Apprend-on à percevoir ?

insi que l’objectivité de l’existence, tout en incluant la notion de la perception affinée par une attention et un entraînement constant dans la vie de tous les jours, dans le but d’approcher la vérité, la sagesse et le bonheur stable.

I. L’innéisme

Selon l’innéisme, certaines idées seraient innées, c’est-à-dire présentes dès la naissance. L’apprentissage n’est alors pas toujours possible tel qu’on l’entend habituellement.

La vérité serait, selon Platon et ceux qui l’ont suivi par la suite, connue avant la naissance et en guise d’apprentissage nous pourrions pratiquer la réminiscence pour nous rappeler de ce que nous aurions observé dans le ‘’ciel des idées’’, le monde de la perfection et de la vérité absolue, avant de nous incarner dans un corps.

Dans ce cas, apprendre signifierait se souvenir, se remémorer certains aspects d’une vérité immuable, qui existe inexorablement. Le monde ‘’sensible’’ ne serait qu’une pâle copie illusoire de ce monde ‘’intelligible’’, nous ne pourrions donc pas nous fier à la perception et le ‘’souvenir’’ serait alors notre seul moyen d’accéder à la connaissance. La vérité serait constituée d’idées pures, non perceptibles par les sens. Toujours selon Platon, il serait possible aux philosophes d’aspirer à une ascension dialectique, c’est-à-dire d’évoluer du monde des sens à celui d’un intellect et d’un esprit éduqués. L’éducation se ferait à grand peine car basée sur le pur idéalisme.

Néanmoins, tous les philosophes ne partagent pas son avis ; nous pouvons trouver des opposants à cette doctrine au sein des empiristes, qui eux croient au raisonnement inductif, comme Locke nous le démontre en réfutant l’innéisme dans « L’Essai sur l’entendement humain, livre I ».

II. L’empirisme

L’empirisme se fonde sur l’entendement et l’accumulation d’observations de faits mesurables perçus grâce aux sens, mais organisés, structurés, synthétisés grâce à la raison. La connaissance s’acquiert par le biais du raisonnement inductif.

Dans l’ouvrage mentionné précédemment, Locke décrit l’esprit à la naissance comme une ‘’tabula rasa’’ qui se remplit par l’expérience. L’Essai a influencé beaucoup de philosophes des Lumières, tels que Hume et Berkeley. L’empiriste anglais s’oppose ainsi à l’innéisme car au lieu de partir de l’abstrait pour aller au concret -la réalité sensible ne serait qu’une pâle copie du monde des idées pures-, il va du concret vers l’abstrait -de la réalité sensible, l’on fonderait, grâce à la raison, un concept.

L'esprit, alors conçu comme une table rase sur laquelle s'apposent des impressions sensibles, permettrait à l’apprentissage de prendre corps au fil des expériences vécues ‘’en conscience’’, c’est-à-dire dont on aura volontairement tiré des enseignements.

Nous pouvons donc en déduire qu’il serait possible d’apprendre à percevoir, ainsi qu’éduquer et entrainer la conscience afin de s’épanouir humainement et atteindre des connaissances qui pourraient être mises en pratique dans la vie de tous les jours.

III. Le réalisme métaphysique et la capacité de l’Homme à modeler son être et sa perception

Le réalisme métaphysique se base sur le principe de la primauté de l’existence. Une chose existerait avant tout, elle ne serait alors perçue par aucune conscience. La réalité serait donc indépendante de notre perception, mais la perception serait, quant à elle, dépendante de la réalité, jusqu’à un certain point seulement. Nous serions en effet limités en ce qui concerne les sens, mais il semble tout de même que nous avons, dans les domaines de l’esprit, le potentiel d’apprendre et éduquer notre perception et d’en façonner une interprétation consciente.

Comme le dit Ayn Rand, ‘’ L'homme est qualifié d'être rationnel, mais la rationalité est un choix - et l'alternative que lui offre sa nature, c'est : être rationnel, ou animal suicidaire. L'homme doit être homme - par choix; il doit avoir sa vie comme valeur - par choix ; il doit apprendre à en être responsable - par choix ; il doit découvrir les valeurs qui sont nécessaires à cela et pratiquer ces vertus - par choix.’’ Si on apprend bien à percevoir le monde, il semble aussi qu’on doive ‘’apprendre à apprendre’’, car il est de notre responsabilité d’éduquer notre perception, non seulement par souci d’exactitude, mais encore afin d’élever notre niveau de conscience.

La volonté de percevoir le monde tel qu’il l’est, nous incite à