La monnaie est-elle neutre ?
Dissertation : La monnaie est-elle neutre ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Hugo Choppin de Janvry • 12 Avril 2016 • Dissertation • 5 427 Mots (22 Pages) • 5 534 Vues
La monnaie est-elle neutre ?
Dans quelle mesure la monnaie impact-elle l’activité économique ?
Elle est neutre si elle ne perturbe pas l’échange et la production.
= La sphère monétaire n’a pas d’impact sur la sphère réelle = approche dichotomique de la monnaie.
Elle a un rôle si l’économie est avant tout une économie monétaire= approche intégrée. La monnaie a alors un rôle (moteur de l’activité économique). Elle peut avoir un rôle perturbateur du fonctionnement économique.
1) Les partisans de la neutralité de la monnaie restent attachés à la fiction du marché
1) La monnaie n’influence que les prix nominaux
1) Fondements et enjeux de l’analyse dichotomique de la monnaie
Dichotomie : séparation entre les sphères réelles et monétaires, ce principe ou cette séparation s’appuie sur 4 éléments théoriques. La théorie classique de la fixation de la production et de la détermination de l’emploi. On est dans la sphère réelle, se fixent les volumes d’emploi et de production en fonction de caractéristiques techniques, à la fois des quantités de facteurs disponibles et des technologies de production (= la productivité de ces facteurs).
2ème fondement théorique= la loi des débouchés de Say : Toute offre crée sa propre demande= l’équilibre global est assuré grâce au marché des fonds prêtables qui permet l’ajustement de l’investissement et de l’épargne, grâce au taux d’intérêt.
Cet ajustement se fait en particulier car la monnaie n’est pas thésaurisée puisqu’elle n’est pas demandée pour elle-même.
Ces trois éléments là déterminent la sphère réelle.
La théorie quantitative de la monnaie : va décrire la fixation des prix en fonction de la quantité de monnaie en circulation. Deux sphères sont distinctes. La sphère monétaire n’a aucun impact sur la sphère réelle et ne conditionne que le niveau de l’inflation.
Dans un tel contexte, les politiques monétaires de relance sont inefficaces et génèrent de l’inflation.
Pour les classiques la relation entre quantité de monnaie et niveau des prix est mécanique :
16ème siècle : débat entre jean Bodin et Malestroit. Jean Bodin identifie l’abondance monétaire comme la principale cause qui enrichit toute chose. Il voit d’autres sources d’inflation que la source monétaire= structures corporatives de l’époque, les corporations peuvent fixer leurs prix : facteurs d’inflation.
Les auteurs classiques ont une approche dans laquelle ils s’opposent à la vision mercantiliste de culte des métaux précieux.
Pour Smith l’or et l’argent ne sont que des ustensiles. Désacralisation de l’or et l’argent, la véritable richesse est ailleurs, est une richesse réelle fondée sur la valeur travail et sur l’échange de biens contre des biens.
Si la monnaie est neutre au plan macroéconomique, elle n’en est pas moins indispensable, elle apparaît comme indispensable à l’échange marchant, au fonctionnement du marché et Say nous dit qu’elle est semblable à l’huile qui adoucit les mouvements d’une machine compliquée.
→ La monnaie ne fait qu’améliorer le fonctionnement de l’économie, le fluidifier.
Ricardo traite de la question entre monnaie et inflation en distinguant deux cas :
Époque où la monnaie est de la monnaie métallique. La valeur de la monnaie dépend à court terme de sa quantité.
Si le stock monétaire en circulation augmente, la valeur de la monnaie diminue et dépend à court terme de sa quantité. = relation entre Met I à court terme.
À long terme, le coût de production de la monnaie jouera le rôle de force de rappel.
Pour augmenter la monnaie en circulation, il faut trouver et extraire de l’or, or si la valeur de la monnaie est faible, la prospection minière est découragée. Cela va stabiliser le stock d’or au niveau mondial.
Cette relation qui existe à court terme ne peut pas perdurer pour Ricardo, la monnaie en circulation va se raréfier de manière relative et les prix vont diminuer. Ce mécanisme ne fonctionne pas quand la monnaie est inconvertible. Cette inflation ne va pas perdurer car elle a trop perdu de sa valeur, il devient moins rentable et la quantité de monnaie en circulation se raréfie= retrouver sa situation de départ.
