Thor
Recherche de Documents : Thor. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireséons un dieu, et faisons chuter ce dieu !”Et dans un éclair de génie, ils se sont penchés sur la mythologie viking – car si beaucoup de gens connaissaient les mythologies grecque et romaine, la mythologie viking était méconnue. Ce sont les meilleures histoires du répertoire Marvel Comics car il s’agit de personnages très humains, même s’ils ont des pouvoirs surnaturels et qu’ils convoquent l’orage, le tonnerre et la foudre. Ils doivent faire face à des conflits familiaux, et notamment à la rivalité fraternelle entre Thor et Loki. C’est un drame familial, dont les personnages ont les mêmes défauts que nous, et que les autres héros Marvel d’ailleurs. C’est ce qui rend les personnages Marvel si attachants».
Feige poursuit : «Au cinéma, on a beaucoup exploré les héros Marvel qui vivent sur Terre. Mais ce n’est pas un hasard si on parle d’univers Marvel, et avec Thor, on a choisi d’en explorer la dimension cosmique».
C’est l’aspect épique de Thor qui plaisait à Kenneth Branagh, lorsqu’il était enfant à Belfast dans les années 1960. «Il pleuvait beaucoup en Irlande du Nord, et le ciel était toujours gris», note le réalisateur. «Les couleurs des couvertures des Marvel Comics étaient éclatantes dans les kiosques, et Thor était toujours celui qui m’attirait le plus».
Il poursuit : «J’aimais les qualités fondamentales de l’album : le rapport à un monde antique, la beauté des armes, l’aspect monumental de la calligraphie, et la force physique du protagoniste. C’est le premier à suivre le précepte selon lequel il ne faut pas demander à un autre ce qu’on ne ferait pas soi-même. Il faut même souvent l’empêcher de faire des choses qui semblent infaisables».
Il se trouve que c’est justement ce caractère déterminé et intrépide qui sera le talon d’Achille de Thor, et l’empêchera d’atteindre le trône qu’il convoite plus que tout. Un physique apprécié et des succès guerriers ne suffisent pas à faire d’un prince un homme capable de guider son peuple – les accès de colère, les décisions à l’emporte-pièce et les actions imprudentes peuvent au contraire provoquer la chute d’un roi. Ce sont d’ailleurs des traits qui peuvent pousser n’importe quel être humain à s’autodétruire, même lorsqu’on n’a pas de couronne à porter !
«Le génie de l’association de Marvel et de la mythologie viking est que les créateurs de la série ont compris que c’est la dimension humaine au cœur du récit d’aventures qui en constitue le ciment», observe Branagh, familier des récits légendaires, puisqu’il a bâti sa réputation grâce à ses adaptations shakespeariennes (comme comédien ou metteur en scène, sur scène et à l’écran). «Il y a quelque chose de grisant, de viscéralement jouissif à voir ces personnages partager nos sentiments».
Le producteur Kevin Feige ajoute : «Lorsque des personnages réagissent aux situations comme nous le ferions, qu’ils sont confrontés à des situations extrêmes et ne s’en sortent pas bien, lorsqu’ils doivent faire leurs preuves et essuyer toutes sortes d’échecs que nous connaissons aussi, on peut alors s’identifier à ce genre de personnages. Peu importe alors qu’on soit un milliardaire fabricant d’armes ou le fils d’Odin : si l’on est amené à régler ces problèmes – et qu’on a des défauts – on est tout simplement humain. Stan et Jack ont été très inventifs dans les premiers numéros des aventures de Thor – que Walt Simonson a par la suite scénarisées et que J. Michael Straczynski a formidablement remises au goût du jour dans les numéros récents. Il a repris les mythes, et les a modernisés. Vous avez sans doute entendu parler de Thor, de Loki, d’Odin… mais ce que vous ignoriez est qu’ils ont vraiment existé. Et si vous pouviez voyager à travers les galaxies et l’espace-temps, vous pourriez les rencontrer. C’est le concept qui a été développé et que l’on a appliqué à cette adaptation».
Lauréat de nombreuses récompenses, J. Michael Straczynski, scénariste et auteur de la BD Thor de juillet 2007 à novembre 2009, se félicite que Branagh ait été choisi pour cette première adaptation à l’écran : «Avec son bagage classique et ses connaissances linguistiques, Ken était à même de rendre cette histoire à la fois grandiose et accessible. Il est capable de faire de ces dieux des personnages proches de tout un chacun».
Kevin Feige s’explique sur ce choix : «Comme l’ont noté des esprits plus brillants que le mien, c’est dans les BD qu’on trouve la mythologie d’aujourd’hui et Ken Branagh n’a pas son pareil pour faire d’excellentes adaptations littéraires. C’est un conteur hors pair et nous avions précisément besoin de quelqu’un qui sache raconter une histoire. Autrefois, ces récits étaient relatés autour d’un feu : c’est un peu le cas ici, la lumière du projecteur ayant remplacé le feu de bois».
