettre son avis supérieur sur ce qui se passe. Dans « Thérèse s’interrompit alors au milieu d’une phrase (car sa bonne foi était entière). »

cette précision sur la « bonne foi

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