- le coût de fabrication du papier monnaie est nul ou très faible, c’est pour cela que Ricardo est partisan du currency principle: instituer une règle de convertibilité stricte.
- La monnaie métallique coute à produire, si la monnaie n’est plus métallique, s’il n’y a pas de convertibilité stricte, les institutions d’émission ne vont pas avoir de limites.
2) La théorie quantitative de la monnaie :
Cette intuition de Bodin reprise par les classiques va être formalisée par les néoclassiques qui vont intégrer cette analyse de la monnaie dans un cadre microéconomique.
→ Irving FISHER en 1911 décrit le fonctionnement de l’économique par une équation de l’échange.
MV=PT
V= vitesse de circulation de la monnaie, nb de mains dans lesquels passe une même unité monétaire au cours d’une même période donnée.
Cette relation est pour l’instant tautologique. Cette relation est comptable la monnaie qui circule est nécessairement égale à la monnaie acceptée par les agents dans le cadre des échanges.
Cette équation ne devient théorique et explicative de l’inflation que sous certaines hypothèses qui constituent des hypothèses de la théorie quantitative de la monnaie.
- Tout est une donnée exogène, on suppose que le volume de production et de transaction est entièrement déterminé dans la sphère réelle.
Au passage, ces théories supposent le plein emploi des facteurs de production.
On suppose que M est fixé ou très orienté par les autorités monétaires, que la BCE décide du montant de monnaie en circulation en jouant sur l’émission de monnaie centrale et sur les taux directeurs.
On suppose que v est constante, cette idée de circulation dépend des habitudes de consommation et de paiement.
On retrouve l’idée de Walras demande de monnaie limitée aux encaisses. Les proportions de monnaie par rapport aux transactions est fixe.
Toute variation non proportionnelle de la masse monétaire par rapport au volume d’échange ne va engendrer qu’un surcroit d’inflation.
La recherche d’une inflation nulle est conditionnée par une masse monétaire qui augmente exactement comme le volume des transactions. La masse monétaire doit suivre l’économie réelle, elle ne peut l’orienter.
Hypothèses et limites de cette approche :
Il n’est pas certain que la banque centrale ait l’initiative de la création monétaire (banking principle) elle ne contrôle qu’imparfaitement la création monétaire des banques, les mouvements de capitaux internationaux.
Si l’on n’est pas à un niveau de plein emploi, on n’est pas certain que l’équation fonctionne.
La demande supplémentaire se traduit par une hausse des prix en plein emploi
En sous-emploi, cette demande supplémentaire va rencontrer une offre.
Avec l’hypothèse selon laquelle v est constante, empiriquement cette hypothèse est fausse.
Sur le long terme, la vitesse de circulation est relativement stable au sens de M3, si on prend la monnaie au sens stricte du terme M1 pièces, monnaies, dépôts, la vitesse de la monnaie est tendanciellement en baisse.
À court terme, la vitesse de la circulation connaît des variations importantes.
En période de ralentissement économique, la vitesse de circulation diminue. Alors qu’en période d’expansion elle s’accélère. Sur le court terme, cette équation-là perd de sa pertinence.
Fisher reconnaît que M peut avoir des effets transitoires sur v et sur P (prix) en créant un cycle du crédit.
2) La monnaie peut avoir des effets transitoires à court terme :
Cette monnaie va se dissiper.
1) De la demande de monnaie aux effets d’encaisses réels.
On ne va plus la regarder comme une nécessité pour effectuer un certain nombre de transaction. On va la regarder du point de vue des agents économiques qui souhaitent détenir un certain niveau de liquidité.
Ils demandent de la monnaie pour réaliser des transactions et non pour elle-même.
Selon Marshall, la demande de monnaie est liée au non synchronisation entre recettes et dépenses. La monnaie apparaît nécessaire pour diminuer les couts d’attente et pour gagner du temps. Pour lui, les agents expriment une demande de monnaie proportionnelle à leur niveau de dépense lui-même fonction du montant de leur revenu.
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