Inutile de préciser que la source première pour l’équipe du film était la BD, mais à mesure que l’imaginaire des planches dessinées se transposait à l’écran, le cinéaste, les comédiens et toute l’équipe se sont aussi inspiré d’autres matériaux littéraires. L’équipe de pré-production (comme plus tard les acteurs) a ainsi travaillé avec de nombreux documents sur les Vikings et la mythologie scandinave, ainsi que plusieurs romans (comme le Siddhartha d’Herman Hesse). Chris Hemsworth, le sculptural Australien qui incarne Thor, explique : «C’était comme un cours de fac : on m’a donné des livres sur des personnages qui s’interrogeaient sur leur identité et qui devaient affronter la réalité de leur existence. Ken savait que ces livres avaient un rapport avec l’histoire que nous souhaitions raconter».
Le scénariste Ashley Edward Miller poursuit : «Thor est pratiquement invulnérable. Il a une force surnaturelle, il sait voler et possède un marteau qui contrôle les tempêtes. C’est un prince et un enfant gâté : on ne lui a jamais rien refusé et il a toujours eu le droit de faire tout ce qu’il voulait. Or, alors que d’autres héros sont mordus par une araignée ou frappés par un rayon gamma, Thor est dépossédé de tout ce qui faisait l’homme qu’il croyait être. Sans compter qu’il est banni et envoyé dans un lieu inconnu. Lui qui était prince, il est devenu un homme simple, ce qui nous le rend attachant et proche de nous».
Enfin, proche de nous… si l’on a un physique de dieu et qu’on se retrouve à marcher en plein désert du Nouveau-Mexique ! C’est là qu’une scientifique, Jane Foster, mène des recherches sur des phénomènes nocturnes inexpliqués. «Jane est très concentrée sur ses recherches», déclare Natalie Portman, qui incarne cette mystérieuse scientifique. «Elle s’est spécialisée en astrophysique car elle croit en des phénomènes que ses collègues trouvent absurdes. L’arrivée de Thor semble justifier ses théories».
L’actrice poursuit : «Au début, Jane considère Thor comme un objet d’étude. C’est le seul témoin du phénomène extraordinaire qu’elle et son équipe ont observé dans la nuit étoilée du Nouveau-Mexique : il est donc essentiel à ses travaux. Peu à peu, elle commence à s’intéresser à lui et se laisse gagner par ce qu’elle éprouve pour lui. Elle se trouve ainsi confrontée à ce défi que connaissent bien les scientifiques et les universitaires : rester objectif».
À l’instar de son personnage qui se met à apprécier son statut d’étranger sur cette terre inconnue, Hemsworth s’est attaché à l’évolution humaine que connaît son personnage : «Thor est ponctué de morceaux de bravoure, de scènes d’action et d’effets spéciaux, mais mes séquences préférées sont celles qui réunissent Thor et Jane parce qu’ils ont alors des discussions normales et qu’ils parlent de la vie quotidienne. Nous avons tourné ces scènes au Nouveau-Mexique où nous avons bénéficié d’un magnifique paysage montagneux. Il a fallu attendre que la neige fonde mais l’environnement était somptueux. C’est pour ces séquences que les recherches sur mon personnage et les lectures que j’ai faites sur la philosophie de l’existence et le questionnement de soi m’ont été le plus précieuses. Quant à jouer avec Natalie, c’était tout simplement un rêve !»
Il faut dire toutefois que Thor n’adopte pas cette attitude dès son arrivée fracassante sur Terre. Mais la vie parmi les humains, qui semblait sans intérêt depuis la planète Asgard, est une révélation pour Thor. Bien entendu, personne ne connaît sa véritable identité : Jane et son équipe le prennent pour une sorte de nomade du désert, un peu étrange et sans doute sans domicile fixe.
«C’est grâce à Jane Foster que Thor apprend de quoi sont capables les humains», reprend le scénariste Zack Stentz. «C’est l’un des aspects les plus remarquables de la nature humaine : c’est parfois quand on est dos au mur, que tout espoir semble perdu, qu’on prend la pleine conscience de qui l’on est. C’est ce qui fait le prix de la transformation de Thor et de son périple : il est tout près de baisser les bras car il n’est plus qui il était ; et il découvre alors qui il peut vraiment être».
Hemsworth va dans le même sens : «L’intérêt du film réside dans la leçon d’humilité donnée à Thor. C’est d’abord un jeune homme effronté dont les pouvoirs surnaturels sont nombreux. Lorsqu’il tient tête à son père, il écope en guise de leçon d’un exil sur Terre : il se retrouve sur le même plan que les autres êtres humains, c’est-à-dire mortel».
«Ken nous a dit dès
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